Santé et biodiversité, tout est lié ! Ce dossier souligne l'interdépendance de ces deux enjeux et révèle combien la santé humaine, animale et végétale, dépend de la qualité de nos écosystèmes. À découvrir : comment une approche "Une seule santé" et des actions dans les territoires sont une nécessité pour répondre aux défis sanitaires et environnementaux croissants. Préserver la biodiversité, c'est agir pour notre bien-être collectif.
L’ARB sensibilise et accompagne les acteurs en Centre-Val de Loire pour les outiller face aux enjeux de préservation de la biodiversité et d'habitabilité des territoires. Ce dossier est la synthèse des connaissances et actions liées à la santé et la biodiversité. Il s'adresse à tous les publics, et particulièrement les territoires du Centre-Val de Loire, afin de leur proposer une ressource pour appuyer les décisions. Il a été co-construit avec des acteurs qui agissent sur ces sujets en région :
Quand nous parlons santé, nous pensons tout de suite aux médicaments, aux hôpitaux... Or, la santé est dépendante de la qualité de l’environnement autour de soi : qualité de l’air et de l’eau, alimentation, propagation des virus… Agir en faveur de la biodiversité, c’est donc aussi agir pour la santé de toutes et tous. Les compétences des collectivités ont un lien direct avec cette thématique : planification urbanistique, mobilité, gestion différenciée des espaces verts et du patrimoine public, des zones humides, politique locale de l’habitat, gestion des espaces publics… Agir en Centre-Val de Loire pour la qualité de la biodiversité, c'est également agir en faveur de la qualité de notre santé.
La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.
La biodiversité désigne l'ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.
Les liens entre la biodiversité et la santé publique sont avérés, la crise du coronavirus en est un bon exemple. De manière plus générale, l’émergence croissante des maladies infectieuses (dont 60 % ont comme vecteurs ou réservoirs des animaux), l’augmentation des pathologies liées à l’environnement telles que l’asthme ou certains cancers, ou encore la propagation des résistances aux antibiotiques, sont des problématiques dépendantes de l’environnement, pouvant avoir un fort impact en santé publique.
Ces exemples soulignent l'importance d'intégrer l'approche "One Health" ("Une seule santé") dans la gestion des menaces sanitaires. Cette approche prône des stratégies transversales et multidisciplinaires, visant à maintenir un équilibre harmonieux entre la santé humaine, la santé environnementale et la santé animale. Agir sur la protection de l'environnement peut aider à prévenir de nombreux problèmes de santé publique.
Cependant, cet équilibre est de plus en plus menacé par les activités humaines. La pollution d'origine anthropique dégrade la qualité de l'eau, de l'air et des sols, tandis que l'urbanisation massive contribue à la perte de milieux naturels, affaiblissant ainsi les écosystèmes essentiels à notre santé collective. De plus, le changement climatique, largement accéléré par les actions humaines, aggrave encore ces déséquilibres.
En quoi santé et biodiversité sont-elles liées ? Quel état des lieux peut-on dresser en Centre-Val de Loire ? Quels risques et quels impacts d'une biodiversité en mauvaise santé ? Comment agir dans les territoires ? Quelles expériences sont déjà menées en Centre-Val de Loire ?
L’état de santé des individus est déterminé à près de 80 % par les déterminants sociaux, économiques et environnementaux et les modes de vie qui en découlent.
Un écosystème naturel en bonne santé fonctionne de manière équilibrée et durable. Il abrite une grande diversité d'espèces végétales et animales. Les relations entre les espèces (prédation, compétition, …) sont équilibrées. Aucune espèce ne domine de manière excessive, ce qui permet à la chaîne alimentaire et aux cycles naturels (comme le cycle de l'eau, du carbone, et des nutriments) de fonctionner efficacement. Un écosystème sain a la capacité de se régénérer après des perturbations (incendies, inondations, travaux…).
En Centre-Val de Loire, de nombreux écosystèmes sont présents (forêts, prairies, zones humides…), dans des états de santé plus ou moins bons (voir l'état des lieux qui suit).
Les écosystèmes en bonne santé jouent un rôle fondamental dans le soutien de la vie humaine et du bien-être grâce à la fourniture de services dits "écosystémiques". Il s'agit des bénéfices que les humains retirent directement ou indirectement de la nature. Ils peuvent être divisés en trois grandes catégories : services matériels (alimentation, médicaments...), services de régulation (qualité de l'air, de l'eau, climat...) et services non-matériels (bien-être mental, social...).
des médicaments chimiques sont issus ou dérivés de produits naturels ou biologiques*
*Newman, 2020
moins cher de protéger les zones humides que de compenser la perte de leurs services*
*Agence de l'eau RMC, 2026
des espèces cultivées en France dépendent des insectes pollinisateurs*
*ministère de l'Écologie, 2023
la vue sur 3 arbres, dans un quartier à 30 % arboré et à moins de 300 m d'un parc, améliore la santé mentale des habitant·es
*Environnemental research, décembre 2022
La dégradation des écosystèmes entraîne une diminution voire une perte des services rendus par la nature, ce qui affecte à la fois la biodiversité et le bien-être humain. Il est donc crucial de protéger et de restaurer les écosystèmes pour garantir leur résilience et la pérennité de ces services.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la santé environnementale fait référence aux aspects de la santé humaine, y compris la qualité de vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychologiques et esthétiques de notre environnement ». Notre environnement influence donc majoritairement notre santé.
L'OMS estime que les facteurs environnementaux sont responsables de 23 % des décès et 25 % des pathologies dans le monde. Ceux-ci peuvent contribuer à l'apparition de maladies (d'origine souvent multifactorielle) comme des cancers, pathologies respiratoires, allergies, asthme, maladies cardiovasculaires, diabète, obésité…
Agir sur les facteurs environnementaux permet de prévenir, préserver et améliorer l’état de santé de la population. Il s'agit d'améliorer la qualité des eaux, de l’air, des sols, en se protégeant du bruit, tant à l’extérieur que dans les espaces clos, en améliorant la qualité de l’air intérieur et en luttant contre l’insalubrité, les expositions au plomb, au radon ou aux fibres d’amiante, en luttant contre les maladies vectorielles (tiques et maladie de Lyme, moustique tigre potentiellement vecteur de la dengue et du chikungunya…) et les allergies (ambroisie, pollen...).
Des environnements dégradés peuvent avoir des conséquences sanitaires sur l’ensemble de la population. Cependant, certains environnements (pollution de l’air, de l’eau, présence de produits chimiques...), dans des conditions spécifiques peuvent avoir des répercussions sanitaires négatives plus importantes sur des populations dites sensibles ou vulnérables. Ces populations constituent donc une cible prioritaire en matière de prévention en santé environnement. Les facteurs de vulnérabilité sont divers : âge (nourrissons et enfants ou personnes âgées), personnes porteuses de pathologies chroniques (personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, respiratoires, de diabète, d’asthme, travailleurs exposés…), personnes en situation de handicap, femmes enceintes ou encore les personnes ayant des conditions socioéconomiques défavorables.
Selon les données du recensement de population de l’Insee de 2021, on estime en Centre-Val de Loire à 29,3 % la population « sensible » (personnes âgées de moins de 6 ans et de 65 ans et plus). Au niveau national, la part de la population « sensible » dans la population totale est plus faible (27,2 %).
Les maladies à transmission vectorielle (maladie de Lyme, Chikungunya, Zika...) sont également des maladies mono factorielles et en lien direct avec la biodiversité. C'est moins le cas des autres pathologies.
Ceci dit, le climat et la biodiversité étant intrinsèquement liés, les dérégulations climatiques augmentent les risques et aggravent les situations qui favorisent ces maladies et les inégalités sociales (lire le paragraphe dédié).
Le mésothéliome est un cancer touchant les membranes enveloppant les organes, le plus souvent la plèvre (au niveau des poumons) mais également le péritoine (au niveau de la cavité abdominale). Le seul facteur de risque connu est une exposition à l’amiante. L’amiante a été utilisé massivement dans la fabrication de produits pour l’isolation thermique d’équipements chauffants, pour des faux-plafonds, des éléments de façade… En France, depuis 1997, l’interdiction de l’amiante est devenue totale. Néanmoins, il reste certains matériaux amiantés notamment dans les bâtiments et les revêtements routiers.
Le saturnisme est une pathologie due à une imprégnation excessive de plomb dans l’organisme. La principale source de contamination passe par la poussière et les débris de peinture au plomb, utilisée dans les habitats anciens. Le plomb se retrouve aussi dans l’eau conduite par des anciennes canalisations, dans des produits cosmétiques (khol), ou dans de la vaisselle (plat à tajine). La contamination par le plomb peut se faire par voie digestive, respiratoire, sanguine ou par transmission materno-fœtale. Le saturnisme touche particulièrement les enfants qui sont les plus exposés et vulnérables.
Les intoxications au monoxyde de carbone sont assez fréquentes en France, et surviennent par l’inhalation de ce gaz incolore, inodore mais très toxique pour l’organisme, produit par une combustion incomplète. Tous les appareils à combustion peuvent ainsi être une source potentielle de monoxyde de carbone : chaudières, poêles, chauffages d’appoint, brasero, chauffe-eau… lors d’usages inappropriés, d’entretien du matériel irrégulier, ou d’absence de ventilation dans la pièce où se trouve l’appareil.
La légionellose est quant à elle une maladie infectieuse respiratoire causée par l’inhalation d’aérosols (gouttelettes d’eau) contenant des bactéries Legionella, présentes dans les eaux.
Figure 2 : Comparaison de l'évolution du taux de notification des cas de légionellose, entre la France et le Centre-Val de Loire (source : GEODES, Santé publique France)
Ces bactéries sont retrouvées dans les milieux aquatiques naturels, mais les systèmes d’eau artificiels (spas, canalisation, tour de refroidissement…) sont les sources de contamination les plus probables de la maladie, car ils constituent des environnements favorables à la multiplication et dissémination des Legionella.
Pour comparer à d’autres régions et départements
Les arboviroses sont des maladies infectieuses virales dues à des arbovirus. On peut citer notamment la Dengue, le Chikungunya et le Zika. Ces maladies se transmettent de personne à personne principalement par des piqûres de moustique, notamment le moustique tigre, qui est présent et se développe dans notre région. L’année 2023 a vu une forte augmentation du nombre de cas de Dengue en Centre-Val de Loire. Il s‘agit de cas importés, c’est-à-dire que l’acquisition de la maladie s’est faite lors d’un voyage à l’étranger (épidémie de Dengue aux Antilles en août 2023). Selon les données de Santé publique France qui assure le suivi épidémiologique, 66 cas importés de Dengue ont été recensés en Centre-Val de Loire.
Pour en savoir plus, retrouvez la page dédiée sur le site de l'Agence Régionale de Santé Centre-Val de Loire
Les pathologies « multi factorielles » résultent quant à elles d’une exposition à plusieurs facteurs (sociaux, individuels, environnementaux, etc.).
