Outil de connaissance du patrimoine naturel français, les ZNIEFF se présentent sous la forme d’un réseau cartographié de sites naturels ou semi-naturels remarquables, rares, protégés ou menacés du point de vue de la biodiversité. Il a pour objectif de décrire les principaux foyers de biodiversité à l'échelle du territoire. L'indicateur de suivi des ZNIEFF de l'Observatoire permet de mettre en avant leur évolution à l'échelle régionale.
Initié en 1982, l'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique répond à un besoin de description des secteurs du territoire qui abritent une biodiversité patrimoniale. C'est donc un outil de recensement et de valorisation du patrimoine naturel. En contribuant à recueillir des données naturalistes ciblées sur des secteurs préservés, ce programme vise à identifier et décrire de façon la plus détaillée possible les secteurs de forte richesse naturelle, sur la base de listes d’espèces et d’habitats déterminants.
Les ZNIEFF ne sont pas des espaces légalement protégés, mais sont prises en compte dans les projets d’aménagement du territoire.
La première génération de ZNIEFF résulte d’une enquête nationale menée de 1982 à 1995. Une démarche de modernisation nationale des ZNIEFF a été ensuite initiée en 1996 et s’est terminée en 2012, pour aboutir aux ZNIEFF de deuxième génération.
Cette démarche a été conduite afin d’améliorer l’état des connaissances, d’homogénéiser les critères d’identification des ZNIEFF et de faciliter la diffusion de leur contenu. Cet outil ZNIEFF est depuis un inventaire permanent et continu, permettant de mettre à jour les zones existantes et de décrire de nouvelles zones. Les zones sont délimitées en tant que ZNIEFF si elles présentent un intérêt patrimonial et fonctionnel (rôle dans le maintien d’équilibres écologiques).
Pour chaque type de ZNIEFF, le zonage est associé à un formulaire, détaillant notamment les espèces et habitats déterminants de ZNIEFF présents dans le contour.
Des éléments établis par le secrétariat national des ZNIEFF, proposent des critères généraux pour établir finement les listes d’espèces et d’habitats ZNIEFF. Les listes sont ainsi définies pour chaque région par des groupes d’expert·es de chaque groupe taxonomique ou d’habitats naturels. Elles sont ensuite soumises au Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) qui les valide, avant intégration sur les sites internet de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) et des Directions régionales de l'environnement (DREAL et DRIEAT).
Dans le cas de zones de type I, l'espèce dite déterminante, doit effectuer tout, ou une partie, de son cycle biologique dans la zone.
Consulter la liste des espèces et habitats déterminants ZNIEFF de la région sur le site de la DREAL.
Le secrétariat national des ZNIEFF propose une méthodologie nationale, cadrant la définition des listes, et la définition des zonages.
Le dispositif ZNIEFF couvre la France métropolitaine, les cinq départements et régions d'outre-mer et Saint-Pierre-et-Miquelon.
ZNIEFF de type I en France (soit 68 454 km²)
ZNIEFF de type II en France (soit 215 713 km²)
SDES, 2022
La carte nationale des ZNIEFF présente des écarts évidents de surfaces de couverture entre régions. Cela s’explique par l'occupation des sols des régions mais aussi par l’application territoriale de la méthode nationale (volontairement souple) pour accueillir diverses conceptions de création de ZNIEFF. En Centre-Val de Loire, le choix a été fait d'avoir une définition des ZNIEFF très fine, et ces dernières sont denses en espèces ou habitats patrimoniaux.
Cette conception a un impact sur le nombre de ZNIEFF. Le graphique ci-dessous illustre la densité des ZNIEFF de type I par région (M représentant la moyenne nationale). Le Centre-Val de Loire présente une forte densité de ZNIEFF de type I : 21 en moyenne sur une surface de 1000 km².
Le programme d’inventaire des ZNIEFF est piloté par la DREAL, avec l’appui du secrétariat scientifique co-assuré par le CBN du Bassin parisien et de la DREAL. Les ZNIEFF sont validées scientifiquement en région par le CSRPN, puis d'un point de vue méthodologique à l'échelle nationale, par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN).
