Végétalisation, désimperméabilisation, infiltration des eaux pluviales, aménagements ludiques et pédagogiques avec des ressources locales... Les cours d'écoles, de collèges et de lycées sont des zones-clés à aménager sur son territoire afin de le rendre plus résilient, en priorisant ses usagers les plus sensibles. Pourquoi et comment les transformer, la boite à outils "Cours d'écoles, des espaces à rafraîchir !" vous donne toutes les ressources.
L'ARB vous propose un résumé des objectifs et actions possibles dans le cadre d'un projet de renaturation de cours d'écoles/collèges/lycées. Toutes les sources utilisées pour ce dossier sont citées dans les parties "ressources".
Les écoles sont des espaces de mixité et de cohésion sociale. Elles sont à la fois au cœur et en périphérie des villes et des bourgs. Leurs cours de récréation représentent un espace où les enjeux sociaux et environnementaux ont une place grandissante. En effet, ces lieux de proximité sont bien souvent très bitumés et très peu ombragés.
Le changement climatique conduit à des phénomènes météorologiques extrêmes, avec notamment des épisodes de fortes chaleurs voire de canicules, impactant considérablement la population et le vivant. Les cours d’écoles, très minérales, deviennent des ilots de chaleur, et le peu de végétation qu’elles abritent ne lutte pas contre la pollution de l’air, ni la raréfaction de la biodiversité en ville…
Aujourd’hui en France, les cours d'école sont pensées pour les adultes : pour qu’elles soient faciles à surveiller et à nettoyer. C’est rassurant pour les adultes mais stressant et ennuyeux pour les enfants.
des garçons
des filles
âgés de 6 à 17 ans atteignent les recommandations de 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour recommandées par l’OMS
(OMS. (2020). Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité : en un coup d’œil.)
des enfants en France de 3 à 10 ans ne jouent jamais en plein air*
*Étude Nationale Nutrition Santé (ENNS) de l'Agence Santé publique France, intitulée "la pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 à 10 ans" menée en 2006 et 2007
des enfants de CM2 en 2014-2015 étaient en surpoids ou obèses dans le Centre-Est*
*selon l'Assurance maladie et les enquêtes nationales de santé en milieu scolaire - 2017
Pensée de façon globale, la cour d'école renaturée va permettre :
Naturellement, ces bénéfices profitent également aux enseignant·es et au personnel encadrant, tout particulièrement lorsque les enfants sont plus calmes en classe et les conflits moins nombreux.
des eaux pluviales retenues dans le sol grâce à l'arbre couplé à la désimperméabilisation des sols*
*ADEME (2018). L’arbre en milieu urbain, acteur du climat en région Hauts-de-France.
grammes de particules fines en moyenne par an piégés par un arbre en ville*
*Cité Verte. (s. d.). Un résumé des bienfaits de la végétation sur le bien-être dans l’environnement de travail : La végétation et le travail.
de baisse des prescriptions de médicaments contre le TDAH pour les enfants dans le cas d'un environnement vert dans un quartier*
*GAMSON DANKS Sharon (2010). Les cours d’écoles se mettent au vert.
Surchauffe, problèmes d'évacuation des eaux, surfaces artificielles et peu accueillantes... Les cours d'écoles concentrent de nombreux problèmes soulevés par les conditions climatiques et les enjeux environnementaux actuels.
Renaturer, ramener la nature dans ces espaces, revêt un véritable potentiel pour développer des îlots de fraîcheur tout en contribuant aux continuités écologiques et à la préservation de la biodiversité.
Les cours renaturées peuvent participer à une échelle élargie au renforcement des trames vertes et bleues (haies, arbres, couvert végétal, sols perméables, noues, petites zones humides...), mais aussi à l’amélioration de la trame brune en retrouvant des sols vivants.
Dès la conception, la biodiversité locale peut être favorisée en récréant des écosystèmes, même à petite échelle : différentes strates végétales, association de plantes pollinisatrices, habitats et milieux diversifiés (rivière sèche, mare, noues plantées, rocailles...) pour accueillir différentes espèces animales telles que oiseaux, insectes et petits mammifères.
Les fortes contraintes liées au respect des normes, à la sécurité, à l’entretien et à la réduction des coûts prévalent trop souvent sur le bien-être des usagers. Le développement et l’épanouissement des enfants est souvent réduit au seul défoulement. Repenser les usages permet d'ouvrir à d'autres pratiques (jeux d'équilibre, de cachettes, de créativité et d'expérimentation), de promouvoir des zones de quiétude, souvent demandées par les élèves eux-mêmes et qui peuvent optimiser les "quarts-d'heure de lecture". Chez les plus grands, en collèges et lycées, les espaces de discussion, pour s'asseoir en groupe et à l'ombre, en variant les "ambiances", peuvent être propices au bien-être.