Les facteurs susceptibles de contribuer à la dégradation de l’état de santé d’une population sont extrêmement nombreux et, en l’état actuel des connaissances, sauf dans de rares cas, il peut être difficile d’estimer la part des pathologies liées aux expositions environnementales pour plusieurs raisons (chronicité de l’exposition, laps de temps incertain entre une exposition et la survenue d’une pathologie, complexité à prendre en compte le cumul de plusieurs polluants...). Il existe cependant des pathologies multifactorielles pour lesquelles les facteurs environnementaux ont été mis en évidence :
Le cancer du poumon peut être causé par une exposition au radon, au tabac et/ou la pollution de l’air (exposition aux particules fines), à l’amiante (dans le cadre d’expositions professionnelles prolongées).
D’autres localisations cancéreuses peuvent avoir des facteurs environnementaux susceptibles de jouer un rôle dans leur survenue, comme les pesticides (cancer du pancréas, du système nerveux central, des testicules, de la thyroïde…), l’exposition aux radiations (cancer du pancréas, du sein, leucémie ...) ou encore l’exposition à des produits chimiques tels que le benzène (leucémie, cancer du rein).
Les liens étant difficilement évaluables, des études sont en cours pour les démontrer.
Tableau 1 : données sanitaires des cancers multi factoriels liés à l’environnement
La comparaison de la situation sanitaire de la région par rapport au niveau national est appréciée au regard du calcul de taux standardisés de mortalité ou de taux standardisés de nouvelles admissions en affection longue durée, qui permettent d'éliminer les effets du vieillissement et de comparer les taux ainsi obtenus à âge égal. Des tests statistiques permettent de déterminer si les résultats obtenus sont significatifs ou non.
Pour plus d’informations, consultez la note de Score Santé "La standardisation des indicateurs de santé".
Les maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), allergies) touchent de nombreuses personnes en France et en région. Leur incidence ne cesse d’augmenter. De nombreux facteurs environnementaux sont susceptibles d’augmenter ou d’aggraver ces pathologies (pollution atmosphérique, la présence d’allergènes dans les milieux extérieurs et intérieurs, l’exposition professionnelle à des produits irritants…).
Le principal facteur de risque de la BPCO est le tabagisme mais de nombreux autres facteurs sont susceptibles de déclencher ou aggraver la pathologie (pollution intérieure et extérieure, expositions professionnelles).
L’environnement joue un rôle dans la survenue de l’asthme et est un déclencheur des crises d’asthme. La prévalence de cette pathologie est en constante augmentation, notamment chez les enfants.
L’OMS place les allergies au 4ème rang des maladies chroniques. Les maladies allergiques touchent tous les âges de la vie et toutes les catégories sociales de population, les enfants et les jeunes adultes restant cependant les plus exposés. Le nombre de personnes allergiques en France a augmenté depuis plusieurs décennies. Selon les projections de l’OMS, du fait des changements climatiques actuels et à venir, près de la moitié de la population mondiale sera affectée par une allergie d’ici 2050.
En 2022, 6 % de la population régionale (150 350 personnes) du Centre-Val de Loire ont bénéficié d’au moins 3 délivrances d’un traitement antihistaminique, soit un taux inférieur au niveau national (5 490,3/100 000 vs 5 581,0/100 000). Bien que les antihistaminiques puissent être utilisés dans d’autres cas que pour le traitement d’allergies, ce sont dans ces circonstances qu’ils sont majoritairement prescrits (Source : SNDS -DCIR, Exploitation : ORS Centre-Val de Loire).
Tableau 2 : données sanitaires des pathologies de l'appareil respiratoire multi factorielles liées à l’environnement (vert = situation sanitaire favorable)
Les maladies de l’appareil circulatoire sont la deuxième cause de décès des habitants de la région, derrière les cancers. De nombreux facteurs environnementaux sont susceptibles d’être impliqués dans l’apparition de ces maladies (bruit, monoxyde de carbone, pollution atmosphérique…).
Tableau 3 : données sanitaires des pathologies de l'appareil circulatoire multi factorielles liées à l’environnement (violet = situation sanitaire défavorable)
Les maladies neurodégénératives sont des maladies chroniques progressives qui touchent le système nerveux central. Ce sont des maladies fréquentes dont le risque d’apparition augmente avec l’âge. Les causes de survenue de ces pathologies sont multiples (facteurs familiaux et/ou génétiques, facteurs environnementaux...). L'exposition à des substances chimiques présentes dans l'environnement ou en milieu de travail peut avoir des conséquences néfastes sur la santé, notamment sur le plan neurologique. L’Inserm a réalisé une expertise collective en 2013, actualisée en 2021, afin de répondre à la demande de cinq directions de l’État sur les effets des pesticides sur la santé. L’étude considère que la présomption de lien entre les pesticides et la maladie de Parkinson est « forte », celle entre pesticides et la maladie d’Alzheimer est considérée comme « moyenne ».
Tableau 4 : données sanitaires des maladies neurodégénératives multi factorielles liées à l'environnement (vert = situation sanitaire favorable)
Des facteurs environnementaux (pollution de l’air, pollution chimique...) sont également à l’étude pour déterminer leur rôle dans la survenue de maladies endocriniennes, notamment le diabète, ainsi que pour d’autres pathologies d’importance en santé publique pouvant avoir des liens suspectés ou non avec des facteurs environnementaux.
Le changement climatique, dont les conséquences peuvent par exemple être l'augmentation des vagues de chaleur, aggravent également les risques liés aux pathologies multi-factorielles (lire le paragraphe dédié).
Quand la biodiversité est en bonne santé, elle rend des services indispensables au vivant. Mais selon l'état de la biodiversité, ces services peuvent être altérés.
Depuis la fin du 19ème siècle (suite à l’industrialisation), et de manière plus massive depuis les années 1950, plusieurs voix se sont levées pour alerter sur la dégradation des milieux naturels du fait de pollutions anthropiques grandissantes, de rejets industriels ou agricoles non gérés (structuration de la filière agriculture biologique dans les années 50), de populations d’insectes en déclin (publication du livre Silent Spring en 1962), et sur les effets néfastes d’une productivité et d’une croissance exponentielle sur les ressources naturelles planétaires limitées (rapport du Club de Rome 1972).
Aujourd’hui, nous savons que nous vivons, à l’échelle planétaire, un rythme d’extinction des espèces, des dizaines à des centaines de fois supérieur au taux naturel d’extinction (IPBES, 2019). Les enjeux sont reconnus et les suivis mis en place permettent d’alerter sur les tendances des espèces végétales, animales ou des milieux naturels.
En Centre-Val de Loire, la destruction des espaces naturels du fait de l’urbanisation est la principale menace pour la biodiversité. Le rythme de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers, qui avait baissé en 2019 et 2020, est reparti à la hausse depuis 2021. En 2022, c’est l’équivalent de près de 6 terrains de foot (5,7) qui est urbanisé chaque jour, à destination principalement de l’habitat.
ha urbanisés en 2022
de l’urbanisation ont pour origine la construction d’habitat
60 % des milieux naturels les plus menacés sont les milieux humides (étangs, mares, tourbières, forêts alluviales). Assèchement, urbanisation, pollutions… sont autant de menaces pour ces écosystèmes, mettant aussi en péril les espèces végétales et animales qui y vivent. Les milieux aquatiques (rivières) sont également soumis à des pressions de prélèvement en eau et d’artificialisation (canalisation, infrastructures routières, barrages et seuils). En Centre-Val de Loire, 1 ouvrage est recensé tous les 2,4 km. Cela crée des tronçons et fragmente les rivières. Les poissons, les sédiments et les végétaux sont freinés dans leurs déplacements. Les conséquences sont bien connues à l’aval : si les sédiments restent bloqués en amont, c’est autant de berges qu’il faut soutenir, et de plages qui disparaissent.
La pollution des eaux ou la modification des rivières engendrent des conséquences sur la quantité d’eau potable disponible pour les habitant·es de la région mais aussi sur sa qualité. Des milieux aquatiques ou humides en mauvais état peuvent aussi devenir insalubres : un milieu en bon état est un milieu en équilibre ou la balance proie/prédateur est bien calibrée. La prolifération d’une espèce telle que les moustiques par exemple, n’est pas anodine et doit alerter sur la fonctionnalité de l’écosystème.
Au-delà des aménagements ou des pollutions provoqués par les activités humaines, la mondialisation et le commerce international ont contribué à introduire des espèces exotiques à un milieu donné. Certaines d'entre elles peuvent devenir envahissantes. Ces espèces animales ou végétales entrent en compétition avec les espèces natives, que ce soit pour la ressource alimentaire ou l’habitat, ou encore via la dispersion de virus ou parasites. En métropole, en moyenne, 12 nouvelles espèces exotiques envahissantes s’installent tous les dix ans depuis 1984. La plupart de ces invasions s’observent dans des milieux dégradés. En Centre-Val de Loire, si la liste des espèces animales n’est pas encore arrêtée, celle des espèces végétales exotiques envahissantes compte 42 plantes dont l’Ambroisie qui fait l’objet d’un plan santé, du fait des allergies graves qu’elle provoque.
Enfin, le changement climatique vient aggraver et accélérer ces constats et tendances. La hausse des températures, l’augmentation des phénomènes de sécheresse, d’inondations et d’érosion des sols, les risques incendies plus élevés, viennent perturber davantage les écosystèmes et contribuent à leur dysfonctionnement. Les écosystèmes, ainsi fragilisés, ne sont plus à même de nous fournir les services dont nous dépendons. Les espèces animales et végétales disparaissent, causant de plus grands déséquilibres, tel un effet domino.
habitant·e concerné·e par le risque inondation en CVL
de recharge des nappes phréatiques à l'horizon 2070*
de la région soumis à un risque " feux de forêt " fort à très fort d'ici 2060 | DREAL, 2021
* Étude EXPLORE 70 : modélisation à l’horizon 2070 de l’aire des habitats favorables à l’échelle nationale pour 38 espèces, sous l’hypothèse du scénario GIEC A1B médian. Étude portée par la direction de l’eau et de la biodiversité du Ministère en charge de l'écologie, publiée en 2013. Comparaison de la distribution actuelle avec la distribution potentielle.
Les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l'humain et vice versa. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites. La transmission de ces maladies se fait soit directement lors d'un contact entre un animal et un être humain, soit indirectement par voie alimentaire ou par l’intermédiaire d'un vecteur (insecte, arachnides…).
D’après l’Organisation mondiale de la santé animale (OiE), 60 % des maladies humaines infectieuses sont d’origine animale. De nombreuses pandémies, comme la COVID-19, les virus Zika et Ébola, la grippe aviaire ou encore le Sida, ont en commun de venir des animaux. La population humaine joue un rôle majeur dans la propagation des maladies infectieuses, du fait de son accroissement, de la dégradation de l’environnement au profit de l’agrandissement des villes, de l’intensification des échanges, des transports de marchandises et de personnes. Tout cela a pour conséquence une augmentation du nombre de grandes épidémies au niveau mondial depuis un siècle.
des maladies humaines infectieuses connues sont d'origine animale
La crise sanitaire des années 2020 a mis sur le devant de la scène les liens étroits existant entre santé humaine, santé animale et santé environnementale.
En Centre-Val de Loire, plusieurs espèces se sont installées et répandues pouvant avoir des impacts en matière de santé publique en termes de zoonoses, dont le moustique tigre, présent sur une grande partie du territoire national et dans 9 communes de 4 départements de la région, sachant que dans les années à venir ce seront tous les départements de la région qui seront concernés.