Les ZNIEFF couvrent l’ensemble des régions naturelles. Seules les régions de grandes cultures sont plus clairsemées. Les écosystèmes comptant le plus de ZNIEFF sont les grandes vallées et affluents, les massifs forestiers, les régions riches en étangs et les bocages.
du territoire régional est couvert par une ZNIEFF de type I ou II
ZNIEFF de type I
Soit 43 080 ha
ZNIEFF de type II
Soit 309 381 ha
de ZNIEFF de type I et II
Au sein même de la région, s’observe un écart de nombre et de surface en ZNIEFF. Par ailleurs, l’effort d’actualisation d’un formulaire est variable d’un département à l’autre mais la dynamique est globalement bonne en région.
Le rythme de création de ZNIEFF en région est continuellement croissant, le nombre de création oscillant de 20 à 40 par an, et les cas de suppression étant exceptionnels. Les années les plus creuses, avec une dizaine de création seulement, sont celles où le nombre de CSRPN était très restreint du fait des confinements liés à la Covid.
Le nombre de création en région illustre la forte dynamique du réseau de correspondants ZNIEFF. En parallèle, les ZNIEFF déjà créées peuvent être actualisées (contour comme formulaire).
Un acteur du territoire (association, bureau d'étude, Parc naturel régional...) peut proposer à la DREAL et au CBN du Bassin parisien, de classer une zone ZNIEFF de fait de la présences d'habitats naturels ou d'espèces dits "déterminants". Une fois les contours de la zone délimités, la demande est soumise au CSRPN qui appose son avis scientifique. Le projet de ZNIEFF est ensuite envoyé au MNHN pour validation de la méthode, et enregistrement de la zone sur l'INPN.
Les ZNIEFF n'ont pas de valeur juridique directe. Cependant, leur mention est nécessaire dans les études d'impacts avant tout projet d'aménagement du territoire. Cela conduit, généralement, à ne pas construire sur ces zones. De fait, les ZNIEFF de type I, sont souvent classées "non-constructibles" dans les documents d'urbanisme.
Parmi la faune, l’entomofaune (Lépidoptères, Orthoptères et Odonates), et les oiseaux sont les groupes taxonomiques les plus couramment cités dans les formulaires de ZNIEFF de type I, avec respectivement 996 et 678 mentions dans les formulaires, comptabilisées fin 2023.
En flore, les plantes vasculaires (plantes à fleurs) ressortent nettement avec 5949 données taxonomiques citées dans les formulaires de ZNIEFF de type I (ce qui s'explique aussi par une liste d’espèces déterminantes de plantes vasculaires plus fournie que les fougères, et une plus grande facilité de reconnaissance que les mousses ou les champignons).
des ZNIEFF de type I sont des landes sèches et pelouses calcicoles
Espèce déterminante vasculaire la plus citée dans les démarches de création de ZNIEFF
Espèce déterminante d'oiseaux la plus citée dans les démarches de création de ZNIEFF
Espèce déterminante de papillons la plus citée dans les démarches de création de ZNIEFF
Les ZNIEFF reflètent une évolution de l’état de la connaissance de la biodiversité. De ce fait :
L’enjeu de ce programme est ainsi de continuer d’inventorier et de rechercher les secteurs les plus préservés en région, de valoriser ces secteurs où l’intérêt patrimonial est préservé, notamment dans cette région de plaines soumises à de fortes pressions anthropiques.
Bien que l’inventaire ZNIEFF soit permanent et continu dans son actualisation, il reste perfectible. C’est un état des lieux de la connaissance qui est amélioré chaque année. La surface en ZNIEFF ne correspond donc pas à la surface réelle des milieux les plus patrimoniaux de la région, mais elle s’en approche.
*Le groupe de travail de l'Observatoire est constitué des 3 co-pilotes (Région, OFB et DREAL) et des 3 pôles Faune, Flore & habitats et Gestion des milieux naturels.
Lande sèche du Simouet, végétation de Cladonio-Helianthemetum (41) ©CBNBP / S. Nobilliaux
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
Chargé d'études flore et habitats / Animateur du pôle Flore et Habitat de l'Observatoire
Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP)
Chargé d'études flore et bryophytes / Animateur du pôle Flore et Habitat de l'Observatoire
Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP)
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