Cours d'écoles, des espaces à rafraîchir ! École de Boigny-sur-Bionne © ARB-CVL
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôts sédimentaires constitués de matériaux solides tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon et des graviers, transportés par les eaux d’un cours d’eau, le plus souvent intermittent, sur une plaine inondable, un delta, une plage ou autre équivalent
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • moyenne des conditions météorologiques sur une longue période (30 ans)
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • lieux aquatiques où se reproduisent les poissons et les amphibiens et par extension les mollusques et les crustacés - l'endroit où les femelles déposent leurs œufs
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • L’hydromorphologie c’est l’étude de la morphologie des cours d'eau (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond, etc.) des cours d’eau, fleuves et rivières, et notamment l’évolution des profils en long et en travers et du tracé planimétrique. <br />L’hydromorphologie c’est aussi l’étude des caractéristiques physiques naturelles des rivières et de leurs annexes hydrauliques (les variations de profondeur, de courant, la structure et la politique d’entretien et d’aménagement de ces rivières et fleuves).
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui sont faites de bois ou qui ressemblent à du bois
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • le temps qu'il fait à un instant et à un endroit donnés
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production

L'ARB vous propose un résumé des objectifs et actions possibles dans le cadre d'un projet de renaturation de cours d'écoles. Toutes les sources utilisées pour ce dossier sont citées dans les parties "ressources".

Les cours d'écoles, un enjeu de santé publique

Un projet territorial global

Les écoles sont des espaces de mixité et de cohésion sociale. Elles sont à la fois au cœur et en périphérie des villes et des bourgs. Leurs cours de récréation représentent un espace où les enjeux sociaux et environnementaux ont une place grandissante. En effet, ces lieux de proximité sont bien souvent très bitumés et très peu ombragés
Le changement climatique conduit à des phénomènes météorologiques extrêmes, avec notamment des épisodes de fortes chaleurs voire de canicules, impactant considérablement la population et le vivant. Les cours d’écoles, très minérales, deviennent des ilots de chaleur, et le peu de végétation qu’elles abritent ne lutte pas contre la pollution de l’air, ni la raréfaction de la biodiversité en ville…Les répercussions sur la population ne sont donc pas négligeables.

Aujourd’hui en France, les cours d'école sont pensées pour les adultes : pour qu’elles soient faciles à surveiller et à nettoyer. C’est rassurant pour les adultes mais stressant et ennuyeux pour les enfants. 

Moïna Fauchier-Delavigne, journaliste et auteure

Points négatifs directs

  • des espaces souvent tristes, stériles et stressants 
  • des îlots de chaleur urbains en été
  • des lieux « genrés » favorisant la place du garçon au centre, relayant celle des filles en périphérie*
  • absence de lieux de décompression (espaces pour s’isoler, au calme)
  • beaucoup de bruit 
  • présence de pollution atmosphérique

*Edith Maruéjouls, docteure en géographie du genre

Points négatifs indirects

  • perturbations sur le développement moteur et l'attention à son environnement, impliquant de nombreux accidents
  • plus grande sensibilité aux allergènes
  • difficultés de concentration et d’apprentissage (augmentation des enfants diagnostiqués de troubles de déficit de l'attention)
  • déconnexion à la nature (manque de connaissance sur la biodiversité, sauvage comme domestique)
  • ambiance scolaire tendue (conflits d'usage, harcèlement scolaire...)
  • 50%

    des garçons

  • 33%

    des filles

âgés de 6 à 17 ans atteignent les recommandations de 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour recommandées par l’OMS 

(OMS. (2020). Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité : en un coup d’œil.)