Enfin, bien qu’il reste, dans l’état actuel des connaissances, difficile d’évaluer la part attribuable au changement climatique dans la survenue des pathologies, ses possibles effets dans les années et décennies à venir risquent également d’avoir un impact sur la biodiversité et sur la santé des habitant·es de la région, notamment en augmentant les risques de maladies infectieuses et parasitaires.
Sur la période de 2018 à 2023, selon les données du Réseau Sentinelles, la région a enregistré un taux d’incidence annuel moyen pour la borréliose de Lyme, maladie vectorielle à tiques, de 72 cas pour 100 000 habitants vus en médecine générale soit en moyenne environ 1 900 cas consultant par an. Entre 2017 et 2022, les cas hospitalisés (environ 45 par an en moyenne) étaient principalement des personnes âgées de plus de 60 ans et enfants de 5 à 14 ans et 40 % de l’ensemble de ces cas ont présenté une forme neurologique. La séroprévalence de la borréliose de Lyme chez les travailleurs forestiers, estimée en 2020 à 10,3 % en région Centre-Val de Loire, apporte des informations sur l’exposition réelle au virus et complètent les connaissances sur les expositions aux piqûres de tiques.
Selon les données du Baromètre de Santé publique France 2019, plus d'un tiers de la population de la région (35 %) indique avoir déjà été piqué par une tique au cours de sa vie. La prise de conscience de la population quant aux risques liés aux piqûres de tiques est élevée, 94 % de la population indiquant savoir que les tiques peuvent avoir des conséquences sur la santé humaine. Cependant, les mesures de protection dans la population qui se sent exposée varient, avec le port de vêtements longs largement privilégié (73 %). Il est donc impératif de souligner l'importance de toutes les mesures de prévention individuelle contre les piqûres de tiques et notamment la recherche et le retrait des tiques après une exposition (seulement 46 % déclarant entreprendre cette action).
Source : bulletin de Santé Publique France du 11 juillet 2024
La circulation du virus de la dengue est de plus en plus courante en France hexagonale. Au cours des deux dernières années (2022-2023), plus d’une centaine de cas autochtones, infectés sur le territoire, ont été identifiés contre moins de 50 au cours des 10 années précédentes. En région Centre-Val de Loire, l’année 2023 a vu une très forte augmentation du nombre de cas importés de dengue (c’est-à-dire avec acquisition de la maladie lors d’un voyage à l’étranger), liée au contexte épidémiologique international et en particulier à l’épidémie de dengue déclarée aux Antilles d’où sont revenus de nombreux voyageurs. Ainsi en 2023, on a dénombré 84 cas de dengue importés en région Centre-Val de Loire, contre 11 en 2022.
Comme évoqué dans le paragraphe dédié aux maladies vectorielles, l'état de santé de la faune sauvage peut avoir un effet sur la santé des animaux d'élevage, et réciproquement. Les risques de transmission aux humains sont également présents - comme l'épidémie de Covid19 l'a démontré - ce qui en fait un sujet très surveillé.
Peste porcine africaine, influenza aviaire, brucellose, tuberculose bovine, rage… beaucoup de maladies sont susceptibles d’affecter plus ou moins gravement la faune sauvage. Ces maladies peuvent se transmettre sur les cheptels domestiques ainsi que, dans certaines conditions, aux humains.
En plus de ces maladies connues, il existerait 1,7 million de virus non découverts chez les mammifères et les oiseaux, dont près de la moitié pourraient avoir la capacité d'infecter les êtres humains (Source : rapport IPBES - décembre 2020).
Il est donc primordial de lutter contre l’introduction des maladies, surveiller leur évolution, limiter leur propagation et, dans la mesure du possible, les éradiquer.
En France, environ 20 % des enfants à partir de 9 ans et de 30 % des adultes sont concernés par des allergies.
Les allergies respiratoires ont été multipliées par 3 en 30 ans. Ainsi, 6 millions de personnes souffrent d’asthme en France. (source : Anses)
La part de la population allergique aux pollens est en constante augmentation ces dernières années dans les pays industrialisés.
Les pollens sont essentiels à la reproduction des végétaux. Il convient de noter que seules les plantes dont la pollinisation se fait par l'action du vent ont des pollens qui sont susceptibles de générer des réactions allergiques chez les humains.
L’allergie est une réaction d’hypersensibilité initiée par une réaction immunitaire spécifique à une substance étrangère à l’organisme humain. Pour provoquer des symptômes d'allergie, les grains des pollens doivent entrer en contact avec les yeux ou les voies respiratoires (nez, bouche) des personnes allergiques. Les réactions provoquées sont dénommées “pollinoses”. L’allergie respiratoire se présente sous deux formes principales : la rhinite allergique (nez bouché, éternuements, nez qui coule et démangeaisons) et l’asthme allergique. En cas de contact avec les yeux, les pollens peuvent générer une conjonctivite allergique saisonnière (yeux rouges qui piquent, avec sensation de sable dans les yeux). Les pollens sont rarement responsables de réactions cutanées (eczéma ou urticaire).
Le potentiel allergisant d'une espèce végétale est la capacité de son pollen à provoquer une allergie pour une partie non négligeable de la population.
Dans ce contexte, il est essentiel que les acteurs en charge de l’aménagement (collectivités, paysagistes) et les particuliers soient vigilants sur les essences utilisées pour aménager les extérieurs. Plusieurs outils sont à leur disposition pour éclairer leurs choix d’espèces végétales (information sur sur le caractère allergisant de certaines espèces, ainsi que des conseils pour la substitution de ces espèces par des espèces peu ou pas allergisantes et des conseils de plantation pour limiter l’émission de pollens) : Plantes Risque (plantes-risque.info)
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique a établi une comparaison de différents végétaux selon leur potentiel allergisant : consulter leur liste.
Sous l’effet du changement climatique et de la pollution de l’air, on observe une augmentation des allergies aux pollens, une plus grande sévérité des symptômes et un allongement des périodes « à risques ».
La hausse des températures provoque une floraison et une pollinisation plus précoces ainsi qu’un allongement des saisons polliniques pour les espèces qui pollinisent à la fin de l’hiver et au début du printemps (cyprès, frêne, bouleau). Plus exposée aux pollens, la population développe davantage d’allergies.
Il convient de garder à l’esprit la nécessité de préserver la biodiversité et privilégier la diversification des végétaux, afin de limiter l’exposition aux allergènes émis par les essences à risques.
Les espèces exotiques envahissantes profitent des déséquilibres d'un milieu pour proliférer et aggravent considérablement ces déséquilibres.
Pour en savoir plus, consultez notre page dédiée aux espèces exotiques envahissantes.
Les espèces exotiques envahissantes impactent toutes les autres espèces, y compris l’espèce humaine. Ambroisie, Berce du Caucase, Frelon asiatique, Moustique tigre… sont autant d’espèces qui ont des conséquences négatives sur la santé humaine (allergies, brûlures, piqûres, transmission de virus…).
En voici 2 exemples majeurs parmi les espèces végétales invasives :
l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) émet un pollen très allergisant en fin d’été (de mi-août jusqu’à octobre), classé au niveau maximum sur l’échelle de mesure du caractère allergisant développée par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA). Ce pollen provoque de fortes réactions allergiques chez les sujets sensibles (rhinites, conjonctivites…) ainsi que l’apparition ou l’aggravation de l’asthme.
Le caractère invasif de l’Ambroisie, lié à son grand pouvoir de multiplication (quantité de graines importante, avec une longévité très élevée - près de 40 ans dans les sols) et sa capacité d’adaptation dans tous les milieux, lui permet de se développer très facilement sur différents types de terrains (surfaces agricoles, bords de route, chantiers…), amplifiant ainsi les risques pour la santé humaine.
Lutter contre ces plantes invasives et prévenir leur apparition apparaît donc comme une nécessité et cette lutte est cadrée par la réglementation.
L’Ambroisie (Ambroisie à feuilles d’armoise, Ambroisie trifide et Ambroisie à épis lisses) est inscrite à l’article D1338-1 du code de la santé publique en tant qu’organisme dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine.
De cette inscription découle pour chaque département la prise d’arrêtés préfectoraux déterminant les mesures à mettre en œuvre et les modalités d’application. Ces arrêtés s’accompagnent généralement de plans d’action.
Certains de ces arrêtés préfectoraux incluent également la Berce du Caucase, c’est le cas par exemple du département de l’Indre. La Berce du Caucase est, par ailleurs, inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne, en application du règlement européen n°1143/2014.
Il existe des méthodes préventives et des méthodes curatives pour lutter contre les espèces invasives.
La surveillance, le nettoyage des outils et la couverture du sol font partie des principales méthodes préventives.
Les méthodes de lutte curatives sont complémentaires. Elles doivent être appliquées le plus tôt possible après détection de la plante, afin d’éviter si possible l’émission de pollen (dans le cas de l’Ambroisie), et a minima la production de graines, et donc la dispersion de la plante.
Attention à porter les équipements de protection individuelle nécessaires lors de la mise en place de ces méthodes de lutte : pour l’Ambroisie masque et gants / pour la Berce du Caucase : gants imperméables et combinaison.
Ces méthodes sont détaillées sur le site de l’Observatoire des Ambroisies et sur le site du Centre de Ressources Espèces Exotiques Envahissantes.
Dans le cadre de la surveillance du territoire, si vous avez repéré de l’Ambroisie ou de la Berce du Caucase, n’hésitez pas à la signaler :
Les chenilles processionnaires du pin et du chêne, qui peuvent libérer des poils microscopiques très urticants, sont des espèces dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine. Elles sont inscrites à ce titre à l’article D1338-1 du code de la santé publique.
Ces deux espèces de chenilles urticantes sont présentes en Centre-Val de Loire. La chenille processionnaire du pin est désormais présente sur tout le territoire régional, après avoir progressé depuis le sud-ouest. Ces chenilles sont urticantes de novembre à mars. La chenille processionnaire du chêne est surtout présente en Eure-et-Loir et dans le Loiret, en provenance du nord-est de la France ; mais des foyers peuvent se retrouver dans toute la région. Les risques sont les plus importants principalement d'avril à juillet pour la Processionnaire du chêne (selon conditions météorologiques).
Leurs poils très urticants peuvent se détacher très facilement sous l’effet du vent ou lors d’un contact, ils sont susceptibles d’être transportés sur de longues distances. Par leur structure particulière, ces poils s'accrochent facilement aux tissus (la peau et les muqueuses) et peuvent provoquer une réaction d’urtication par libération d'histamine. Il n’est pas nécessaire d’être en contact direct avec les chenilles pour que les symptômes surviennent (rougeurs, démangeaisons, difficultés à respirer, larmoiements…). Ces symptômes affectent les humains et les animaux.
Selon le rapport de l’Anses de juin 2020, révisé en 2023 « Expositions humaines à des chenilles émettant des poils urticants - Connaître, évaluer, protéger », il y a eu environ 1300 cas symptomatiques d’exposition aux chenilles processionnaires enregistrés par les Centres antipoison (CAP) entre 2012 et 2019. Ces chiffres ne concernent que les cas remontés aux CAP : le nombre réel de personnes touchées est donc probablement beaucoup plus important.
Les méthodes de luttes sont précisées dans un guide de l’Observatoire des chenilles processionnaires.
