La fragmentation et destruction des milieux naturels est la première cause d'extinction de la biodiversité. L'état des lieux de la biodiversité présente les données disponibles pour rendre compte de la situation en Centre-Val de Loire.
Fruit de l’aménagement et de l’organisation des milieux, l’occupation du sol illustre les choix de développement effectués en Centre-Val de Loire. Elle constitue un important enjeu de gestion de la ressource « sol », qui est une ressource « finie », lentement ou difficilement renouvelable.
On entend par occupation du sol : « la couverture (bio-)physique de la surface des terres émergées » (FAO, 1998), soit la caractérisation de l’usage que l’humain fait - ou non - des terres.
L’évolution de l’occupation du sol reflète donc celle de l’activité humaine, des paysages et de la biodiversité qui y est liée.
Depuis l'an 2000, en Centre-Val de Loire, les surfaces agricoles disparaissent au profit de surfaces artificielles : logements, zones d'activités, zones industrielles, réseaux routiers... En région, on estime la perte des sols naturels, agricoles et forestiers à une équivalence de 14 terrains de foot perdus par jour entre 2000 et 2020. La dynamique était plus forte en début de décade qu'en seconde.
La différence de surfaces artificialisées en 2020 par rapport à 2000 représente une augmentation de + 21 % tandis que les terres arables subissent une diminution de - 7 % au cours de ces 20 dernières années.
En addition des terres arables, les milieux ouverts et humides sont majoritairement impactés. Les landes, friches, pelouses calcicoles... disparaissent ainsi que les milieux humides (mares, tourbières, prairies humides, marais) généralement comblés ou asséchés pour l'urbanisation ou l'agriculture. En France métropolitaine, la perte des milieux humides est estimée à près de - 70 % au cours du siècle dernier. En Centre-Val de Loire, la perte des mares est estimée à près de - 90%.
L'Observatoire national de l'artificialisation des sols met à disposition des données sur le changement d'état des espaces naturels, agricoles ou forestiers en espaces artificiels. L'Observatoire en a produit un indicateur à l'échelle régionale.
La statistique agricole annuelle en région, produite par la DRAAF Centre-Val de Loire rend compte des surfaces par typologie depuis 2000. L'Observatoire valorise ces données dans l'indicateur Occupation des sols.
terrains de foot (en surface équivalente) sont consommés chaque jour entre 2000 et 2020 en région (source : ORB)
des mares ont disparu en région depuis le siècle dernier (à dire d'experts)
sont artificialisés par an de 2009 à 2020 (source : ORB)
La fragmentation des milieux naturels et leur destruction est la première cause d’effondrement de la biodiversité. Les constructions d’habitats, zones commerciales ou d’activités, les réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires, mais aussi les lumières nocturnes qui découlent de ces nouveaux espaces artificialisés, morcellent les espaces naturels en de plus petites entités déconnectées les unes des autres. Cette déconnexion a plusieurs effets sur la biodiversité :
Il est alors primordial, pour tout projet d’aménagement, de minimiser l’impact en préservant les corridors écologiques, et de maintenir ainsi une trame verte, bleue, et noire.
Pour lutter contre la fragmentation et la destruction des milieux naturels, agricoles et forestiers, plusieurs solutions existent :
Il s'agit d'une démarche nationale qui vise à maintenir ou reconstruire un réseau connecté permettant la bonne circulation des espèces terrestres (trame verte) et aquatiques (trame bleue). Cela permet de lutter contre la fragmentation des territoires.
Pour en savoir plus, consultez le site de la trame verte et bleue
Îlots de chaleur, inondations, coulées de boues, sécheresse des plants, fissures des surfaces imperméables... Tous ces maux sont les symptômes de territoires subissant de plein fouet le dérèglement climatique sans être adaptés. Des solutions existent pour repenser les milieux artificiels (qu'il soient urbains ou ruraux) et les rendre plus résilients face aux évènements extrêmes de plus en plus fréquents.
Adapter les territoires sert non seulement à la qualité de vie et à la santé des habitant·e·s mais aussi à réaliser des économies ! Prévenir plus que guérir, les solutions d'adaptations fondées sur la nature offrent des solutions viables et durables. Elles permettent d'améliorer la ressource en eau, de limiter l'érosion des sols et les coulées de boues, de rafraîchir les villes et villages, ou encore de réduire les risques d'inondations.
Retrouvez la double-page sur la fragmentation et la consommation d'espaces en Centre-Val de Loire et bien plus encore, dans l'état des lieux régional de la biodiversité.
Chardonneret élégant. Cette espèce souffre du manque d'habitats (haies) et de la destruction des espaces naturels, des pollutions et du trafic d'animaux sauvages. ©M. Queyrie
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
Page
Que sont les indicateurs ? Ce sont des outils d’évaluation et d’aide à la décision grâce auxquels on va pouvoir mesurer une situation ou une évolution, à un instant donné, de façon objective et synthétique. Comment sont-ils construits ? Les...
Page
L’Observatoire régional de la biodiversité est un outil d’animation de la connaissance et un collectif d'acteurs. Il produit des informations scientifiques et techniques, synthétisées et vulgarisées, pour suivre l’évolution de l’état de la...