  • 39%

    des enfants en France de 3 à 10 ans ne jouent jamais en plein air*

*Étude Nationale Nutrition Santé (ENNS) de l'Agence Santé publique France, intitulée "la pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 à 10 ans" menée en 2006 et 2007

  • 18,6%

    des enfants de CM2 en 2014-2015 étaient en surpoids ou obèses dans le Centre-Est*

*selon l'Assurance maladie et les enquêtes nationales de santé en milieu scolaire - 2017

Et si on renaturait la cour ?? Des impacts positifs multiples

Pensée de façon globale, la cour d'école renaturée va permettre :

  • une meilleure dépense physique des enfants et une amélioration des fonctions motrices (équilibre notamment) et de coordination
  • la libération de la créativité de l'enfant (espaces de jeux diversifiés, non assignés à une seule activité)
  • l'amélioration de l'ambiance scolaire (diminution des tensions, enfants plus calmes en classe… )
  • une meilleure santé des élèves (qualité de l'air, vue, moins de sédentarité, confort thermique...)
  • un meilleur développement des fonctions cognitives (perception, mémoire de travail, concentration, langage…)
  • la sensibilisation à la nature
  • des services écosystémiques liés à la présence de la végétation (filtration de la pollution, ombrage et effet rafraîchissant, biodiversité, baisse du stress…)
  • des services rendus par la désimperméabilisation des sols (infiltration des eaux de pluie, effet de rafraichissement de l’air ambiant, bonne alimentation en eau des végétaux, amélioration de la vie du sol…)

Naturellement, ces bénéfices profitent également aux enseignant·es et au personnel encadrant, tout particulièrement lorsque les enfants sont plus calmes en classe et les conflits moins nombreux.
 

  • 25%

    des eaux pluviales retenues dans le sol grâce à l'arbre couplé à la désimperméabilisation des sols*

*ADEME (2018). L’arbre en milieu urbain, acteur du climat en région Hauts-de-France.

  • 100

    grammes de particules fines en moyenne par an piégés par un arbre en ville*

*Cité Verte. (s. d.). Un résumé des bienfaits de la végétation sur le bien-être dans l’environnement de travail : La végétation et le travail.

  • 10 %

    de baisse des prescriptions de médicaments contre le TDAH pour les enfants dans le cas d'un environnement vert dans un quartier*

*GAMSON DANKS Sharon (2010). Les cours d’écoles se mettent au vert.

École Emeriau à Paris © Laurent Bourgogne - Ville de Paris
École Emeriau à Paris © Laurent Bourgogne - Ville de Paris

Les objectifs d'une renaturation de cour d'école

Place à la nature

Surchauffe, problèmes d'évacuation des eaux, surfaces artificielles et peu accueillantes... Les cours d'écoles concentrent de nombreux problèmes soulevés par les conditions climatiques et les enjeux environnementaux actuels.

Renaturer, ramener la nature dans ces espaces, revêt un véritable potentiel pour développer des îlots de fraîcheur tout en contribuant aux continuités écologiques et à la préservation de la biodiversité
Les cours renaturées peuvent participer à une échelle élargie au renforcement des trames vertes et bleues (haies, arbres, couvert végétal, sols perméables, noues, petites zones humides...), mais aussi à l’amélioration de la trame brune en retrouvant des sols vivants.

Dès la conception, la biodiversité locale peut être favorisée en récréant des écosystèmes, même à petite échelle : différentes strates végétales, association de plantes pollinisatrices, habitats et milieux diversifiés (rivière sèche, mare, noues plantées, rocailles...) pour accueillir différentes espèces animales telles que oiseaux, insectes et petits mammifères.

Usages du lieu

Les fortes contraintes liées au respect des normes, à la sécurité, à l’entretien et à la réduction des coûts prévalent trop souvent sur le bien-être des usagers. Le développement et l’épanouissement des enfants est souvent réduit au seul défoulement. Repenser les usages permet d'ouvrir à d'autres pratiques (jeux d'équilibre, de cachettes, de créativité et d'expérimentation), de promouvoir des zones de quiétude, souvent demandées par les élèves eux-mêmes et qui peuvent optimiser les "quarts-d'heure de lecture". 
Lieux vécus, participant à la construction de la personnalité de chaque enfant et adolescent, et facilitant le vivre ensemble, les cours d’école doivent permettre une mixité d’usages sans aller dans le cloisonnement de l’espace.
De nouvelles pratiques peuvent émerger en lien avec le projet d’aménagement, favorisant plus de contact avec la nature, plus d’expérimentation, et pouvant aller jusqu’à faire la classe dehors.