Il existe environ 40 espèces de tiques en France, seules quelques unes piquent l’humain, c’est le cas notamment des tiques Ixodes ricinus (celles qui transmettent la maladie de Lyme) qui sont les plus répandues en France (en dessous de 1 800 m d’altitude). Elles vivent dans des zones boisées et humides, les herbes hautes des prairies, les jardins et les parcs forestiers ou urbains. On trouve également en France les tiques Dermacentor, Rhipicephalus, Amblyomma, Hyalomma et Argas qui sont susceptibles de piquer les humains.
Le réchauffement climatique a un impact sur la répartition géographique des tiques qui sont désormais de plus en plus présentes sous nos latitudes, dans les forêts et campagnes, mais aussi dans les zones vertes urbaines et péri-urbaines.
Elles peuvent être vectrices de maladies graves, comme la maladie de Lyme qui est la maladie la plus fréquemment transmise par les tiques en France, l’encéphalite à tiques (maladie transmise par la tique Ixodes) ou la fièvre hémorragique Crimée-Congo (maladie transmise par la tique Hyalomma, que l'on retrouve plutôt en Corse et dans le sud de la France).
Dengue, Chikungunya ou Zika : ces maladies se transmettent de personne à personne principalement par des piqûres de moustique, notamment le moustique tigre (Aedes albopictus), qui est présent et se développe dans notre région. L’année 2023 a vu une forte augmentation du nombre de cas de Dengue en Centre-Val de Loire (66 recensés).
Pour en savoir plus, retrouvez la page dédiée sur le site de l'Agence Régionale de Santé Centre-Val de Loire
L’ARS Centre - Val de Loire propose trois entrées sur son site internet : professionnels de santé, collectivités et grand public. Des informations sont proposées sur les critères de reconnaissance du moustique tigre, la conduite à tenir pour éviter sa prolifération, se protéger contre les piqûres, et une boîte à outils à destination des élus et techniciens de collectivités pour agir et sensibiliser le public.
Dans cette boîte à outils on retrouve des flyers autour de la gestion de l’eau, la liste des bons gestes ainsi qu’une proposition d’article “clé en main” destiné à informer la population.
Le CPIE Brenne-Berry a de son côté réalisé trois outils (un flyer, une affiche et un livret), à destination des collectivités et du grand public pour accompagner des animations proposées dans le Cher et l’Indre.
L’ensemble des habitant·es de la région peut participer à la surveillance de l’espèce pour aider à mieux connaître sa répartition. Cette action citoyenne permet de signaler la présence de l’espèce : le signalement sur des communes non colonisées permet de suivre le front de la progression du moustique tigre, les signalements sur des communes déjà colonisées peuvent servir pour d’autres études. Le signalement peut se faire en ligne sur le site de l’ANSES.
En France, la dégradation des écosystèmes présente de nombreux risques pour la santé humaine.
Il est dénombré au national pas moins de 6 800 sites ou sols pollués, (zones humides, bords de rivières, littoral, bords de routes, etc…) de dimensions variées. Ils sont répertoriés comme pouvant présenter un risque pour la santé humaine ou l’environnement. Ces pollutions proviennent d’activités actuelles ou anciennes, suite à des retombées atmosphériques, à de mauvaises pratiques de stockage, de manutention ou de transport de produits toxiques ou dangereux. (Source : Santé publique France 2019)
La pollution des sols et des eaux affecte la qualité des nappes phréatiques dans lesquelles nous puisons l’eau potable. Ces pollutions peuvent augmenter les risques d'intoxication, de troubles neurologiques et d'infections.
La pollution de l'air, issue notamment des émissions industrielles, agricoles et du trafic routier, est un facteur majeur de maladies respiratoires, d’allergies et de pathologies cardiovasculaires. L'exposition aux particules fines et à l'ozone peut entraîner des affections graves, telles que l'asthme ou des cancers. La pollution de l'air est particulièrement sensible dans les grandes agglomérations.
Des substances chimiques auxquelles sont exposées les femmes pendant leur grossesse conditionnent l’état de santé des futurs adultes. Ces molécules (issues de pesticides, d’engrais…) sont absorbées via l’eau de boisson et les aliments et certains médicaments. Elles émanent aussi de produits ménagers et cosmétiques, du mobilier, du bâti et des vêtements, et en première ligne, des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A, issu de certains plastiques à présent interdit dans les biberons.
des masses d’eau superficielles sont en bon état écologique en Centre-Val de Loire
du temps en 2021 en Centre-Val de Loire, la qualité de l’air était moyenne
décès prématurés par an en France sont dus aux particules de diamètre inférieur à 2,5 µm dans l’air extérieur
Source : Santé publique France
Par ailleurs, le changement climatique entraîne des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les vagues de chaleur, qui affectent le bien-être quotidien, la qualité de vie des habitants et augmentent les risques sanitaires, notamment pour les personnes vulnérables.
Il exacerbe les inégalités sociales, touchant en priorité les populations les plus vulnérables, comme les personnes en situation de précarité. Ces populations sont plus exposées aux événements climatiques extrêmes, comme par exemple les vagues de chaleur ou les inondations, sans avoir les ressources nécessaires pour s'en protéger ou s'adapter (logements mal isolés ou dans des secteurs « à risques »)
Les populations précaires, souvent déjà marginalisées, sont plus exposées aux effets néfastes des dégradations de l’environnement, que ce soit par des conditions de logement insalubres ou une moindre accessibilité aux espaces naturels. Cette double peine entraîne une hausse des risques psychosociaux, comme l'anxiété, la dépression ou le stress, en raison de la précarité financière combinée à l'incertitude écologique.
Le sentiment d'impuissance face aux catastrophes environnementales, souvent perçues comme incontrôlables, aggrave cette détresse mentale, créant un cercle vicieux où la précarité et la dégradation des écosystèmes se renforcent mutuellement.
Gaspillage, modes de consommation alimentaire, pratiques agricoles et halieutiques, emballages et contenants alimentaires… tous influencent notre santé et celle du vivant.
"La biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture comprend toutes les plantes et tous les animaux – sauvages et d’élevage – qui fournissent de la nourriture aux humains, des aliments pour les animaux, des combustibles et des fibres. C'est aussi la myriade d'organismes qui soutiennent la production alimentaire par le biais de services écosystémiques et qu’on appelle la « biodiversité associée ». Cela inclut toutes les plantes, animaux et micro-organismes (tels qu'insectes, chauves-souris, oiseaux, mangroves, coraux, herbiers, vers de terre, champignons et bactéries du sol) qui maintiennent la fertilité des sols, pollinisent les plantes, purifient l'eau et l'air, gardent les poissons et les arbres en bonne santé, et combattent les parasites et les maladies des plantes et du bétail." (Source : rapport de la FAO 2019)
Quels liens entre sucre, tabac, cacao et huile de palme ? Leur consommation, excessive ou non, provoque des dégâts sur la santé humaine. Mais pas que ! Leurs cultures sont bien souvent intensives, provoquant des pollutions et des dégradations des écosystèmes dramatiques. En effet, pour répondre à une demande mondiale qui ne faiblit pas, dans un but de productivité et de rendement économique toujours plus important, les cultures de sucre, de tabac, d’huile de palme ou encore de cacao déforestent des superficies de forêts tropicales primaires en Amazonie, Indonésie ou en Côte d’Ivoire. Ces cultures provoquent des conséquences désastreuses pour les populations humaines locales, les espèces animales et végétales et le climat planétaire.
En France, le cacao est la deuxième importation agro-alimentaire (1,16 millions d’ha), dont la culture est responsable de la disparition de la forêt tropicale de Côte d’Ivoire (publication de Solagro, 2022).
Ainsi, les problèmes de santé à risques les plus répandus au monde (diabète, cholestérol, cancers…) et la disparition des grands singes peuvent être liés autour d’un même combat, celui d’une seule et même santé pour la planète et pour nous (voir le principe "One health" dans la rubrique dédiée).
L’agriculture intensive détruit des habitats naturels essentiels à de nombreuses espèces ; l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques affecte les chaînes alimentaires et les écosystèmes ; les monocultures nuisent à la diversité génétique des cultures, les rendant plus vulnérables. L’élevage intensif, s’il conduit à une trop grande déforestation (destockage de carbone), mais également en entrainant des pollutions des eaux (algues vertes), de l'air (méthane), des prairies surpâturées, ainsi que potentiellement de l'antibiorésistance et du mal-être chez les animaux d'élevage, entraîne la destruction d’habitats naturels et donc de biodiversité. Cette perte de la biodiversité qui sous-tend nos systèmes alimentaires menace gravement l'avenir de notre alimentation, de nos moyens de subsistance, de notre santé et de notre environnement.
Moins de biodiversité signifie que les plantes et les animaux sont plus vulnérables aux parasites et aux maladies. En plus de notre dépendance à l’égard d’un nombre décroissant d'espèces pour nous nourrir, la perte croissante de la biodiversité pour l'alimentation et l'agriculture met en péril notre sécurité alimentaire déjà fragile.
62,3 % des stocks marins sont exploités à un niveau biologiquement durable en 2021 (source : situation mondiale des pêches publié par la FAO, 2024).
La santé de la biodiversité aquatique et l'intensité des activités de pêche sont intrinsèquement liées. Réduction de populations de certains poissons, bouleversement des chaines alimentaires, pêches destructrices de milieux, pollutions plastiques... Ces pratiques, pour certaines illégales, déséquilibrent l'écosystème aquatique et c'est la santé de toute cette biodiversité qui est menacée. L'association Bloom recense ainsi 3 240 km² de fonds marins chalutés depuis ce début d'année 2025 (chiffre en date du 10 janvier). Le chalutage de fond détruit le sol marin et les sédiments, les herbiers sont "labourés", or ils sont au début de la chaîne alimentaire, un habitat pour de nombreux poissons et une source de production d'oxygène essentielle. De nombreuses personnes dépendent de la pêche pour leur alimentation, ce qui pose des questions de sécurité alimentaire. D'après le rapport pré-cité de la FAO, en 2022, "la consommation mondiale de produits alimentaires aquatiques progresse à un rythme presque deux fois supérieur au taux d'accroissement de la population mondiale". Les aliments aquatiques fournissent des protéines de haute qualité, des acides gras, des minéraux... Ils sont en première ligne pour une alimentation saine, à condition "d’accélérer la conservation et la reconstitution des stocks halieutiques".
En savoir + :
de la déforestation de la forêt tropicale est imputable à l’agriculture commerciale de grande échelle entre 2000 et 2010
des variétés de plants ont disparu ces 100 dernières années
des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique est dû au système alimentaire
Source : rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement en 2021
(résumé traduit en français puis texte original en anglais)
des surfaces agricoles en Centre-Val de Loire sont cultivées en bio
Source : mémento bio 2024 DRAAF
En France, 10,4 % de la surface agricole utile était cultivée en agriculture biologique en 2023. (Source: l'Agence bio)
des variétés végétales locales soumises à un haut degré de menace
Source : URGC 2024
variétés anciennes et locales de fruits en Centre-Val de Loire
Source : URGC 2024
Combien pour un sushi au saumon par exemple ? ...1 zone humide pour le riz, 1 rivière et 1 océan pour le saumon qui dépend des deux, donc 3 écosystèmes.
