Nos modes de vie dans toutes leurs composantes impactent directement la biodiversité locale et mondiale. Différents facteurs menacent les espèces et les habitats naturels. Notre région est aussi concernée.
Si l'apparition et la disparition d'espèces sont des phénomènes naturels, le rythme d'extinction actuel est 10 à 100 fois supérieur au taux naturel (source IPBES, 2019), et largement attribuable aux activités humaines, avec pour conséquence l'appauvrissement du vivant.
La région Centre-Val de Loire n'est pas épargnée et voit sa biodiversité menacée par cinq facteurs principaux :
Selon le rapport de l'IPBES*, la dégradation des terres a entraîné une réduction de la production agricole sur 23% de la surface terrestre, alors que le changement principal d’utilisation des terres est en faveur de l’expansion agricole : plus d’un tiers des surfaces terrestres sont utilisées pour les cultures et l’élevage. Cependant cet accroissement, conjugué à une expansion urbaine, s’est fait au détriment des forêts tropicales primaires, des zones humides et des prairies.
L’intensification des pratiques culturales et d’élevages ne sont pas en faveur de la biodiversité et l’uniformisation des systèmes agricoles menace directement la production alimentaire : la disparition des pollinisateurs (due aux produits phytosanitaires et à la destruction de leurs habitats) risque de causer chaque année des déficits de récolte d’une valeur entre 235 et 577 milliards de dollars.
L’appauvrissement de la diversité des espèces animales et végétales est flagrant : les animaux d’élevage et les humains représentent maintenant 96% de la biomasse des mammifères terrestres quand 83% de la biomasse des mammifères sauvages ont disparu (et environ 50% pour les végétaux) sur le millénaire écoulé.
*Rapport de l'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, 2019, plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)
des émissions de GES proviennent du défrichement, de la production végétale, et de la fertilisation (source : IPBES, 2019)
La région connait une accélération de son urbanisation au détriment des espaces naturels et des zones de cultures. Entre 2009 et 2021 plus de 1 400 ha ont été artificialisés chaque année, soit la superficie moyenne d’une commune disparaissant tous les ans. 30% des communes ont artificialisé des espaces naturels, agricoles ou forestiers alors même que leur population diminuait sur cette même période.
Pour en savoir +, retrouvez l'indicateur régional 2021 sur les flux d'artificialisation.
ha ont été artificialisés chaque année en Centre-Val de Loire entre 2009 et 2021
La surexploitation de l'environnement fait référence à l'utilisation non contrôlée des ressources naturelles que peut offrir un écosystème déterminé. Cela se produit lorsque le taux d'extraction de ces ressources est supérieur au taux de régénération naturel.
La surexploitation des ressources naturelles participe fortement à l’érosion de la biodiversité : destruction d’habitats naturels, réduction des ressources disponibles dont dépendent de nombreuses espèces sauvages, pollutions, perturbation et mortalité de certaines espèces sauvages voire même protégées (récolte/chasse/pêche intensive).
Climat et biodiversité sont interdépendants depuis des millions d’années.
Aussi le changement climatique en cours se traduit par des incidences concrètes sur les territoires :
Autant d’incidences directement observables et qui modifient les habitats naturels, perturbent le cycle de vie des espèces… et donc impactent la biodiversité régionale.
Les pollutions liées aux activités humaines détériorent les écosystèmes et menacent les espèces végétales et animales. La propagation de nutriments dans les eaux, à cause de l’aménagement du littoral et du développement de l’aquaculture a de graves impacts sur les poissons et les fonds marins. La pollution par les plastiques a été multipliée par 10 depuis 1980 et environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux.
*source IPBES, 2019
Le développement de l'éclairage artificiel s'accompagne de l'apparition de la pollution lumineuse. Ce phénomène correspond à l'impact de la lumière artificielle sur la qualité du ciel nocturne altérant les cycles biologiques des espèces animales ou végétales. Cette pollution peut avoir plusieurs origines :
L'ensemble des pollutions, dont la pollution lumineuse, constitue l'une des 5 principales causes d'érosion de la biodiversité à l'échelle mondiale. La lumière artificielle est une cause majeure de disparition des insectes, au même titre que les pesticides, avec plus de 150 insectes qui meurent chaque nuit d'été sous un lampadaire.
Les pollutions de l’eau, des sols et de l’air impactent la biodiversité régionale. Pesticides, résidus pharmaceutiques, métaux lourds… toutes ces matières issues des activités humaines ont par exemple une incidence directe sur la santé des milieux naturels aquatiques et des espèces qu’ils hébergent, sur la vie des sols…
des masses d'eau du Centre-Val de Loire sont en bon état écologique en 2019 (ORB, 2021)
des masses d'eau souterraines sont en bon état chimique (ORB, 2021)
Les espèces exotiques envahissantes ont un impact sur les espèces autochtones, modifiant les équilibres en place, et pouvant avoir des effets dévastateurs. La propagation des espèces invasives est accentuée par le commerce mondiale et menace particulièrement les écosystèmes insulaires. Si l’espèce invasive est un pathogène, l’émergence de nouvelles maladies sera accrue.
Notre territoire est aussi confronté à la prolifération d'espèces exotiques envahissantes, symptôme de l’intensification des échanges mondiaux. En l’absence de prédateurs, ces espèces peuvent se propager notamment par les rivières et entrent ainsi en compétition avec les espèces locales. Pour la faune comme pour la flore, leur développement peut alors devenir incontrôlable et occasionner des effets néfastes sur les espèces locales (prédation, compétition, maladies…), ainsi d’ailleurs que sur la santé humaine voire les activités économiques.
Pissenlit © L. Roger-Perrier
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