Perspectives pédagogiques

Faire de la cour un espace d'apprentissage et un support pédagogique offre de nombreuses perspectives :

  • faire l'école dehors
  • monter des projets autour de la biodiversité (insectes, oiseaux, plantes, mare...)
  • enseigner les bienfaits de la nature pour la santé des enfants et adultes, et notamment en regard des enjeux liés aux changements climatiques
  • engager un rapprochement avec la biodiversité domestique dans des activités de jardinage, d'observation de ruche, de gestion d'un poulailler...
  • mener un projet autour de l'origine et la qualité de l'alimentation ainsi que de la valorisation des déchets alimentaires

Implication de la communauté éducative

CONSTITUER UNE ÉQUIPE PROJET

La diversité des publics et des contraintes implique d’avoir une vision globale et transversale, depuis la programmation jusqu’à la réalisation et la vie de la cour, en s’entourant de toutes les parties prenantes :

  • les usagers (élèves, enseignants et responsables d’établissement, responsables des activités périscolaires, agents d’entretien, animateur·rices...)
  • les gestionnaires (services éducatifs, services techniques de la commune)
  • les concepteurs (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre (services techniques en interne ou maîtrise d’œuvre externe), assistance à maîtrise d’ouvrage (le cas échéant)
Maquettes pour la cour de Pontarlier © Réseau Canopé
Maquettes pour la cour de Pontarlier © Réseau Canopé

La boîte à outils "Cours d'écoles, des espaces à rafraîchir !"

  • Pour qui ? Pour les collectivités
  • Pour où ? de Centre-Val de Loire
  • Sur quoi ? Pas-à-pas d'un projet, questions-réponses les plus courantes

Mener le projet

Un projet qui peut être mené en 2 ans !

Les grands axes du projet

DÉMARCHE PARTICIPATIVE

Ces lieux demandent d’être réfléchis et co-construits avec les usagers. Ils ont en effet l’expérience du lieu, connaissent les potentiels et faiblesses, et peuvent préciser leurs attentes pour écrire un programme au plus près des besoins. Leur implication facilitera également l’appropriation des nouveaux lieux. Associer systématiquement les enfants en amont de toute phase de travail permettra de les impliquer pour une meilleure appropriation de la future cour.
Pour cela, un plan d’action doit être élaboré par la communauté éducative et peut se décliner suivant plusieurs modalités, selon les tranches d’âges et suivant le contexte de l’établissement :

  • Définir des groupes d’élèves, des représentants de classe : un groupe constitué d'élèves issus de plusieurs classes, une classe ambassadrice ou encore des porte-paroles choisis
  • Organiser des ateliers par étapes :
  1. Sensibiliser aux enjeux du changement climatique et de la préservation de la biodiversité.
  2. Diagnostic de l’existant et des usages à partir de thématiques comme le mobilier, la végétation, le parcours de l’eau, les zones calmes et les zones actives, l’ombre et l’ensoleillement, les dysfonctionnements, l'étude des matériaux, les températures, l'acoustique...
  3. Enquête auprès des usagers de la cour (enfants, enseignants, personnel communal...) conduite par un groupe d’enfants volontaires. (Qu’est-ce qui vous plaît dans la cour ? Qu’est-ce que vous aimeriez changer dans la cour ? Quelles activités pratiquez-vous dans la cour et à quel moment de la journée ? ou encore des questions à choix multiples pour qualifier la cour actuelle et la cour rêvée...)
  4. Propositions d’aménagements de la cour à travers des dessins, des plans, des collages d’images références et/ou des maquettes.