La biodiversité constitue un réservoir de ressources alimentaires. C'est la diversité d'écosystèmes en bonne santé qui nous donne une nourriture variée et riche en apports équilibrés.
L’augmentation des maladies vectorielles infectieuses constatée avec la pandémie de Covid-19 a poussé de nombreux·ses chercheur·ses à en déterminer les causes.
Dans certaines études, le lien avec le système de production mondiale de nourriture est avéré. En effet, celui-ci, sous sa forme intensive actuelle, augmente l'utilisation d'antibiotiques, d'eau, de pesticides et d'engrais, ainsi que les contacts entre humains et animaux (sauvages et domestiques), ce qui a des conséquences sur l'apparition et la propagation d'agents infectieux.
En Centre-Val de Loire, les contacts entre humains et animaux d’élevage sont moindres qu'à l'échelle nationale, du fait d'un temps de plein air plus important. Par exemple, 1/3 des élevages bovins pratiquent le plein air intégral contre 21 % en France métropolitaine. (Source : Enquête sur les pratiques d'élevage, 2015 - DRAAF)
Du véganisme à la malbouffe, la façon dont nous nous alimentons a un impact sur notre santé, et sur celle de la biodiversité.
Sources principales de cette partie : Office français de la biodiversité et Fondation pour la recherche sur la biodiversité
de terre nécessaires pour obtenir 100 grammes de boeuf
de terre nécessaire pour obtenir 100 grammes de pois ou de haricots
Certain·es chercheur·ses nuancent ces impacts car les terres agricoles utilisées pour faire paître les bêtes en élevage extensif peuvent contribuer à préserver la biodiversité et les écosystèmes naturels, grâce à l'entretien de zones difficiles d'accès en montagne notamment ou grâce à la réimplantation de haies, par exemple.
La production intensive de viande est susceptible de générer des pollutions. Avec les effluents domestiques, les effluents agricoles constituent l’une des causes majeures des proliférations d’algues vertes (ou ulves) sur nos côtes. Les nutriments ingérés par les animaux se retrouvent dans leurs déjections, épandues dans les champs sous forme de fumier ou de lisier. Lorsqu’ils sont en excès, ces nutriments, notamment l’azote et le phosphore, ne sont pas absorbés par les plantes et se retrouvent soit dans les nappes phréatiques, soit dans les rivières, entraînés par les pluies ou par l’érosion des sols. Les rivières enrichissent alors l’océan, favorisant le développement excessif des algues vertes qui viennent ensuite s’échouer sur les plages (Pinay et al., 2017).
Par leur présence excessive, ces algues impactent la biodiversité en causant la disparition de certaines espèces de mollusques, de vers marins et de poissons. En émettant des gaz toxiques, méthane et hydrogène sulfuré, elles nuisent aussi aux activités telles que la conchyliculture et, potentiellement, à la santé humaine. Les écosystèmes ainsi affectés peuvent basculer brutalement dans un état difficilement réversible. La forte densité des cheptels, notamment de porcs et de volailles en Bretagne, accentue le processus (Pinay et al., 2017).
L'élevage extensif, en remettant les animaux dans les pâtures, en entretenant les prairies, peut avoir, lui, un effet bénéfique pour la biodiversité.
Aller + loin avec le dossier Biodiversité et agriculture.
Les activités humaines rejettent en masse des pollutions multiples dans les eaux (métaux lourds, hydrocarbures, micro-plastiques, produits phytopharmaceutiques, nitrates, phosphates...). Fin 2024, c'est le mercure qui est de nouveau pointé du doigt comme polluant présent dans le poisson. Son cas avait déjà été évoqué par le passé via une étude sur les tribus Inuits du Canada et un taux anormalement élevé de mercure et de plomb chez leurs enfants. En effet, le mercure contaminant les eaux, est absorbé par le plancton et suit la chaîne alimentaire, se concentrant dans les graisses. Les humains l'ingèrent également et dès la grossesse ou l'allaitement, les enfants sont alors contaminés. Le Thon, du fait de son statut de bout de chaîne et de son fort taux en graisse, est particulièrement victime de ce polluant. Récemment, des tests menés par deux ONG étaient éloquents : toutes les boîtes de thon testées étaient contaminées.
L'Anses a donc publié son avis sur les risques liés à la consommation de poissons. La prudence est de mise pour cette ressource, pourtant essentielle à une grande majorité de la population mondiale, notamment les pays les plus pauvres.
La production d’aliments participe au changement climatique à différentes étapes : agriculture, stockage, transformation, transport. Elle est responsable d’environ 30 % des émissions globales de gaz à effet de serre (Source rapport du Giec 2019).
À l’échelle mondiale, l’agriculture rejette 40 % du gaz méthane total émis, via la digestion des ruminants et aussi, la culture du riz dans les rizières. Les épandages de déjections d’élevage dans le sol, et les engrais de synthèse azotés, lessivés et volatilisés émettent 80 % du protoxyde d’azote.
Les élevages de porcs et de poulets sont moins émetteurs de méthane, mais ils consomment des végétaux (en concurrence directe avec l’alimentation humaine) dont la culture intensive est fortement émettrice de protoxyde d’azote. Les élevages industriels posent d’autres problèmes environnementaux du fait de leur caractère intensif : occupation des terres pour produire leurs aliments, pollutions locales de l’eau.
À noter, la prairie stocke aussi du carbone, ce qui réduit l'empreinte d'un système herbager. Selon l'âge de la prairie et le type d'occupation du sol, l'ampleur du stockage diverge. En savoir plus avec cette étude de l'INRAE en 2010.
des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent du défrichement, de la production végétale et de la fertilisation...
...et les aliments d’origine animale y contribuent pour 75 %.
émis dans l'environnement, en moyenne, dans le monde, pour produire 1 kg de viande de bœuf
(Gerber et al., 2014).
Un chiffre deux à quatre fois plus bas en France et qui dépend fortement du mode d’élevage (Peyraud, 2011) - l'élevage extensif sur prairies est prédominant en France-, mais toujours plus élevé pour la viande que pour les céréales, les légumes ou les œufs.
Irrigation des cultures, abreuvage des animaux, transformation des récoltes, 70 % des prélèvements d’eau douce au monde servent à la production d’aliments (Source rapport spécial du GIEC 2019). Cette consommation d’eau entraine par endroits la baisse des réserves souterraines. Car chaque aliment a « une empreinte eau » depuis sa récolte jusqu’à sa transformation.
Une étude à l'échelle internationale de l’Institut de l’UNESCO pour l’éducation relative à l’eau (Mekonnen & Hoekstra, 2010) a été très largement diffusée dans les médias. Elle compte l’eau bue par les animaux ainsi que le volume utilisé pour cultiver leurs aliments (eau bleue), l'eau de pluie stockée dans le sol (eau verte), et prend également en compte la quantité d'eau nécessaire pour diluer les eaux usées afin que celles-ci soient de nouveau consommables (eau grise). Elle compare des exploitations en Inde, Chine, Pays-Bas et États-Unis. Elle conclut qu'il faut plus de 15 400 litres pour obtenir 1 kg de viande bovine, la plus gourmande en eau [soit cinq à dix fois plus que pour les céréales, les légumes et les œufs], ou, si on exclut l'eau verte et l'eau grise, encore 550 litres [soit 2,5 fois plus que pour les céréales] (Peyraud, 2011).
Ces quantités sont naturellement plus faibles lorsque l’animal se nourrit exclusivement d’herbe sur un terrain non irrigué.
Si on considère les pratiques d'élevage en France et dans la région (peu d'irrigation, troupeaux de petite taille...), selon l'étude "GAC et Bechu 2014" de l'Institut de l'élevage, l'eau consommée pour 1 kg "poids vif" de viande bovine s'élève entre 20 et 50 litres "équivalent H2O". Sont pris en compte l'eau consommée par la production d'intrants (aliments, énergie, fertilisants), l'abreuvement des animaux et le nettoyage.
La provenance de la viande est donc d'importance pour réduire l'empreinte eau de son alimentation carnée.
L'alimentation est l'une des clés de la santé. Plus un régime alimentaire est diversifié, plus l'organisme tire bénéfice d'une source de nutriments variés indispensables au fonctionnement du corps.
Or, les régimes alimentaires humains composés d’une grande variété de plantes et d’animaux ont progressivement été remplacés par des régimes alimentaires composés principalement d’aliments transformés et comprenant un nombre limité de denrées alimentaires (Drewnowski et al., 1997). Alors qu’on estime à 300 000 les espèces de plantes comestibles disponibles pour l’humain, plus de la moitié des besoins énergétiques mondiaux sont actuellement satisfaits par quatre cultures : le riz, les pommes de terre, le blé et le maïs. Ces nouveaux régimes de faible qualité nutritionnelle constituent le principal facteur de risque de mauvaise santé dans le monde (Abajobir et al., 2017). De plus, les populations les plus concernées sont aussi souvent celles qui vivent dans un environnement dégradé où l’érosion de la biodiversité sauvage et cultivée réduit la diversité alimentaire disponible.
La biodiversité alimentaire, c’est la diversité des plantes, des animaux et des micro-organismes que l’on consomme et que l’on utilise pour produire notre nourriture. On parle des espèces cultivées/élevées (légumes, fruits, céréales, porcs, bœufs...) et des espèces sauvages (poissons, gibier, plantes comestibles), ainsi que de la diversité génétique au sein de ces espèces. Cette diversité alimentaire est essentielle pour notre alimentation car elle permet d’avoir des régimes alimentaires variés, équilibrés et résilients face aux changements climatiques ou aux maladies. Mieux l'on se nourrit et plus on a de chances d'échapper au diabète, à l'hypertension artérielle, à l'obésité... La diversité est indispensable à notre santé !
(Source complémentaire : synthèse de la FRB “Comment mesurer la relation entre la biodiversité alimentaire et l’adéquation nutritionnelle des régimes alimentaires ?” 2018)
L’élevage intensif contribue au développement de pathogènes en raison notamment de la densité des animaux au sein des infrastructures, de l’étroitesse des salles et des conditions sanitaires. Ce phénomène est dû au manque de diversité génétique et à la baisse des défenses immunitaires des animaux au sein de l’élevage (accoutumance des micro-organismes aux médicaments et contacts limités avec l’extérieur) (Liverani et al., 2013).
Source : CDC-biodiversité, Santé et Biodiversité : nécessité d’une approche commune - 2019
"Les conditions intensives (surfaces réduites, densités élevées, génétique qui favorise la production de viande ou de lait, pauvreté sensorielle et cognitive...) ne permettent pas d'atteindre le bien-être animal (selon la définition de l'Anses : état positif mental et physiologique lié à la satisfaction de ses besoins, à la fois physiologiques et comportementaux, mais aussi de ses attentes vis-à-vis de son environnement social et physique, issues de ses capacités cognitives). Une pression importante est mise sur les éleveurs pour l'amélioration de ces systèmes. Les changements nécessaires sont tellement importants pour correspondre au bien-être animal, que cela constitue un changement de système, qui ne serait plus intensif." (Élodie Merlot, directrice de recherche à l'INRAE)
Un élevage idéal ? Des surfaces suffisantes, qui tiennent compte des groupes et comportements sociaux, un accès à l'extérieur correctement aménagé (différents selon les contextes), le bien-être de l'éleveur ou éleveuse pris en compte, le respect de l'environnement et de la biodiversité... Ce concept de "One Welfare" ("Un seul bien-être") doit être généralisé sans créer de niche pour quelques privilégiés.
