Le changement climatique se traduit localement par une augmentation des évènements météorologiques extrêmes comme les inondations. Les collectivités ont la possibilité d'agir afin de réduire les conséquences de ces évènements.
En Centre-Val de Loire, le risque d’inondation figure au premier plan des risques naturels en raison des crues de la Loire mais également d’autres rivières (Cher, Indre, Vienne…).
Les zones inondables concernent une population directement exposée supérieure à 300 000 habitants et de l’ordre de 80 000 emplois. 12 % de la population vit actuellement en zone inondable. (Source DREAL CVL).
habitant concerné par le risque inondation en Centre-Val de Loire
En région, ces zones peuvent être soumises soit au risque d'inondation par débordement de cours d'eau - les crues - soit la remontée de la nappe phréatique ou par des ruissellements forts qui peuvent alors être accompagnés par des coulées de boue.
En zone inondable, les dégâts sont aggravés depuis des décennies par l’aménagement du territoire avec notamment l’urbanisation des zones à risque :
Aussi, agir en adaptant le territoire permet de répondre à tout ou partie de ce risque.
Forme du lit, nature et végétation des berges, habitats présents, sédiments, types d’écoulement lent ou plus rapide... l’ensemble de ces caractéristiques constitue l’hydromorphologie d’un cours d’eau, désormais reconnue comme une composante majeure de son état de santé.
Les cours d’eau ont été trop souvent corsetés par des aménagements (endiguement, chenalisation…) pour évacuer le plus vite possible les eaux, augmentant de fait le risque inondation pour les territoires aval.
Restaurer la fonctionnalité hydromorphologique des cours d'eau va permettre à la rivière de reconnecter son lit mineur avec les espaces fonctionnel du lit majeur. Ainsi, en période de plus hautes eaux ou de crues, l’eau peut s’épandre dans ses annexes hydrauliques, bras morts, forêt alluviale … utilisant l’espace latéral à son lit. Cette expansion des crues au sein de secteurs non urbanisés ou peu aménagés permet de limiter la violence et l’ampleur des inondations en stockant l’eau, ralentissant les écoulements et en écrêtant les pics de crues.
La protection ou la restauration des plaines d’expansion de crues se sont avérées plus efficaces contre les inondations que les digues dans de nombreux cas. Elles constituent des solutions de gestion des inondations moins coûteuses et plus durables, en augmentant le volume de stockage d’eau lors des crues, réduisant ainsi les risques pour les populations tout en offrant des habitats naturels pour la faune et la flore aquatiques.
Actions à entreprendre :
Le profil naturellement sinueux et rugueux du lit permet de dissiper son énergie, faciliter les débordements dans les annexes fluviales et les champs d’expansion de crues.
Actions à entreprendre :
Préserver et restaurer les milieux humides permet de stocker l’eau en hiver et donc de diminuer l’intensité des crues et les dommages qu’elles causent, mais aussi de permettre sa restitution au milieu naturel en été et donc soutenir l’étiage des cours d’eau.
Les milieux humides en relation étroite avec la rivière (bras morts, prairies inondables...) sont des champs naturels d’expansion des crues. Les reconnecter avec la rivière est une solution efficace et nécessaire afin de créer des « zones tampons » où l’eau se stocke lors de crues.
L’ensemble des milieux humides, quelque soient leurs tailles et leur localisation, participent favorablement à la rétention de l’eau et freinent les écoulements sur l’ensemble du bassin versant. Ainsi la restauration de tourbières, de mares (forestières, prairiales ou de cœur de bourgs), de marais … favorisent l'infiltration de l’eau dans le sol de l’amont à l’aval et limitent l’impact des crues.
La présence d’une végétation adaptée au bord de cours d’eau permet de diminuer la vitesse du courant et de restreindre le réchauffement de l’eau en période estivale. Il s’agit donc de restaurer les secteurs de ripisylves, garantir leur gestion raisonnée et leur replantation, retaluter les berges en pentes douces et les végétaliser, le cas échéant, avec des plantes locales inféodées aux milieux humides (saules, aulnes, frênes, sorbiers des oiseleurs, phragmites, rubaniers…).
Des communes ont ainsi fait le choix des Solutions Fondées sur la Nature pour diminuer les risques d'inondation. Elles ont restauré des prairies humides, des marais ou rouvert des bras-morts de cours d’eau.
Actions à entreprendre :
En milieu urbain (villes, villages, centre-bourg...), l’imperméabilisation des sols augmente significativement le ruissellement.
En permettant à l’eau de pluie de s’infiltrer au plus près de là où elle tombe, cela évite de grossir un peu plus les rivières déjà en crue ou de surcharger les réseaux pluviaux au risque qu’ils ne débordent.
Il s’agit donc de créer ou restaurer des surfaces végétalisées (parcs urbains, toitures végétalisées), favoriser des revêtements perméables de type sol naturel, surfaces d’écorces naturels, pavés, dalles alvéolaires, surfaces de gravillons, de graviers-gazon… offrent des surfaces irrégulières comprenant des anfractuosités qui permettent à l’eau de s'infiltrer. Ce sont autant de techniques qu’il convient de généraliser.
Il est aussi possible de désimperméabiliser les sols, par exemple dans les cours d’école ou les parkings.
En parallèle, il est possible de déconnecter des gouttières pour renvoyer leurs eaux pluviales vers des jardins de pluies ou dans des noues d’infiltration.
La trame verte et bleue (TVB) vise la restauration et la préservation des continuités écologiques – et notamment des milieux aquatiques (trame bleue).
Reconstituer un maillage écologique fonctionnel de l'espace contribue ainsi à faciliter les échanges génétiques et le déplacement des aires de répartition des espèces sauvages, ainsi qu’à restaurer le bon fonctionnement des écosystèmes : un précieux vecteur d’adaptation dans le contexte du changement climatique.
Mais en asseyant cette TVB dans le paysage par la restauration de bocages et de zones humides, la plantation d'un maillage de haies ou de boisements, le maintien de prairies, elle participe à ralentir le ruissellement de l'eau en surface et augmenter les capacités d'infiltration dans les sols, apportant ainsi des réponses aux problématiques d'inondation, de sécheresse, de qualité de l'eau et de perte de la biodiversité.
Les inondations par ruissellement recouvrent des phénomènes physiques différents selon quʼelles se produisent en secteur rural, périurbain ou urbain. Ces évènements souvent localisés, soudains et de courte durée implique une sensibilisation des personnes concernées au plus près du terrain et une action permanente pour encourager les mesures de prévention.
Comment faire un diagnostic pluvial sur la commune ? Quels sont les outils à disposition des collectivités territoriales et de lʼÉtat ? Comment mettre en œuvre les solutions ? le Ministère de l’Écologie et du développement durable a réalisé un dossier d'appui aux collectivités :
Lors d’épisodes pluvieux intenses, certaines situations sont susceptibles – notamment lorsqu’elles se combinent – d’aggraver les risques d’inondations. Il est important de les connaître, de les identifier et d’en tenir compte. Un guide a été réalisé afin de faciliter la mise en œuvre de bonnes pratiques sur les parcelles, participant à la réduction du risque inondation sur le territoire.
Ce guide s’adresse à tous les acteurs de la forêt : du propriétaire au bûcheron, du gestionnaire à l’entrepreneur, car chacun, à son niveau d’intervention et de compétences, se doit
de contribuer à la prévention du risque d’inondations.
crue de printemps ©PL
Animatrice territoriale sur les Solutions d'adaptation fondées sur la Nature
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
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