Il est aussi pertinent d'utiliser le projet de la future cour dans les enseignements de l'année : prise de mesures par les CE1-CE2, maquette à l'échelle avec les calculs de proportions par les CM2, calculer des statistiques suite à l'enquête par les CM1, raconter les usages, les envies en enrichissant le vocabulaire et le langage oral, dessiner un plan ou une cour idéale en arts visuels, etc.

  • Réunir les divers acteurs au sein d’un comité de pilotage qui suivra toute la démarche : pour un diagnostic partagé, il convient d'associer l'équipe enseignante, les animateurs périscolaires, les parents d’élèves, les élèves, mais aussi les services techniques/espaces verts pour la gestion, la sécurité et l’entretien.
  • Valoriser les compétences et savoir-faire locaux (agents municipaux, entreprises artisanales et locales, associations, lycées professionnels, ESAT...)
  • Réunir une équipe projet pluridisciplinaire : dans le cas où la collectivité prévoit l’intervention d’un maître d’œuvre pour la conception du projet, les équipes pluridisciplinaires avec un paysagiste concepteur pourront apporter leur savoir-faire et connaissances, ainsi que des compétences en sociologie voire en concertation
DIAGNOSTIC DU LIEU ET DE SES ABORDS

La cour d’école en dialogue avec son environnement
S’appuyer sur l’environnement et la géographie du lieu : l’hydrologie, la topographie, les trames végétales présentes sont des composantes à comprendre et intégrer pour la conception de la cour.
Par les dynamiques et les flux qu’elles génèrent à l’échelle des quartiers et des villages, les écoles contribuent à une ambiance de quartier vivant. Elles représentent souvent un caractère symbolique et identitaire et sont des lieux de rencontre.
Leur caractère polarisant nécessite de penser les écoles et leurs abords avec une vision globale : bâtiments et cours, mais aussi espaces extérieurs, limites, abords, parkings et accès. Cela permet par exemple de réfléchir à comment encourager et faciliter les mobilités douces, en prévoyant des infrastructures adaptées aux vélos, trottinettes, et permettant de garer des remorques de vélo.
Aborder cette complexité requiert de conjuguer une perception depuis l’extérieur du site, ainsi que le point de vue à hauteur d’enfant.

PANORAMA DES BESOINS

Penser la vie du lieu sur le long terme
Si le périmètre de réflexion est élargi aux abords de la cour, l’échelle de temps doit aussi prendre en compte la gestion/vie de l’espace après les travaux. L’entretien sur le long terme mérite d’être pensé parallèlement à la conception. 

Penser la mutualisation des cours et des espaces publics et de loisirs ?
Dans certains contextes, tout ou partie de la cour peut devenir un espace public ouvert et accessible en dehors des temps scolaires. Les espaces publics de proximité des écoles offrent également des potentialités de découverte, de jeu et de sensibilisation des enfants qui peuvent aussi être valorisés dans le cadre scolaire. Des mutualisations peuvent être pensées avec les équipements sportifs communaux à proximité des écoles en facilitant les liaisons douces. La réversibilité des aménagements est donc à prendre en compte.

ANTICIPER L'ENTRETIEN, LA SOBRIÉTÉ

Privilégier une gestion adaptée... L’usage de tailles plus douces, de tontes plus espacées ou différenciées selon les espaces favorise la biodiversité. Il est possible de conserver quelques zones sans entretien, non piétinées et non accessibles à certaines périodes aux enfants. En pensant le bon végétal au bon endroit pour répondre au bon enjeu, cela permet d’ajuster l’entretien (éloigner les arbres des gouttières pour éviter qu’elles ne se bouchent par exemple). En choisissant des arbres selon leur amplitude (hauteurs moyennes) et leur physionomie (étalement latéral ou colonnaire selon l’espace possible) peut éviter d’avoir à les tailler.