La plantation de vastes parcelles en monoculture uniformise l’environnement. D’une part, les espèces sauvages inadaptées à ce nouveau paysage sont éliminées. D’autre part, cette uniformisation entraîne une perte de diversité des espèces cultivées ou élevées. Moins variés et en l’absence d’espèces sauvages, les systèmes agricoles sont moins résistants face aux changements climatiques, aux maladies ou aux attaques de ravageurs. (Source IPBES rapport 2019)
Les régimes alimentaires humains composés d’une grande variété de plantes et d’animaux ont progressivement été remplacés par des régimes alimentaires composés principalement d’aliments transformés et comprenant un nombre limité de denrées alimentaires (Drewnowski et al., 1997). Alors qu’on estime à 300 000 les espèces de plantes comestibles disponibles pour les humains, plus de la moitié des besoins énergétiques mondiaux sont actuellement satisfaits par quatre cultures : le riz, les pommes de terre, le blé et le maïs. Ces nouveaux régimes de faible qualité nutritionnelle constituent le principal facteur de risque de mauvaise santé dans le monde (Abajobir et al., 2017). Or, les populations les plus concernées sont aussi souvent celles qui vivent dans un environnement dégradé où l’érosion de la biodiversité sauvage et cultivée réduit la diversité alimentaire disponible. (Source : synthèse de la FRB “Comment mesurer la relation entre la biodiversité alimentaire et l’adéquation nutritionnelle des régimes alimentaires ?” 2018)
des 7 745 races de bétail locales répertoriées dans le monde sont menacées d’extinction.
plantes et 5 espèces animales génèrent 75 % de l'alimentation mondiale
L’alimentation est la principale source de contamination aux perturbateurs endocriniens. On pense aux contenants plastiques, aux aliments transformés et qui contiennent pesticides et conservateurs, mais on pense moins qu'ils peuvent également se retrouver dans l'eau (pesticides, résidus médicamenteux...)- donc ont également un impact sur la biodiversité-, ou encore dans nos vêtements, l'air que l'on respire (peintures, aérosols, produits cosmétiques...), les dispositifs médicaux, et enfin dès les échanges via le placenta.
Pour aller + loin, j'agis contre les pollutions aux plastiques dans les rivières.
D’après l’OMS, une proportion non négligeable des produits pharmaceutiques ont une origine naturelle. Ainsi, entre 1981 à 2019, 185 médicaments à petite molécule ont été approuvés pour le traitement de cancers, parmi lesquels 85 % provenaient de produits naturels ou s’en inspiraient. Toujours selon l’OMS, environ 60 000 espèces (plantes, animaux, champignons et microbes) sont utilisées pour leurs propriétés médicinales, nutritionnelles et aromatiques. Parmi les médicaments dérivés de composés naturels, on recense : les antibiotiques, les antiviraux et les antiparasitaires, de même que les anesthésiants, les analgésiques, les médicaments contre l’hypertension et divers anticancéreux.
Le système de santé français s’appuie sur des structures multiples : sanitaires (pour la prise en charge hospitalière), médico-sociales et sociales (pour des publics dits « fragiles », âgés ou handicapés par exemple), ambulatoires (pour les soins dits « de ville »). Considéré comme un système d’excellence, reconnu comme tel au niveau international, le système de soin a des impacts sur la biodiversité, de façon directe ou indirecte :
Le système de soins français est à l’origine de la production de plus de 8 % des émissions de gaz à effet de serre en France (près de 50 millions de tonnes équivalent CO2). Cette production se répartit de la façon suivante : 45 % relevant de l’impact de l’offre de soins et 55 % liés aux médicaments et dispositifs médicaux. Les principaux contributeurs au réchauffement climatique sont le secteur hospitalier et le secteur pharmaceutique. Néanmoins, il ne faut pas négliger l’impact du transport des patients, du personnel de santé, des visiteurs et des produits.
Le chauffage, la climatisation, l’éclairage, le fonctionnement des équipements en milieu hospitalier nécessitent l’utilisation d’importantes quantités d’énergie, qui ne provient pas toujours de ressources renouvelables et génère donc des émissions de GES, dont l’impact négatif sur la biodiversité est largement documenté.
Les établissements sont bien conscients de la nécessité de réduire leurs émissions et s’engagent dans la transition écologique afin de réduire leur empreinte carbone (utilisation d’énergies renouvelables, amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments...).
L’eau est un élément essentiel au fonctionnement des établissements de santé, ce qui en fait de gros consommateurs d’eau. Ces besoins en eau s’expliquent par la nature de leurs activités, les exigences sanitaires qu’ils doivent respecter (éliminer les risques d'infections nosocomiales et garantir un environnement propre) et les besoins des patient·es.
Les postes de consommation d’eau sont nombreux et variés, on peut citer les postes suivant : soins aux patient·es (hygiène, préparation des médicaments...), climatisation et chauffage, stérilisation des dispositifs médicaux et nettoyage des équipements et des locaux afin de maintenir des conditions sanitaires strictes, activité des laboratoires, imagerie médicale, dialyse, cuisine et restauration, blanchisserie...
Une forte consommation d’eau peut dans certaines situations avoir un impact sur la biodiversité, notamment en cas de ressource en eau disponible limitée dans un contexte d’épisode de sécheresse. La baisse des niveaux des nappes ou rivières utilisées pour la production d’eau potable est susceptible d’avoir un impact sur l’écosystème local et donc la biodiversité.
Les structures de santé sont conscientes de la situation et mettent en place des stratégies pour réduire leur empreinte hydrique : récupération d'eau de pluie, optimisation des systèmes de chauffage et de refroidissement, mise en place de dispositifs permettant de réduire la consommation d'eau, sensibilisation des équipes, tout en veillant à maintenir des conditions d'hygiène et de sécurité optimales pour les patient·es.
L’impact le plus direct du système de santé sur la biodiversité est lié aux rejets médicamenteux. Il convient de noter que les activités d’élevage sont également concernées par cette problématique. Les médicaments sont des molécules fabriquées pour être biologiquement très actives. Elles appartiennent de plus à des familles de structures chimiques très diverses. Lors de la prise d’un médicament par une personne (ou lors de son administration à un animal), une partie n’est pas totalement utilisée ou bien dégradée dans l’organisme. Ce sont ces « résidus de médicaments » qui seront excrétés dans les selles et les urines, rejoignant ainsi les réseaux des eaux usées ou l’environnement. Le rejet directement dans l’évier des médicaments non utilisés constitue une autre source de pollution. Le gisement de médicaments non utilisés en France est actuellement estimé à environ 13 443 tonnes par an selon les données les plus récentes. En 2022, on estime qu’environ 70 % de ces médicaments non utilisés ont été collectés.
La présence des résidus médicamenteux dans les eaux usées peut avoir des effets néfastes sur la faune et la flore aquatiques, perturbant les écosystèmes et la chaîne alimentaire.
Parmi les médicaments qu’on peut retrouver dans les eaux brutes, on peut citer :
Une campagne nationale de mesure dans les eaux destinées à la consommation humaine a été confiée en 2009, par le ministère en charge de la santé à l’Anses, avec l’appui des agences régionales de santé. Les résultats en ont été rendus publics en février 2011. (https://www.anses.fr/fr/system/files/LABO-Ra-EtudeMedicamentsEaux.pdf)
Pour l’eau potable, dans 75 % des échantillons d’eau traitée, aucune des 45 molécules recherchées n’a été quantifiée, pour les 25% d’échantillons positifs, les analyses révèlent généralement la présence simultanée d’une à quatre molécules. 15% des échantillons renferment au maximum une molécule. Hormis la caféine (traceur de présence humaine), les molécules les plus fréquemment retrouvées sont la carbamazépine (un antiépileptique) et son principal produit de dégradation, ainsi que l’oxazépam (un anxiolytique). Plus de 90% des échantillons présentent une concentration cumulée inférieure à 25 ng/L. La teneur cumulée maximale est de 131 ng/L dans un échantillon.
Dans les eaux brutes, ces trois mêmes molécules principales ont été retrouvées. Toutefois, un plus grand nombre de substances a pu être identifié à des concentrations parfois plus fortes que dans les eaux traitées. Parmi les molécules retrouvées en plus de la carbamazépine et de l’oxazépam, on peut citer : le paracétamol, le kétaprofen (anti-inflammatoire), l’hydroxyibuprofène (ibuprofène transformé dans l’organisme), l’acide salicylique (aspirine).
Afin de limiter l’impact des rejets des médicaments dans les eaux, des mesures sont déployées, comme la collecte des médicaments non utilisés, le traitement avancé des eaux usées, l’usage raisonné des antibiotiques, la sensibilisation des patients et des professionnels de santé sur l’impact des rejets des médicaments, etc.
Environ 900 substances chimiques présentes dans les produits de la vie courante et les pesticides, parmi lesquelles les médicaments, sont considérées comme des perturbateurs endocriniens par l’Anses. Ils peuvent perturber les fonctions biologiques de certaines espèces, notamment la reproduction. Parmi les effets observés, le phénomène d’intersexualité correspond à un processus de féminisation ou de masculinisation anormale des individus. La contamination est particulièrement marquée dans les milieux aquatiques et concerne notamment les poissons.
Pour aller + loin, consulter l'enquête d'Ineris en 2022
L'antibiorésistance est la faculté des bactéries à résister aux antibiotiques : ils ne détruisent plus les bactéries et ne permettent plus la guérison.
L'utilisation prudente et responsable des antibiotiques par les médecins, les vétérinaires et les éleveurs limite les risques d'antibiorésistance.
Depuis 2011, les administrations d'antibiotiques vétérinaires (sur animaux d'élevage et de compagnie) sont contrôlés par les plans "écoantibio" successifs. Ils tendent à en réduire l'utilisation.
Plusieurs études ont prouvé que les résidus de vermifuges dans la nature bouleversent la faune sauvage, notamment celle qui se nourrit des bouses (insectes coprophages). Ainsi, les animaux qui se nourrissent de ces insectes peuvent également se retrouver perturbés (oiseaux, chiroptères...).
Limiter l’emploi d’antiparasitaires permet :
Les pesticides sont contrôlés dans l'alimentation et les lois fixent des limites, mais substance par substance. L'effet cocktail est l'impact de l'exposition à un mélange de pesticides sur la santé. Les études se multiplient pour tenter de l'évaluer, mais les interactions avec d'autres substances (mercure, plastiques...), les impacts différents selon l'âge, le sexe ou la génétique, en font un sujet d'étude difficile à mener.
Le Xénope lisse (Xenopus laevis) est un amphibien originaire d’Afrique australe, mais dont la prolifération en France menace les milieux aquatiques de nos régions. Il est importé massivement en Europe depuis les années 50 comme modèle biologique pour l'industrie de la santé, d’abord comme test de grossesse (les femelles réagissent aux hormones de grossesse présentes dans l’urine de femmes enceintes), puis comme animal de test en laboratoire, au même titre que les souris.