Lieux vécus, participant à la construction de la personnalité de chaque enfant et adolescent, et facilitant le vivre ensemble, les cours doivent permettre une mixité d’usages sans aller dans le cloisonnement de l’espace.
De nouvelles pratiques peuvent émerger en lien avec le projet d’aménagement, favorisant plus de contact avec la nature, plus d’expérimentation, et pouvant aller jusqu’à faire la classe dehors.
Faire de la cour un espace d'apprentissage et un support pédagogique offre de nombreuses perspectives :
La diversité des publics et des contraintes implique d’avoir une vision globale et transversale, depuis la programmation jusqu’à la réalisation et la vie de la cour, en s’entourant de toutes les parties prenantes :
Un projet qui peut être mené en 2 ans !
Ces lieux demandent d’être réfléchis et co-construits avec les usagers. Ils ont en effet l’expérience du lieu, connaissent les potentiels et faiblesses, et peuvent préciser leurs attentes pour écrire un programme au plus près des besoins. Leur implication facilitera également l’appropriation des nouveaux lieux. Associer systématiquement les enfants en amont de toute phase de travail permettra de les impliquer pour une meilleure appropriation de la future cour.
Pour cela, un plan d’action doit être élaboré par la communauté éducative et peut se décliner suivant plusieurs modalités, selon les tranches d’âges et suivant le contexte de l’établissement :
Il est aussi pertinent d'utiliser le projet de la future cour dans les enseignements de l'année : prise de mesures par les CE1-CE2, maquette à l'échelle avec les calculs de proportions par les CM2, calculer des statistiques suite à l'enquête par les CM1, raconter les usages, les envies en enrichissant le vocabulaire et le langage oral, dessiner un plan ou une cour idéale en arts visuels, projets plus globaux et multidisciplinaires aux collèges et lycées etc.
La cour d’école en dialogue avec son environnement
S’appuyer sur l’environnement et la géographie du lieu : l’hydrologie, la topographie, les trames végétales présentes sont des composantes à comprendre et intégrer pour la conception de la cour.
Par les dynamiques et les flux qu’elles génèrent à l’échelle des quartiers et des villages, les établissements scolaires contribuent à une ambiance de quartier vivant. Elles représentent souvent un caractère symbolique et identitaire et sont des lieux de rencontre.
Leur caractère polarisant nécessite de penser les écoles et leurs abords avec une vision globale : bâtiments et cours, mais aussi espaces extérieurs, limites, abords, parkings et accès. Cela permet par exemple de réfléchir à comment encourager et faciliter les mobilités douces, en prévoyant des infrastructures adaptées aux vélos, trottinettes, et permettant de garer des remorques de vélo.
Aborder cette complexité requiert de conjuguer une perception depuis l’extérieur du site, ainsi que le point de vue à hauteur d’enfant.
Élèves et équipe éducative peuvent réaliser une enquête des usages actuels et souhaités dans la cour.
Aujourd'hui :
Demain :
Dans la plupart des projets, la rénovation est l’occasion de remettre en question les usages de la cour, dans un processus de co-construction avec les élèves et le personnel éducatif.
Créer une cartographie des usages projetés de la cour va permettre de vérifier que les aménagements envisagés vont répondre aux besoins. Ainsi, dans les zones calmes pour que les enfants et jeunes puissent s'asseoir, mais aussi discuter, se rassembler, lire ou encore jouer à l'équilibre, certains matériels servent à tout ! Rondins, pierres, éléments naturels... S'asseoir ne nécessite pas forcément un banc.
Une fois la cour aménagée, ces besoins et usages peuvent faire l'objet d'une charte d'utilisation des espaces, réfléchie par les enfants.
Penser la vie du lieu sur le long terme
Que le périmètre de réflexion soit élargi aux abords de la cour ou non, l’échelle de temps doit aussi prendre en compte la gestion/vie de l’espace après les travaux. L’entretien sur le long terme mérite d’être pensé parallèlement à la conception.
Penser la mutualisation des cours et des espaces publics et de loisirs ?
Dans certains contextes, tout ou partie de la cour peut devenir un espace public ouvert et accessible en dehors des temps scolaires. Les espaces publics de proximité des écoles offrent également des potentialités de découverte, de jeu et de sensibilisation des enfants qui peuvent aussi être valorisés dans le cadre scolaire. Des mutualisations peuvent être pensées avec les équipements sportifs communaux à proximité des établissements scolaires en facilitant les liaisons douces. La réversibilité des aménagements est donc à prendre en compte.