Limiter le «bilan énergétique» en favorisant l’économie circulaire et des matériaux «biosourcés»... Les matériaux d’origine naturelle (bois, fibres végétales, terre) ou issus du réemploi (présents sur place ou recyclés), constituent un potentiel intéressant. Les déchets verts pourront être réemployés, comme paillage ou pour alimenter un compost collectif.

Trouver l’équilibre entre existant et réhabilitation... Dans une cour existante, tout n’est pas à refaire, une partie de l’enrobé peut être gardée, la topographie existante utilisée pour des jeux, des matériaux recyclés...

École Maryse Hilsz à Paris © CAUE 75 - Théo Ménivard // Ville de Paris
École Maryse Hilsz à Paris © CAUE 75 - Théo Ménivard // Ville de Paris

Résumé des étapes clés du projet

1. CONCEPTION
  • co-conception avec les enfants et la communauté éducative (ateliers, comité de pilotage, temps d'échanges...)
  • réflexions à mener avec le tissu urbain dans lequel la cour s'insère : abords, parking, voirie de desserte...
  • réalisation de la fiche d'identité de la cour (état général, ce qui peut être conservé, diagnostics par thématiques (végétation, points d’ombre, zones ensoleillées, mobilier, jeux, l’eau, les parcours...), diagnostics complémentaires par des entreprises externes notamment sur les réseaux, les sols, etc.
  • imaginer différents espaces de vie (les jeux selon les sols, les espaces de repos, les cachettes et abris, les espaces d'expérimentation / d'expression artistique / de manipulation / de jeux de réflexion, les activités physiques (équilibre, glisse, grimpe, cheminements...)
  • favoriser le végétal (arbres, végétaux toutes strates (locales, non toxiques ou envahissantes), sur façades et toitures, potagers et vergers, compostage...)
  • valoriser l'eau (noues, fossés, jardins de pluie...)
2. RÉALISATION
  • suivi des chantiers d'été
  • chantiers participatifs (plantations, mobiliers, petits ouvrages, signalétiques...)
3. APPROPRIATION ET VIE DE LA COUR SUR LA DURÉE
  • la cour, support pédagogique (classe dehors, observation de la biodiversité...)
  • entretien, propreté de la cour (choix des végétaux et du mobilier en amont, gestion des déchets, règles d'usage, brigade de nettoyage...)
Se faire accompagner et financer

Acteurs pour vous accompagner en Centre-Val de Loire 

Financements

Il convient de rencontrer les potentiels financeurs le plus tôt possible dans le projet. Si les délais de réponse sont parfois assez longs, c’est surtout pour échanger avec les financeurs et adapter au mieux le projet. Cela permet dès le début de bien cerner les critères d’éligibilité. Mais les échanges peuvent aussi permettre d’être plus ambitieux sur le projet et ainsi d’ouvrir à des seuils de financements plus importants. Cela permet ainsi de réduire les « restes à charges » pour la collectivité. 

De plus, il est possible de combiner les financements en fonction des actions prévues. 