Xénope lisse © Rodolphe Olivier
Malheureusement, suite à des relâchés accidentels (ou non), plusieurs populations se sont installées sur plusieurs continents et sont devenues invasives, comme en Anjou. Son introduction dans le milieu naturel est désormais interdite, mais on retrouve régulièrement de nouvelles populations, ce qui nous invite à la prudence avec l’utilisation d’espèces exotiques envahissantes.
Pour en savoir plus, consultez le guide technique pour la gestion de la Grenouille taureau et du Xénope lisse | Société Herpétologique de France.
La biodiversité joue un rôle crucial dans le maintien de l'équilibre de la vie sur Terre. Sa préservation n'est donc pas seulement une question environnementale, mais également une nécessité pour garantir la santé et le bien-être de toutes les espèces, y compris la nôtre. Ainsi, adopter une approche intégrée et globale devient impératif pour faire face aux défis sanitaires contemporains.
L'action des pouvoirs publics et notamment des collectivités est indispensable. Cette troisième partie du dossier présente un panel d'actions dans les territoires.
Le contexte environnemental actuel nécessite une connaissance approfondie des interactions entre l’environnement et la santé publique afin de concevoir des stratégies efficaces de prévention et de promotion d’un environnement sain. Idéalement dans une approche One Health ("une seule santé"), ces stratégies vont également permettre une adaptation des pratiques pour un meilleur respect de l’environnement et de la santé de toutes et tous.
Pour ce faire, il est essentiel de mettre en place des moyens pour avoir accès aux connaissances requises.
Les collectivités sont en première ligne pour gérer la situation sanitaire auprès de la population. Ce sont elles qui instaurent les politiques, souvent dérivées de directives nationales.
Les politiques locales de santé peuvent prendre la forme de programmes de surveillance, de programmes de prévention et de promotion de la santé, de la création de diagnostics locaux de santé. En Centre-Val de Loire, le Plan national de santé-environnement (PNSE) mis en place par le gouvernement est piloté conjointement par l’ARS, la DREAL, la Préfecture de région et le Conseil régional. Il est décliné dans un Plan Régional de Santé-Environnement (PRSE)
L’amélioration des connaissances est un enjeu et un axe fort du PRSE 4. Il y participe en sensibilisant, formant et informant les acteurs sur les enjeux régionaux de santé environnement et participe au développement d’une culture commune. Il participe également à l’amélioration des connaissances en complétant les champs sur lesquels l’information est insuffisante ou manquante (sur les micropolluants - action 12 - par exemple).
La connaissance approfondie d'un sujet est cruciale pour l'élaboration de politiques sanitaires efficaces et adaptées aux besoins spécifiques de la population. Une compréhension solide des enjeux permet de concevoir des stratégies qui répondent de manière adéquate aux défis de santé publique et environnementale.
Le diagnostic environnemental d’un territoire permet aux collectivités un apport de connaissances sur une variété d’indicateurs environnementaux pouvant avoir un impact sur la santé publique.
En Centre-Val de Loire, un diagnostic régional santé-environnement a été élaboré en 2016 et mis à jour en 2023 par l’Observatoire régional de la santé (ORS). En traitant un large éventail de thématiques, allant des 1 000 premiers jours de l’enfant jusqu’à la pollution de l’air, le diagnostic est un outil d’aide à la décision indispensable pour les collectivités.
Pour aider les collectivités, les ARS et ORS Pays de la Loire et Bretagne ont rédigé un guide d’élaboration d’un diagnostic exploitable par tous les territoires intéressés, et à toutes les échelles, pour aboutir à des diagnostics locaux de santé environnement.
L’ORS Centre-Val de Loire réalise depuis 2008, via des financements de l’ARS, des diagnostics locaux de santé préalables aux contrats locaux de santé (CLS). La thématique santé-environnement en est une partie intégrante depuis de nombreuses années et s’étoffe continuellement en fonction de la disponibilité de nouveaux indicateurs à des échelles géographiques fines. Ainsi, le contrat local de santé en découlant développe des actions sur l'environnement, en s'appuyant sur des données concrètes.
La recherche participative est un moyen de production de connaissances scientifiques en faisant participer les citoyen·nes. Cela permet d’impliquer la société civile pour mieux comprendre leurs attentes tout en augmentant la capacité de collecte de données, et en permettant aux participant·es d’être sensibilisé·es aux enjeux de préservation de l’environnement.
Au niveau national, et donc utilisable en Centre-Val de Loire, plusieurs programmes en lien avec la santé et la biodiversité existent : Citique, les portails de signalement du moustique-tigre, des chenilles processionnaires, de l'Ambroisie ou de la Berce du Caucase... Ils sont tous décrits dans la rubrique dédiée.
En privilégiant les interactions entre partenaires de santé publique, de santé animale et de santé environnementale, l’apport de connaissances est plus complet. En effet, l’approche d’une même problématique par plusieurs voies permet d’avoir différents avis et différentes compétences.
La connexion des compétences est un atout majeur pour consolider les connaissances, c’est pourquoi il faut favoriser les échanges et l’interopérabilité des données entre les acteurs de domaines différents.
Par exemple, l’axe 2 du Plan Régional Santé Environnement (PRSE4) de Centre-Val de Loire est centré sur une approche « Une seule santé » avec des missions pour amplifier la lutte contre la survenue de maladies vectorielles et de zoonoses en région. Une action est plus particulièrement portée sur la mise en place d’une collaboration entre les acteurs régionaux impliqués dans la surveillance, la gestion et la prévention des zoonoses et maladies vectorielles dans le but de créer une veille sanitaire partagée. Cette action regroupe plusieurs partenaires de santé publique, de santé environnementale et de santé animale : les Groupements de défense sanitaire, Santé publique France, l’Office français de la biodiversité, le CHRU d’Orléans, des éleveurs, des professionnels de santé… Tous mobilisent leurs données dans un but de partage et d’amélioration des connaissances. |
Une autre manière de participer à l’amélioration des connaissances est la création de systèmes d’information accessibles à toutes et tous, et actualisés régulièrement. Bases de données brutes, tableaux de bord, ou plateforme sanitaire, tout type d’accès à l’information est utile. Ces exemples d’outils favorisent la coopération entre organisations ce qui, par conséquent, participe à l’amélioration des connaissances.
En Centre-Val de Loire, les structures actrices en santé-environnement partagent leurs données.
Actuellement, à la demande de l’ARS, l’ORS travaille à la mise en place d’une plateforme santé visant à mettre à disposition des professionnels des données, notamment sur le champ de la santé environnement.
La fédération nationale des Observatoires a mis en place le site « SCORE Santé », ayant pour vocation d’être un outil de référence en matière d’indicateurs de santé, en mettant à disposition des informations sur la santé de la population et ses déterminants à différents échelons géographiques allant du national jusqu’à des territoires infra-départementaux
De même, à un niveau national, le Green data for health (GD4H) est un outil porté par le gouvernement visant à valoriser la donnée environnementale pour la recherche en santé-environnement, tout en favorisant l’interopérabilité entre différents domaines.
Le Health Data Hub est aussi porté par le gouvernement mais est plutôt centré sur la santé publique, pour garantir un accès sécurisé et simplifié aux données de santé pour les porteurs de projet.
La Région Centre-Val de Loire a lancé une initiative unique en France : le Climate data hub. C’est une coopérative visant à partager l’utilisation de données publiques et privées utiles à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et à l’adaptation aux bouleversements climatiques.
En Centre-Val de Loire, Lig’Air, association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air, est chargée d’informer la population et de diffuser les résultats de ses analyses à une échelle régionale allant jusqu’à la commune. Les données sont disponibles en open data pour être exploitées par divers publics.
La mise en place de systèmes visant à améliorer continuellement les connaissances contribue non seulement à une meilleure prise de décision, mais aussi à l'optimisation des interventions sanitaires. En investissant dans la recherche et l'éducation, nous pouvons ainsi renforcer notre capacité à protéger et à promouvoir la santé selon une approche One Health.
La démarche "One health" ou "Une seule santé" repose sur l'idée que les santés humaine, animale et environnementale sont interconnectées.
Cette approche encourage la collaboration entre les secteurs de la santé, de l'environnement, de la médecine vétérinaire, de l'agriculture.
Son objectif principal est de prévenir les maladies transmissibles entre les animaux et les humains (zoonoses) en adoptant une approche globale qui prend en compte les interactions entre les écosystèmes, les animaux et les populations humaines. "Une seule santé" promeut la sensibilisation des professionnels de santé et du grand public aux enjeux de santé liés à cette approche intégrée.
Elle est particulièrement pertinente dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments, de la lutte contre les zoonoses et de la lutte contre la résistance aux antibiotiques.
"Environnement d’aujourd’hui, santé de demain" : face à cette problématique, l’élaboration, tous les cinq ans, d’un Plan national santé environnement (PNSE) a été inscrite dans le Code de la santé publique, de même que l’élaboration d’un Plan régional santé environnement (PRSE), déclinaison du plan national qui prend en compte les problématiques locales.
Depuis vingt ans, la France déploie, via ces plans, une politique ambitieuse afin de réduire l’impact des altérations de l’environnement sur la santé. Ils sont le fruit d’une large concertation et ont permis de progresser en matière de prévention et de réduction des risques sanitaires.
Les PRSE s’appuient sur les enjeux prioritaires fixés par les PNSE, tout en intégrant les facteurs de risques spécifiques à leur territoire.
Le PRSE 4 en Centre-Val de Loire est un plan à la fois pragmatique et ambitieux, dont le plan d’action s’articule autour de quatre axes :
Parallèlement, le plan aborde de façon transversale 3 priorités :
L'ARB porte une des actions du Plan régional Santé-Environnement (PRSE 4) intitulée "augmenter la place du végétal dans les villes et dans les établissements, pour le confort thermique de la population, en s’assurant qu’il soit porteur de santé et facteur de biodiversité".
Cette action a 2 objectifs :
En savoir plus en consultant l'action 15 du PRSE 4 (p 59)
Plusieurs études démontrent le lien entre la santé à la naissance et la biodiversité (Aerts et al BMB 2018). Leurs conclusions sont les suivantes :
Pour aller + loin :
La période des 1 000 premiers jours de l’enfant, qui s’étend du 4ème mois de grossesse aux 2 ans de l’enfant, constitue une période déterminante pour le développement du bébé.
La politique publique des 1 000 premiers jours, qui s’est appuyée sur les recommandations du rapport de la commission des 1000 premiers jours présidée par Boris Cyrulnik (septembre 2020), s’insère dans les stratégies et programmes nationaux et locaux. Elle vise les besoins de l’enfant et la création d’un environnement favorable pour y répondre.
L’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire soutient la dynamique des 1 000 premiers jours afin de développer des synergies entre acteurs locaux autour des enjeux qui y sont liés.
L’ARS, la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), en lien avec le Commissariat régional à la lutte contre la pauvreté, ont déployé une nouvelle campagne de financement en 2023, dans le cadre des 1 000 premiers jours de l’enfant et de la formation des professionnels de la petite enfance.
20 projets ont bénéficié d’un financement. Parmi les lauréats, on peut notamment citer l’Union Régionale des Centres Permanents d'Initiatives pour l'Environnement (URCPIE) et son projet “Éveil à la nature et à l’alimentation des plus jeunes en toute sérénité”. Objectif du projet = former les professionnels de la petite enfance à accueillir des enfants issus de familles fragilisées, dans un environnement propice à leur bien-être, à leur épanouissement et à leur développement, en favorisant leur éveil par la nature et l’alimentation.