Privilégier une gestion adaptée... L’usage de tailles plus douces, de tontes plus espacées ou différenciées selon les espaces favorise la biodiversité. Il est possible de conserver quelques zones sans entretien, non piétinées et non accessibles à certaines périodes aux enfants. En pensant le bon végétal au bon endroit pour répondre au bon enjeu, cela permet d’ajuster l’entretien (éloigner les arbres des gouttières pour éviter qu’elles ne se bouchent par exemple). En choisissant des arbres selon leur amplitude (hauteurs moyennes) et leur physionomie (étalement latéral ou colonnaire selon l’espace possible) peut éviter d’avoir à les tailler.
Limiter le «bilan énergétique» en favorisant l’économie circulaire et des matériaux «biosourcés»... Les matériaux d’origine naturelle (bois, fibres végétales, terre) ou issus du réemploi (présents sur place ou recyclés), constituent un potentiel intéressant. Les déchets verts pourront être réemployés, comme paillage ou pour alimenter un compost collectif.
Trouver l’équilibre entre existant et réhabilitation... Dans une cour existante, tout n’est pas à refaire, une partie de l’enrobé peut être gardée, la topographie existante utilisée pour des jeux, des matériaux recyclés...
Acteurs pour vous accompagner en Centre-Val de Loire
Financements
Il convient de rencontrer les potentiels financeurs le plus tôt possible dans le projet. Si les délais de réponse sont parfois assez longs, c’est surtout pour échanger avec les financeurs et adapter au mieux le projet. Cela permet dès le début de bien cerner les critères d’éligibilité. Mais les échanges peuvent aussi permettre d’être plus ambitieux sur le projet et ainsi d’ouvrir à des seuils de financements plus importants. Cela permet ainsi de réduire les « restes à charges » pour la collectivité.
De plus, il est possible de combiner les financements en fonction des actions prévues.
Pour la plupart conçues comme de tristes carrés dénaturalisés, les cours d’écoles ont pendant des décennies été délaissées de toute forme de créativité paysagère. Espaces minéralisés stricts dénués de fraîcheur végétale, elles transforment alors le bitume en une infernale fournaise dès les premières chaleurs venues. Lorsqu'elles sont dotées de grandes surfaces imperméables et sombres, les cours d’écoles sont également des points noirs dans les politiques de gestion des eaux pluviales par les collectivités.
Aujourd'hui, les stratégies d'aménagement doivent se tourner vers l’infiltration de l’eau de pluie à la parcelle. Ce renvoi des eaux pluviales au milieu naturel évite ainsi leur transport inutile via les réseaux d’assainissement, et leur dépollution coûteuse dans les stations d’épuration.
L’imperméabilisation croissante des villes a modifié le cycle naturel de l’eau et participé à l’effet d'îlot de chaleur urbain. L’eau est cependant indispensable au rafraîchissement des espaces urbains et au développement de la biodiversité. Dans les cours d’écoles, la gestion de l’eau doit ainsi être intégrée au projet de transformation de l’espace.
Pour mettre en place une bonne gestion des eaux, il est essentiel de considérer l’eau comme une ressource économique, paysagère, écologique et sociale. L’enjeu dans les cours de récréation est également de rendre l’eau accessible aux enfants, autrement que par le robinet des toilettes, qu’il s’agisse de boire, de se rafraîchir, de jouer… ou même d’apprendre !
La gestion des eaux de pluie est essentiellement liée au sol : le sol naturel a besoin d’eau pour vivre et permettre à la végétation de se développer ; en échange, sol et végétaux absorbent les pluies - faibles ou fortes - et les restituent sous forme d’évapotranspiration lorsqu’il fait chaud.
L’idée est de participer à restaurer un cycle de l’eau local en valorisant l’eau au plus près de l’endroit où elle
tombe.
Pour les cours de récréation, on distingue plusieurs techniques permettant la gestion des eaux pluviales :
Afin de permettre l'infiltration des eaux de pluie, une sélection des types de matériaux utilisés pour les sols est cruciale. Attention, une terre tassée n’est pas une terre vivante.
Quelques idées de matériaux perméables :
Les matériaux naturels (copeaux, terre, herbe...) stimulent l’imaginaire des enfants, leur motricité, l’expérimentation. Ils peuvent être issus du site lui-même (broyat végétal, gravier, pavés réutilisés...), ou de matériaux recyclés.
Source : Cahier de recommandations pour la transformation des cours d’écoles - Cours oasis
Ils sont déconseillés : leur composition à base de granulats de pneus et de caoutchouc font qu'ils se délitent facilement sous l'action de la chaleur et les morceaux peuvent alors être ingérés par les enfants. De plus, lorsque le thermomètre dépasse les 30°C, ils émettent de fortes odeurs et peuvent causer des brûlures en cas de chute. Enfin l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) évoque une possible pollution par les eaux de ruissellement qui peuvent drainer les phénols et métaux lourds présents dans ce type de revêtement.
