Avoir une gestion adaptée au milieu et aux espèces végétales et animales associées est primordiale pour assurer au milieu un fonctionnement optimal. Les milieux naturels sont en mesure de nous rendre des services précieux, appelés écosystémiques, comme la prévention des sécheresses ou des inondations. Pour cela, les milieux doivent être dans un état écologique fonctionnel, qui peut être assuré par un entretien adéquat.
Appliquer à chaque élément du patrimoine végétal une action de gestion spécifique adaptée permet de trouver un équilibre entre les attentes des usagers et l'obtention de milieux favorables à la biodiversité.
Il s'agit de faire évoluer les aménagements et la gestion des espaces vers des pratiques plus écologiques et durables, en ville comme en campagne.
Le plan de gestion différenciée (selon les espaces) et durable (pour une pérennité de la ressource naturelle) est une démarche qui œuvre à un territoire plus fonctionnel écologiquement et donc plus résilient.
Guide de gestion écologique des espaces collectifs publics et privés - ARB IdF : Choix de végétaux locaux, maintien de murs anciens, élagage et taille douce des arbres, création de mares, ... les pistes pour mieux intégrer la nature en ville sont innombrables
Plutôt que de broyer les végétaux sur place et de les évacuer avec d’autres déchets verts à destination de compost, certains sites d’espaces enherbés sont utilisés en prairies fleuries. Pour préserver la biodiversité, une prairie fleurie se fauche en coupant l’herbe à la base (hauteur de fauche de 10 cm environ) sans la broyer. La fauche peut se faire tardivement pour garantir le maintien de la banque de graines. L’objectif de la fauche est de favoriser le re-semis des annuelles, de maintenir la densité de vivaces et d’obtenir un aspect paysager intéressant. Ensuite, Il faut laisser l’herbe coupée faner, et s’assécher sur place avant de la retirer. Les insectes peuvent ainsi quitter le foin et les graines se déposent sur le sol pour un re-semis naturel.
Enfin, il faut exporter les produits de coupe (c’est-à-dire le foin) si on veut éviter l’envahissement par des graminées et des espèces nitrophiles (qui poussent sur un sol azoté) telles que l’ortie ou le chardon. En exportant le foin, on évite ainsi sa décomposition sur place et donc la restitution au sol de l’azote et du phosphore stockés dans les végétaux.
Une pelouse est constituée essentiellement de végétation herbacée basse à rase (20 à 30 cm), sur un sol peu profond. Un milieu très sec, souvent en mosaïque, c’est-à-dire mélangé avec des zones arbustives.
La végétation qui y pousse est dite "thermophile" c'est à dire qu'elle est spécifiquement adaptée à des fortes chaleurs. Mais non entretenues, ces pelouses issues du pastoralisme ont une tendance naturelle à s’embroussailler, se fermer et disparaitre.
Véritables joyaux écologiques, les pelouses sèches peuvent compter plus d'une cinquantaine d'espèces patrimoniales de plantes comme la burgane striée (protégée à l’échelle régionale) ou l’aster amel (protégée à l’échelle nationale) et nombre d'orchidées sauvages. Mais on y retrouve aussi de nombreux papillons, criquets ou oiseaux.
Pour maintenir toute cette richesse, il est nécessaire d'effectuer un entretien. Il existe deux solutions : le débroussaillage manuel ou mécanique ou le pâturage ovin ou caprin.
Les secteurs humides, caractérisés par la faible portance et l'engorgement temporaire des sols, nécessite une gestion douce et adaptée afin de leur conférer tout leur intérêt floristique notamment.
Pour ne pas déranger ou déloger les oiseaux pendant la période de nidification, cruciale pour leur cycle de vie, l'Office français de la biodiversité, comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), recommande de ne pas tailler les haies ni d’élaguer les arbres du 15 mars au 31 juillet. Pour les agriculteurs, la taille des haies est interdite du 1er avril au 31 juillet (Arrêté du 24 avril 2015 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales).
Véritable réservoirs de biodiversité, les trognes (arbre têtard, trognard, émousse, tête de chat, pied cormier ou quelque soit l'un des 250 noms qu'on leur donne!) font partie intégrant du patrimoine naturel et paysager, en campagne comme en ville. Leur restauration et leur entretien en garantissent la pérénité.
Les vieux vergers sont en train de disparaître rapidement, notamment à cause des difficultés d’entretien, or ce sont ces vieux vergers qui abritent la biodiversité la plus intéressante.
Un verger ancien, c’est une chance pour la biodiversité de la faune et de la flore. Dès lors, pour le restaurer, un état des lieux doit être réalisé pour chaque sujet (relevé d’éléments d’identification variétale; état de l’arbre…), permettant ainsi d’émettre des propositions d’intervention pour chaque arbre.
La meilleure solution consiste à laisser les vieux arbres en place, éventuellement les rajeunir par un élagage doux tout en conservant une partie des branches mortes pour les insectes et donc les oiseaux. Une nouvelle génération d'arbres peut ensuite être replantée dans les emplacements vides ou entre les arbres présents qui sont en fin de vie.
Utilisé depuis des temps lointains, le pâturage extensif est un mode d’entretien des espaces naturels particulièrement bien adapté pour préserver la biodiversité des milieux ouverts (landes, prairies, pelouses, marais...) et les paysages.
Ginkgo Biloba du Jardin Botanique de Tours, arbre remarquable lauréat 2020
Animatrice territoriale sur les Solutions d'adaptation fondées sur la Nature
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
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