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  • La destruction d'espaces naturels, première menace de la biodiversité en Centre-Val de Loire
La destruction d'espaces naturels, première menace de la biodiversité en Centre-Val de Loire Chardonneret élégant. Cette espèce souffre du manque d'habitats (haies) et de la destruction des espaces naturels, des pollutions et du trafic d'animaux sauvages. ©M. Queyrie
Informations générales
Date de l'actualité
09 nov .22
  • Type d'événement
    L'Observatoire
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôt sédimentaire transporté par les eaux d’un cours d’eau (gravier, sable, argile…)
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • qui disséminent leurs grains de pollen grâce au vent
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • matière naturelle qui compose la carapace des insectes (se prononce [ki.tin])
  • moyenne des conditions météorologiques sur une longue période (30 ans)
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • petites particules circulaires et minces qui ornent la surface supérieure du corps
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • les ailes dures qui recouvrent l’abdomen d'insectes comme les coléoptères
  • obstruction du lit d'un cours d'eau
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • le cumul des expositions à des facteurs environnementaux (c'est-à-dire non génétiques) que subit un organisme, de sa conception à sa fin de vie, en passant par le développement in utero, complétant l'effet du génome
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • lieux aquatiques où se reproduisent les poissons et les amphibiens et par extension les mollusques et les crustacés - l'endroit où les femelles déposent leurs œufs
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • qui se base sur l'étude du relief du cours d'eau
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui sont faites de bois ou qui ressemblent à du bois
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • le temps qu'il fait à un instant et à un endroit donnés
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production
  • millième de millimètre

Un constat alarmant

Fruit de l’aménagement et de l’organisation des milieux, l’occupation du sol illustre les choix de développement effectués en Centre-Val de Loire. Elle constitue un important enjeu de gestion de la ressource « sol », qui est une ressource « finie », lentement ou difficilement renouvelable.

On entend par occupation du sol : « la couverture (bio-)physique de la surface des terres émergées » (FAO, 1998), soit la caractérisation de l’usage que l’humain fait - ou non - des terres.

L’évolution de l’occupation du sol reflète donc celle de l’activité humaine, des paysages et de la biodiversité qui y est liée.

Les surfaces agricoles, premières impactées

Depuis l'an 2000, en Centre-Val de Loire, les surfaces agricoles disparaissent au profit de surfaces artificielles : logements, zones d'activités, zones industrielles, réseaux routiers... En région, on estime la perte des sols naturels, agricoles et forestiers à une équivalence de 14 terrains de foot perdus par jour entre 2000 et 2020. La dynamique était plus forte en début de décade qu'en seconde.

La différence de surfaces artificialisées en 2020 par rapport à 2000 représente une augmentation de + 21 % tandis que les terres arables subissent une diminution de - 7 % au cours de ces 20 dernières années.

Les milieux ouverts et humides disparaissent

En addition des terres arables, les milieux ouverts et humides sont majoritairement impactés. Les landes, friches, pelouses calcicoles... disparaissent ainsi que les milieux humides (mares, tourbières, prairies humides, marais) généralement comblés ou asséchés pour l'urbanisation ou l'agriculture. En France métropolitaine, la perte des milieux humides est estimée à près de - 70 % au cours du siècle dernier. En Centre-Val de Loire, la perte des mares est estimée à près de - 90%.

Des chiffres pour rendre compte

L'Observatoire national de l'artificialisation des sols met à disposition des données sur le changement d'état des espaces naturels, agricoles ou forestiers en espaces artificiels. L'Observatoire en a produit un indicateur à l'échelle régionale.

La statistique agricole annuelle en région, produite par la DRAAF Centre-Val de Loire rend compte des surfaces par typologie depuis 2000. L'Observatoire valorise ces données dans l'indicateur Occupation des sols.

  • 14

    terrains de foot (en surface équivalente) sont consommés chaque jour entre 2000 et 2020 en région (source : ORB)

  • 90%

    des mares ont disparu en région depuis le siècle dernier (à dire d'experts)

  • 1 485 ha

    sont artificialisés par an de 2009 à 2020 (source : ORB)

Les conséquences pour la biodiversité

La fragmentation des milieux naturels et leur destruction est la première cause d’effondrement de la biodiversité. Les constructions d’habitats, zones commerciales ou d’activités, les réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires, mais aussi les lumières nocturnes qui découlent de ces nouveaux espaces artificialisés, morcellent les espaces naturels en de plus petites entités déconnectées les unes des autres. Cette déconnexion a plusieurs effets sur la biodiversité :

  • effet mortel à court terme, en provoquant des accidents (exemple du passage des grenouilles sur une route),
  • effet de disparition à plus long terme, en gênant ou empêchant le déplacement des espèces animales vers leur lieu de reproduction, l’accès à leur nourriture, et impactant également les espèces végétales en limitant leur dispersion.

Il est alors primordial, pour tout projet d’aménagement, de minimiser l’impact en préservant les corridors écologiques, et de maintenir ainsi une trame verte, bleue, et noire.

Des solutions pour y remédier ?

Pour lutter contre la fragmentation et la destruction des milieux naturels, agricoles et forestiers, plusieurs solutions existent :

  • protéger l'existant et mettre en place une gestion adaptée conjuguant activités humaines et biodiversité
  • reconstituer le maillage écologique pour permettre aux espèces de se déplacer d'un site à l'autre
  • renaturer les milieux naturels altérés pour leur faire retrouver un bon état
  • aménager les milieux urbanisés, pour intégrer la biodiversité dans nos vies quotidiennes et nous adapter aux changements climatiques

Les espaces gérés et les espaces protégés

  • Les espaces protégés sont des espaces clairement définis et gérés afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés.
  • Les espaces gérés sont des sites naturels faisant l'objet d'actions de restauration et d'entretien favorables à la biodiversité. Un espace géré n'implique pas forcément une protection réglementaire.
Zoom sur

La trame verte et bleue

Il s'agit d'une démarche nationale qui vise à maintenir ou reconstruire un réseau connecté permettant la bonne circulation des espèces terrestres (trame verte) et aquatiques (trame bleue). Cela permet de lutter contre la fragmentation des territoires.

Pour en savoir plus, consultez le site de la trame verte et bleue

Repenser les territoires urbanisés

Îlots de chaleur, inondations, coulées de boues, sécheresse des plants, fissures des surfaces imperméables... Tous ces maux sont les symptômes de territoires subissant de plein fouet le dérèglement climatique sans être adaptés. Des solutions existent pour repenser les milieux artificiels (qu'il soient urbains ou ruraux) et les rendre plus résilients face aux évènements extrêmes de plus en plus fréquents.

Adapter les territoires sert non seulement à la qualité de vie et à la santé des habitant·e·s mais aussi à réaliser des économies ! Prévenir plus que guérir, les solutions d'adaptations fondées sur la nature offrent des solutions viables et durables. Elles permettent d'améliorer la ressource en eau, de limiter l'érosion des sols et les coulées de boues, de rafraîchir les villes et villages, ou encore de réduire les risques d'inondations.

Découvrir l'état des lieux régional de la biodiversité

Retrouvez la double-page sur la fragmentation et la consommation d'espaces en Centre-Val de Loire et bien plus encore, dans l'état des lieux régional de la biodiversité.

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Contact
Laetitia ROGER-PERRIER

Animatrice de l'Observatoire

Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)