  • Si le projet comprend l’enlèvement de l’enrobé pour retrouver le caractère perméable du sol, les agences de l'eau peuvent financer en fonction des surfaces désimperméabilisées, mais aussi la déconnexion des gouttières et la création de noues qui permettent d’infiltrer les eaux de pluies. Pour repérer les appels à projets, il est utile de suivre les pages spécifiques des agences de l’eau Loire-Bretagne et Seine-Normandie
  • Pour financer de la végétalisation, si elle participe au rafraichissement de l’espace (de la cour, voire du quartier alentour), il est possible de se tourner vers les Contrats Régionaux de Solidarité Territoriale sur les îlots de chaleur
    Certains Départements peuvent aussi financer la végétalisation des villes et villages. 
    Le Fonds vert "renaturer les villes", ouvert jusqu'au 15 décembre 2024, permet aussi de financer ce volet
  • Les cours d’écoles résilientes, en améliorant l’environnement de vie des enfants et usagers de ces espaces, favorisent la qualité de vie et la santé. Aussi, certains appels à projets sur la santé environnementale peuvent être sollicités auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ou de la Région 
  • Des appels à projets (AAP) ou appel à manifestation d’intérêt (AMI) sont à « surveiller ». Ainsi, pour des gros projets structurants, le FEDER Centre-Val de Loire a proposé un AMI « Adaptation des espaces urbains au changement climatique ». La page du catalogue des aides permet de suivre la sortie des AAP et AMI en Centre-Val de Loire. 
  • Organisé dans le cadre du Conseil National de la Refondation (CNR), le projet NEFLE a pour objectif d’encourager financièrement différents projets pédagogiques en faveur des élèves, financé par l’État à travers le Fonds d’innovation pédagogique. En créant un environnement stimulant qui favorise la créativité et qui enrichit la classe dehors, l’aménagement des cours d’école résilientes pourrait être éligible.
  •  Pour l’école du dehors, vous pouvez aussi vous renseigner auprès du Graine Centre-Val de Loire, un référent sur ce thème. L’aménagement d’espaces, extérieurs à l’école mais très proches, et pouvant servir à l’école du dehors mais aussi aux habitants riverains pourraient aussi émarger sur des financements participatifs (type trousse à projets).
  • Renseignez-vous également auprès de la CAF de votre département qui, si le projet touche aussi le périscolaire, peut accorder des financements aux partenaires (dont les collectivités).
  • D’autres structures ou fondations peuvent ponctuellement financer des projets (CdC-Biodiversité…) 

Désimperméabiliser

Pour la plupart conçues comme de tristes carrés dénaturalisés, les cours d’écoles ont pendant des décennies été délaissées de toute forme de créativité paysagère. Espaces minéralisés stricts dénués de fraîcheur végétale, elles transforment alors le bitume en une infernale fournaise dès les premières chaleurs venues. Lorsqu'elles sont dotées de grandes surfaces imperméables et sombres, les cours d’écoles sont également des points noirs dans les politiques de gestion des eaux pluviales par les collectivités. 

Aujourd'hui, les stratégies d'aménagement doivent se tourner vers l’infiltration de l’eau de pluie à la parcelle. Ce renvoi des eaux pluviales au milieu naturel évite ainsi leur transport inutile via les réseaux d’assainissement, et leur dépollution coûteuse dans les stations d’épuration. 

Extrait de l'édito du guide du SYSEG pour la désimperméabilisation des cours d'écoles
Pourquoi

L’imperméabilisation croissante des villes a modifié le cycle naturel de l’eau et participé à l’effet d'îlot de chaleur urbain. L’eau est cependant indispensable au rafraîchissement des espaces urbains et au développement de la biodiversité. Dans les cours d’écoles, la gestion de l’eau doit ainsi être intégrée au projet de transformation de l’espace.
Pour mettre en place une bonne gestion des eaux, il est essentiel de considérer l’eau comme une ressource économique, paysagère, écologique et sociale. L’enjeu dans les cours de récréation est également de rendre l’eau accessible aux enfants, autrement que par le robinet des toilettes, qu’il s’agisse de boire, de se rafraîchir, de jouer… ou même d’apprendre !

La gestion des eaux de pluie est essentiellement liée au sol : le sol naturel a besoin d’eau pour vivre et permettre à la végétation de se développer ; en échange, sol et végétaux absorbent les pluies - faibles ou fortes - et les restituent sous forme d’évapotranspiration lorsqu’il fait chaud.
L’idée est de participer à restaurer un cycle de l’eau local en valorisant l’eau au plus près de l’endroit où elle
tombe.

