Pour mieux prendre en compte la biodiversité dans les projets de construction ou de rénovation du bâti, voici une sélection des conseils et ressources.
La composante biodiversité doit être intégrée dès les prémices du projet de bâti au même titre que d’autres thématiques (énergétique, financière…) afin d’être vue comme un atout et non une contrainte.
La réglementation française protège, entre autres, les oiseaux et chauves-souris (arrêtés du 29/10/2009 et 23/04/2007) en interdisant de :
Le code de l’environnement (article L415-3) prévoit de punir toute atteinte ou destruction intentionnelle d’une espèce protégée par la loi par un maximum de 3 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende. C’est l’Office français de la biodiversité qui est chargé de faire respecter cette législation.
Afin de ne pas se retrouver dans une situation d’illégalité, il est donc primordial de s’assurer de la présence ou non d’espèces protégées sur le site avant la réalisation des travaux.
Pour réaliser un diagnostic environnemental, il est conseillé de se rapprocher d’un écologue ou d’une association de protection de la nature pour déterminer les enjeux de biodiversité locale, dans l’idéal quel que soit l’ampleur du projet urbanistique (construction ou rénovation).
En Centre-Val de Loire, le réseau FNE est un interlocuteur de proximité. Un partenariat entre le maitre d’ouvrage et l’association naturaliste serait une opportunité intéressante à mettre en place pour faciliter les échanges entre les acteurs, développer un cadre de travail propice qui soit envisagé sur la durée.
Ainsi, la prise en compte de la biodiversité dans le projet, dès ses premières phases de réflexion, est synonyme d’un gain de temps et d’argent et un gage de sérénité pour le porteur de projet. Le chantier ne risque pas d’être stoppé pour atteinte à l’environnement, il ne subira pas de retard lourd de conséquences financières et les bâtiments livrés seront des lieux agréables à vivre ou travailler augmentant ainsi considérablement leur valeur marchande.
En cas de présence d’espèces protégées et/ou menacées sur un bâtiment à rénover, le projet doit être adapté pour supprimer et réduire au maximum son impact. Les spécialistes seront une aide précieuse pour conseiller et accompagner les porteurs de projet si d’éventuelles dérogations à la Direction départementale des territoires sont nécessaires lorsque des impacts ne peuvent être évités, afin d’offrir au projet la mise en place de mesures compensatoires en faveur des espèces impactées.
Durant la phase de réflexion du projet, il faut penser le planning du chantier de manière à limiter au maximum le dérangement des espèces inféodées au bâti. Il est important d’être conseillé par des experts connaissant le cycle de vie des espèces recensées afin d’organiser le chantier lors des périodes de l’année où les espèces ne sont pas présentes. Les oiseaux n’investissent pas tout le temps les bâtiments. Ils sont présents, pour la plupart, uniquement lors de leur période de reproduction. Les chauves-souris quant à elles les occupent tout au long de l’année en alternant une phase de reproduction et une phase d’hibernation. La présence de chauves-souris nécessitera donc une demande systématique de dérogation et l’appel à des personnes assermentées pour déplacer les espèces en amont des chantiers.
Attention, il convient d'éviter de détruire des habitats importants et fragiles en rénovant ou en construisant car il est très difficile de venir remplacer des habitats naturels. Par exemple, on peut préserver les éléments architecturaux favorables à la faune (œils-de-bœuf, trous de boulins, meurtrières, pierres descellées, poutres apparentes...).
Par ailleurs, si on souhaite installer des nichoirs artificiels pour faire venir de nouveaux individus, les besoins physiologiques des espèces doivent être pris en compte (alimentation à proximité, tranquillité, nuit...), car sinon ce serait voué à l’échec.
Des gîtes et nichoirs artificiels existent pour permettre de remplacer ceux qui auront été détruits durant la phase de travaux.
Une intégration dans les couches d’isolation ou les coffres de volets roulants serait un gage de réussite autant du point de vue de l’espèce (pour les chauves-souris, la pose de gîte, dépourvus d'isolation thermique, à l’extérieur des bâtiments est à proscrire pour éviter aux individus de souffrir du froid en hiver et de la chaleur en été), que du point de vue des usagers du bâtiment (l’accueil de la biodiversité reste invisible si, en plus, les systèmes en place ont été pensés pour réduire les désagréments éventuels liés à la production de déjections des animaux hébergés par exemple).
Pour information, plusieurs fournisseurs de gîtes et nichoirs pour les hirondelles de fenêtres, les martinets noirs et les chauves-souris communes existent en région. La conception de ces derniers a été conjointement réalisée avec des experts naturalistes pour répondre au mieux aux besoins des espèces. Vous pouvez demander leurs coordonnées auprès du réseau associatif.
Afin de démultiplier les offres de nature d'accueil pour la biodiversité (habitat et alimentation), il est possible de végétaliser les parois ou toitures terrasses (composées d’espèces locales et nécessitant le moins d’eau et d’entretien possible), aménager les abords du bâtiment afin d’être plus accueillant pour la biodiversité en général (éliminer tous les pièges potentiels à proximité du bâtiment c’est-à-dire toutes cavités d’où les animaux ne pourraient pas s’échapper, aménager des micro-milieux propices à l’accueil d’animaux tant du point de vue de leur alimentation ou des milieux qu’ils affectionnent comme les haies champêtres, les murets de pierres sèches, les friches arbustives, les mares…), tout en bannissant l’usage de produits biocides.
2 axes peuvent être explorés concernant les matériaux à privilégier :
Hirondelles © Didier Vaillant
Coordinatrice biodiversité - Animatrice du pôle faune de l'ORB - Coordinatrice régionale STOC - Administratrice Nature'O'Centre
France Nature Environnement Centre-Val de Loire (FNE Centre-Val de Loire)
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