La végétalisation des cours d’écoles, en pleine terre, apporte de nombreux avantages :
Pour faire face à l’évolution du climat, il est préférable de choisir des végétaux d’origine locale (se référer au guide « Planter local »). Les végétaux du « bassin parisien sud » ou adaptés au climat aquitain sont à privilégier pour les décennies à venir.
Les végétaux existants sont à conserver si possible car déjà adaptés au lieu et porteurs de biodiversité. Éventuellement, les plantes mellifères peuvent aussi être intéressantes car sources de nourriture pour les insectes pollinisateurs.
La plantation d’arbres doit aussi se faire en répondant aux besoins de ces végétaux, notamment l’accès aux nutriments du sol (les surfaces perméables favorisent les échanges sol-air), l’eau (surtout au début de la plantation), l'exposition, l'espace et les besoins d'entretien, les usages. Par exemple, les petites fosses sont à bannir au profit de plantations en pleine terre avec un espace suffisant pour éviter leur dépérissement précoce et le stress hydrique en période de sécheresse.
Discuter, se reposer, s'asseoir, se retrouver... Bancs, gradins, cabanes, estrades, assises en vis à vis..., sont autant d’éléments supports d’interactions sociales. Ces espaces calmes et intimistes sont localisés de préférence à l’écart du bruit, des grands mouvements de course et des jeux de ballon. L’ombre végétale, texture des matériaux tels le bois, parfums de fleurs offrent confort et apaisement.
Jouer, courir, se défouler... Les lieux de «défoulement», pour des activités sportives, pour jouer, sauter, courir, grimper, glisser... avec un revêtement de sol adapté. Ces activités occupent une place partagée avec les autres usages de la cour. L’enrobé ne doit pas être l’unique traitement de sol. Il est réservé à un espace délimité.
Si la cour dispose déjà de jeux (toboggans, marelle...), il est essentiel de diversifier les opportunités de jeux à partir de structures simples non assignées. Par exemple, les rondins de bois (en prévoyant un sol suffisamment amortissant autour) peuvent servir aussi bien de jeux d'équilibre, de banc pour faire classe dehors, de support pour jouer ... Ils favorisent ainsi l'appréhension du risque (ne pas tomber) et laissent libre cours à la créativité des enfants.
Expérimenter... Les éléments de mobilier temporaires et permanents peuvent diversifier les possibilités de jeux : passerelles en bois, parcours en rondins, marquage au sol, balançoires, toboggans, cabanes, terrains d’aventure... Les surfaces meubles à creuser avec des matériaux à transvaser sont également des lieux d'expérimentation.
L’expérimentation peut inclure du jardinage, le soin d’animaux... Les espaces extérieurs deviennent ainsi supports pédagogiques d’observation et d’expérimentation.
Les effets des matériaux sur les températures ou le bruit peuvent être observés.
Un enjeu de l’aménagement des cours est la diversification des méthodes d’apprentissage et l’utilisation de la cour en tant que support pédagogique. Il est important de concevoir l’aménagement de la cour de façon à ce qu’elle puisse accueillir des classes dehors et diverses activités pédagogiques extérieures (amphithéâtre, estrade, tables/chaises/bancs, kiosque, tableau...).
Observer le cycle de l'eau (système de récupération des eaux de pluie, noue paysagère, jardin de pluie, rivières et mares pédagogiques - à faire contrôler régulièrement) ou la biodiversité, la cour offre alors de nombreuses possibilités d'apprentissages. Il convient de préserver ou intégrer des abris pour la petite faune (interstices de murs, mobiliers, nichoirs...) pouvant être fabriqués en interne avec les enfants.
«Dégenrer» les espaces contribue à une plus grande équité entre filles et garçons. Les jeux de ballon sont décentrés, des aménagements mixtes et multiactivités peuvent être prévus, tels terrasses bois sur différents niveaux, buttes en sol souple, marquages au sol... Désimperméabiliser et végétaliser ne signifie pas supprimer complètement les surfaces lisses, indispensables à la mobilité des personnes porteuses de handicaps, ou en incapacité temporaire (plâtre). Le réaménagement des cours doit offrir à tous les usagers les mêmes expériences, quelles que soient leurs capacités : jeux adaptés, cheminements de plain-pied et non-meubles, accès aux potagers et espaces ombragés… Anticiper les besoins spécifiques, qu’ils soient permanents ou temporaires, est un levier pour inclure et sensibiliser tous les enfants.
De sa dimension humaine sensible à la perception de l'espace, de la lumière, en passant par les matériaux et les teintes selon les saisons, le paysage offert par une cour végétalisée est un élément central des projets de réaménagement et doit être pensé dès la conception.
École de Boigny-sur-Bionne © ARB-CVL
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