Comment

Pour les cours de récréation, on distingue plusieurs techniques permettant la gestion des eaux pluviales :

  • l’infiltration de l’eau de pluie directement dans le sol 
  • le ruissellement pour l’alimentation en eau des végétaux de la cour, une évacuation par évapotranspiration et une infiltration dans un sol naturel
  • la retenue temporaire d’eau de ruissellement sur des toitures-terrasses ou dans des bassins d’orage
  • la collecte de l’eau pour l’arrosage des espaces verts, pour les sanitaires ou pour un autre usage.

Afin de permettre l'infiltration des eaux de pluie, une sélection des types de matériaux utilisés pour les sols est cruciale. Attention, une terre tassée n’est pas une terre vivante. 

Quelques idées de matériaux perméables :

  • copeaux de bois
  • sable, noyaux concassés
  • pavés non jointés enherbés
  • herbe (les pelouses peuvent être mises en œuvre dans des espaces peu fréquentés, en bordure de massifs arbustifs ou lorsque la superficie de la cour est suffisamment grande)
  • revêtement alvéolaire enherbé
  • enrobés poreux
  • ...

Les matériaux naturels (copeaux, terre, herbe...) stimulent l’imaginaire des enfants, leur motricité, l’expérimentation. Ils peuvent être issus du site lui-même (broyat végétal, gravier, pavés réutilisés...), ou de matériaux recyclés.

Source : Cahier de recommandations pour la transformation des cours d’écoles - Cours oasis

Zoom sur

La fausse bonne idée : les revêtements des sols synthétiques amortissants 

Ils sont déconseillés : leur composition à base de granulats de pneus et de caoutchouc font qu'ils se délitent facilement sous l'action de la chaleur et les morceaux peuvent alors être ingérés par les enfants. De plus, lorsque le thermomètre dépasse les 30°C, ils émettent de fortes odeurs et peuvent causer des brûlures en cas de chute. Enfin l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) évoque une possible pollution par les eaux de ruissellement qui peuvent drainer les phénols et métaux lourds présents dans ce type de revêtement.

Végétaliser

POURQUOI

La végétalisation des cours d’écoles, en pleine terre, apporte de nombreux avantages : 

  • qualité de l'air
  • ombrage protecteur en période estivale (le temps qu'un arbre pousse, un voile d'ombrage peut aider)
  • rafraîchissement de l’air par l’évapotranspiration des plantes
  • stockage de CO2 lors de la croissance des végétaux
  • aide au maintien de la biodiversité (plantes sauvages, oiseaux, insectes…)
  • bien-être des usagers
QUOI VÉGÉTALISER
  • Planter en pleine terre des arbres, des buissons, des fruitiers, des petites haies, des plantes grimpantes, des pelouses, des prairies fleuries
  • Végétaliser aussi le bâti, les murs, les pieds de façades
  • Créer un coin de nature type potager/verger
  • Aménager des espaces végétalisés pour la gestion des eaux pluviales (bassins, noues, mares…) 
QUELS VÉGÉTAUX CHOISIR

Pour faire face à l’évolution du climat, il est préférable de choisir des végétaux d’origine locale (se référer au guide « Planter local »). Les végétaux du « bassin parisien sud » ou adaptés au climat aquitain sont à privilégier pour les décennies à venir.
Les végétaux existants sont à conserver si possible car déjà adaptés au lieu et porteurs de biodiversité. Éventuellement, les plantes mellifères peuvent aussi être intéressantes car sources de nourriture pour les insectes pollinisateurs.

COMMENT PLANTER (sans se planter !)

La plantation d’arbres doit aussi se faire en répondant aux besoins de ces végétaux, notamment l’accès aux nutriments du sol (les surfaces perméables favorisent les échanges sol-air), l’eau (surtout au début de la plantation), l'exposition, l'espace et les besoins d'entretien, les usages. Par exemple, les petites fosses sont à bannir au profit de plantations en pleine terre avec un espace suffisant pour éviter leur dépérissement précoce et le stress hydrique en période de sécheresse. 

