En juin 2022 est paru le nouveau Plan national d’actions (PNA) en faveur de la Grande mulette (Pseudunio auricularius) pour la période 2022-2031. Il vise la conservation et le rétablissement des populations de ce bivalve aquatique, considéré comme l’un des mollusques les plus menacés au monde, et dont la France abrite l’essentiel des populations relictuelles. Dans notre région, la Grande mulette est présente dans les rivières Vienne et Creuse.
La Grande Mulette est une espèce de mollusque bivalve dulçaquicole considérée comme en danger critique d’extinction au niveau mondial. Ce statut a été réaffirmé à l’échelle française dans la récente liste rouge des mollusques continentaux de France métropolitaine.
Autrefois largement répandue dans les cours d’eau d’Europe de l’Ouest, elle a été victime de sur-pêche notamment pour la qualité de sa nacre. À cette première cause de déclin, se sont ajoutés de nombreux facteurs, qui en se cumulant, ont conduit à sa quasi-disparition : la raréfaction de ses poissons-hôtes primaires (Esturgeon européen, Lamproie marine), la dégradation de la qualité des eaux, les modifications physiques des cours d’eau (remaniements des lits, obstacles…). Son aire de répartition a ainsi été réduite de plus de 90 % sur les deux derniers siècles. Actuellement, l’espèce n’est présente que dans deux pays. En France, les 6 populations vivantes subsistent au sein de trois régions françaises : le Centre-Val de Loire, la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie. La plus grande population mondiale vivante est présente dans le bassin de la Charente.
Un premier Plan National d'Actions (PNA) a été mis en œuvre sur la période 2012-2017. Il a permis d’améliorer considérablement les connaissances sur l’espèce, notamment concernant sa répartition, l’état des populations et son écologie. À travers la mise en œuvre d’un programme LIFE+ coordonné par l’Université de Tours, une station d’élevage ex situ a ainsi été montée à Chinon, afin d’envisager de futurs renforcements de populations.
Le PNA 2022-2031 s’inscrit dans la droite ligne de ce dernier : il prévoit la poursuite d’actions de connaissance et de recherche, car la biologie de la Grande mulette reste encore mal connue sur certains aspects (au stade juvénile en particulier) ainsi que le travail sur des renforcements de populations. Il vise également la conservation des populations par une meilleure protection (réglementaire le cas échéant) et la restauration de conditions favorables à l’espèce par l’amélioration de son habitat naturel (restauration de la continuité sédimentaire des cours d’eau) et en favorisant le retour ou le maintien de ses poissons-hôtes. Enfin le PNA prévoit des actions de communication et de sensibilisation du public aux enjeux que représente la Grande mulette, en particuliers auprès des usagers et gestionnaires des cours d’eau dans laquelle elle est encore présente.
Coordonné par la DREAL Centre-Val de Loire, le PNA a été rédigé par Nina Richard, CETU Elmis Ingénieries (Université de Tours) et Vincent Prié, consultant indépendant. Dès 2022, le plan fait l’objet d’une animation nationale par le CETU Elmis Ingénieries.
Grande mulette © Vincent Prié-Caracol
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Les plans nationaux d'action (PNA), qui peuvent faire l'objet de déclinaisons régionales ( PRA), visent à assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable d’espèces de faune et de flore sauvages menacées. Ils ont...