Repenser les espaces et leurs usages / jouer et apprendre

DES JEUX ET DU CALME

Discuter, se reposer, s'asseoir, se retrouver... Bancs, gradins, cabanes, estrades, assises en vis à vis..., sont autant d’éléments supports d’interactions sociales. Ces espaces calmes et intimistes sont localisés de préférence à l’écart du bruit, des grands mouvements de course et des jeux de ballon. L’ombre végétale, texture des matériaux tels le bois, parfums de fleurs offrent confort et apaisement.

Jouer, courir, se défouler... Les lieux de «défoulement», pour des activités sportives, pour jouer, sauter, courir, grimper, glisser... avec un revêtement de sol adapté. Ces activités occupent une place partagée avec les autres usages de la cour. L’enrobé ne doit pas être l’unique traitement de sol. Il est réservé à un espace délimité.
Si la cour dispose déjà de jeux (toboggans, marelle...), il est essentiel de diversifier les opportunités de jeux à partir de structures simples non assignées. Par exemple, les rondins de bois (en prévoyant un sol suffisamment amortissant autour) peuvent servir aussi bien de jeux d'équilibre, de banc pour faire classe dehors, de support pour jouer ... Ils favorisent ainsi l'appréhension du risque (ne pas tomber) et laissent libre cours à la créativité des enfants. 

Expérimenter... Les éléments de mobilier temporaires et permanents peuvent diversifier les possibilités de jeux : passerelles en bois, parcours en rondins, marquage au sol, balançoires, toboggans, cabanes, terrains d’aventure... Les surfaces meubles à creuser avec des matériaux à transvaser sont également des lieux d'expérimentation.
L’expérimentation peut inclure du jardinage, le soin d’animaux... Les espaces extérieurs deviennent ainsi supports pédagogiques d’observation et d’expérimentation.
Les effets des matériaux sur les températures ou le bruit peuvent être observés.

FAIRE L'ÉCOLE DEHORS

Un enjeu de l’aménagement des cours est la diversification des méthodes d’apprentissage et l’utilisation de la cour en tant que support pédagogique. Il est important de concevoir l’aménagement de la cour de façon à ce qu’elle puisse accueillir des classes dehors et diverses activités pédagogiques extérieures (amphithéâtre, estrade, tables/chaises/bancs, kiosque, tableau...).
Observer le cycle de l'eau (système de récupération des eaux de pluie, noue paysagère, jardin de pluie, rivières et mares pédagogiques - à faire contrôler régulièrement) ou la biodiversité, la cour offre alors de nombreuses possibilités d'apprentissages. Il convient de préserver ou intégrer des abris pour la petite faune (interstices de murs, mobiliers, nichoirs...) pouvant être fabriqués en interne avec les enfants.

DES ESPACES POUR TOUTES ET TOUS

«Dégenrer» les espaces contribue à une plus grande équité entre filles et garçons. Les jeux de ballon sont décentrés, des aménagements mixtes et multiactivités peuvent être prévus, tels terrasses bois sur différents niveaux, buttes en sol souple, marquages au sol... Désimperméabiliser et végétaliser ne signifie pas supprimer complètement les surfaces lisses, indispensables à la mobilité des personnes porteuses de handicaps, ou en incapacité temporaire (plâtre). Le réaménagement des cours doit offrir à tous les usagers les mêmes expériences, quelles que soient leurs capacités : jeux adaptés, cheminements de plain-pied et non-meubles, accès aux potagers et espaces ombragés… Anticiper les besoins spécifiques, qu’ils soient permanents ou temporaires, est un levier pour inclure et sensibiliser tous les enfants.

UN PAYSAGE UNIQUE ET VARIANT

De sa dimension humaine sensible à la perception de l'espace, de la lumière, en passant par les matériaux et les teintes selon les saisons, le paysage offert par une cour végétalisée est un élément central des projets de réaménagement et doit être pensé dès la conception.

Collègue Brassens à Bordeaux
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