En 2024, l’ARS Centre-Val de Loire a reconduit plusieurs projets sur les territoires afin de maintenir son soutien aux acteurs de terrain de la région : 11 projets ont pu ainsi être renforcés au titre des 1000 premiers jours. L’ARS poursuit son engagement sur la thématique des 1000 premiers jours en 2025 avec ses partenaires. Cette dynamique globale devrait permettre de pérenniser les projets en cours et faire éclore de nouvelles actions. Les critères de santé communautaire et de santé environnementale sont pris en compte dans les actions financées (notamment sur le volet sensibilisation et formation des professionnels de la petite enfance).
Au même titre que le logement, la situation socio-économique, les conditions de vie, la pollution et les expositions aux nuisances, l'urbanisme est un déterminant majeur de la santé des populations, mais largement sous-estimé. Un urbanisme inapproprié ou délétère dégrade la santé des habitants qui y vivent ; mais des solutions existent, telles que « l'urbanisme favorable à la santé » (UFS), un concept qui se développe.
Il s'agit de tenir compte systématiquement des conséquences de tout projet d’urbanisme et d’aménagement sur la qualité de vie, le bien-être, et sur l’environnement. L'UFS encourage des choix qui minimisent l’exposition des populations à des facteurs de risque.
Il repositionne les choix d'aménagement et d'urbanisme comme facteurs clés du bien-être, de la santé, de l'environnement et du climat.
L’UFS repose sur une approche intégrée d’aménagement des espaces urbains pour promouvoir le bien-être physique, mental et social des habitant·es. Il existe plusieurs enjeux majeurs associés à cette démarche, qui s'inscrivent dans des préoccupations de santé publique, d'environnement, et de justice sociale :
La végétalisation des espaces urbains et la gestion des émissions de gaz à effet de serre font partie des stratégies pour réduire l'impact environnemental et améliorer la qualité de l'air.
L'UFS vise l'accessibilité à des espaces verts pour tou·te·s les habitant·es, notamment dans les zones urbaines denses où l’accès à la nature peut être limité. Ces espaces de nature sont essentiels pour la santé physique et mentale. Ils offrent des zones de détente, favorisent l’activité physique, améliorent la qualité de l'air, et contribuent à réduire le stress et l’anxiété.
L’UFS encourage les mobilités douces (marche, vélo) comme un moyen efficace d'améliorer la santé des habitant·es, en réduisant les risques de maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète, ou les maladies cardiovasculaires. Par des infrastructures adaptées, l'enjeu est aussi de rendre les quartiers accessibles à toutes et tous, y compris aux personnes âgées ou en situation de handicap.
L'UFS lutte contre l’étalement urbain et repense la façon dont les espaces urbains sont utilisés pour les rendre plus durables, par exemple par la gestion intégrée des eaux pluviales.
La densité de population, le bruit, l'isolement social et l'agitation des grandes villes peuvent entraîner du stress, de l'anxiété et d'autres troubles psychologiques. La conception d’espaces publics accueillants, la mixité sociale, et la présence de lieux de rencontre et d’échange jouent un rôle clé dans la santé mentale des individus. Il s’agit également de favoriser un environnement urbain où les habitant·es peuvent se sentir en sécurité, participer à la vie communautaire, et se sentir écoutés et inclus.
L'UFS limite les risques liés à la chaleur (îlots de chaleur urbains), à la gestion des déchets et des nuisances (bruit, pollution...), et prévient les risques liés aux catastrophes naturelles (inondations, coulées de boues…).
L'urbanisme favorable à la santé est une approche globale pour améliorer la qualité de vie en ville par des aménagements réfléchis et durables. Il nécessite une vision interdisciplinaire, une forte volonté politique et une mobilisation des acteurs locaux pour créer des espaces qui favorisent le bien-être de toutes et tous.
Il est crucial d’avoir une vision à long terme, en anticipant les besoins des générations futures.
Cette vision est progressivement intégrée dans les projets de territoires, comme par exemple les Contrats locaux de santé, ou le Plan régional santé environnement (PRSE).
Dans un environnement dense en espaces verts* :
de troubles de l'anxiété
d'accidents vasculaires cérébraux (AVC)
de dépressions
de migraines
*selon l'étude « Les espaces verts urbains - Lieux de santé publique, vecteurs d’activité économique » - Rapport ASTERES, pour le compte de l'Union Nationale des Entreprises du Paysage (UNEP) – réalisé en mai 2016 par Nicolas Bouzou et Christophe Marques.
Réaménager les cours d’écoles pour les rendre plus résilientes a pour objectif de les rendre plus confortables à vivre notamment lors d’épisodes de fortes chaleurs, mieux adaptées à la gestion des eaux pluviales en favorisant son infiltration, tout en permettant de retrouver des espaces inclusifs et récréatifs.
L'alimentation exerce de nombreux effets sur la santé. Une consommation excessive d'aliments gras, salés, sucrés ou ultra-transformés favorise l'apparition de maladies telles que l'obésité ou les maladies cardiovasculaires. Les travailleurs de la chaîne alimentaire, exposés à certaines substances chimiques, subissent également des répercussions physiques. Un accès insuffisant à une alimentation adéquate entraîne des conséquences tant mentales, comme l'exclusion sociale, que physiques, telles que les retards de croissance ou la malnutrition. Enfin, nos modes de production ont un impact significatif sur l'environnement : la pollution de l'eau et de l'air contribue à l'émergence de pathologies telles que les allergies, les cancers ou les maladies auto-immunes.
Pour remédier à cela, la solution serait-elle d’agir sur notre alimentation et notre agriculture pour préserver notre santé et notre biodiversité ?
Les pratiques de l'agriculture biologique par exemple répondent aux objectifs de préservation de la santé et de l'environnement (cf la synthèse des recherches sur le sujet, en 2018, par la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité).
Les responsables politiques adoptent de plus en plus de lois pour améliorer l'alimentation de certains groupes de population, notamment les jeunes et les personnes en situation de précarité.
L'État a promulgué plusieurs lois pour encourager la consommation de produits biologiques et locaux. Parmi celles-ci, deux visent particulièrement la restauration collective : la loi EGAlim et la loi Climat et Résilience.
La loi EGAlim, adoptée en 2018 suite aux États Généraux de l'Alimentation de 2017, poursuit plusieurs objectifs, parmi lesquels :
À partir de 2022, elle impose aux restaurants collectifs publics de proposer au moins 50 % de produits sous signe de qualité (SIQO), dont au moins 20 % de produits biologiques.
La loi EGAlim a été renforcée par la loi Climat et Résilience de 2021, issue de la Convention citoyenne pour le climat. Cette loi a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Parmi les mesures touchant la restauration collective, figure l’introduction de menus végétariens dans les établissements publics.
La végétalisation des repas a un impact positif sur la santé. Si l’ensemble des Français·es adoptait un régime végétalisé, plus de 3 000 décès prématurés par an pourraient être évités (infarctus du myocarde, diabète, AVC, cancer colorectal). Source : Mombert et al, présenté ici par Jean-François HUNEAU, enseignant-chercheur en Nutrition Humaine à AgroParisTech et membre de la Chaire ANCA (Aliment Nutrition Comportement Alimentaire : (diapo 13)).
Selon les observations de Jean-François Huneau, les 12 % de Français·es ayant les régimes les plus végétalisés ne bénéficient pas toujours d’une alimentation optimale. Le problème ne réside pas dans l’apport protéique, mais dans une insuffisance de légumineuses, de légumes et de céréales complètes.
Le site Ma Cantine permet de suivre l'évolution du respect de la loi EGAlim. En 2023, 1 093 cantines étaient déclarées, et 400 d'entre elles avaient publié leurs données. Parmi ces cantines, 11 % ont atteint l'objectif d'approvisionnement fixé par la loi EGAlim, avec une moyenne de 11 % de produits biologiques dans les établissements du Centre-Val de Loire. Les collectivités sont confrontées à des difficultés pour s’approvisionner en produits locaux et bio (logistique, coût, organisation du travail...). La restauration collective a une marge de progression importante. Elle est également considérée comme un débouché intéressant pour les producteurs et productrices en agriculture biologique.
De nombreuses lois ont été promulguées pour induire un changement de pratiques dans la restauration collective. Ces lois concernent principalement les établissements scolaires, mais depuis 2022, elles s'appliquent également aux restaurants privés ainsi qu'aux établissements de soins tels que les hôpitaux et les EHPAD.
Bien que cette transition soit obligatoire depuis 2022, elle tarde encore à se concrétiser pleinement.
Pour la part d'alimentation bio par exemple, Bio Centre recense les territoires et établissements qui dépassent les pourcentages obligatoires de la loi EGAlim avec son label "Territoire bio engagé" ou "Établissement bio engagé".
Au sein de ces lois, des mesures visent l'alimentation des populations modestes, et particulièrement l'aide alimentaire.
Pour en savoir plus sur ces mesures, consulter la page qui concerne le Comité national de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire (Cocolupa).
En 2023 et 2024, un appel à projets "Mieux manger pour tous" de la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) a doté le Centre-Val de Loire de 650 000 euros pour financer 36 projets.
Ces projets proposent en majorité des ateliers de sensibilisation et une amélioration de l’approvisionnement. Certains projets financés lancent une réflexion sur la manière de transformer l'aide alimentaire, à l'image de l'expérimentation SSA37 (Sécurité sociale de l'alimentation).
Le système alimentaire et agricole actuel a des répercussions à la fois sur la santé de l'environnement et sur celle des êtres humains. Par exemple, en 2021, selon le Ministère de la Santé, 11,5 millions de personnes ont ponctuellement ou régulièrement consommé une eau jugée « non conforme ». L’exposition des agriculteur·rices aux pesticides entraîne également de lourdes conséquences : ils sont plus touchés par certaines maladies, comme la maladie de Parkinson (reconnue en 2012), les hémopathies malignes (reconnues en 2015) ou encore le cancer de la prostate (reconnu en 2021). Par ailleurs, ce système contribue à la dégradation de la qualité de l'air et à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Pour encourager la transition vers des pratiques agroécologiques, plusieurs dispositifs financiers existent, notamment :
Bien que ces dispositifs existent pour promouvoir le changement des pratiques agricoles, ils restent pour le moment insuffisants pour entraîner une transformation significative de notre modèle agricole.
À une échelle plus locale, les collectivités se saisissent de cette problématique à travers des outils tels que les PCAET (Plans Climat-Air-Énergie Territoriaux), les Contrats de Bassin ou encore les PAT (Projets Alimentaires Territoriaux). Elles financent des diagnostics, tels que le diagnostic Clim’Agri, qui permet d’identifier les émissions de GES en agriculture, ou l’étude SensiBio, destinée à comprendre les freins à la conversion des agriculteurs vers l’agriculture biologique.
Des actions sont menées à tous les niveaux. Par exemple, la Région Centre-Val de Loire a commandé un scénario AFTERRES2050 pour planifier les actions prioritaires afin de réduire les émissions de GES. Certaines collectivités réfléchissent également à la mise en place de PSE (Paiement pour Services Environnementaux) pour soutenir les pratiques agroécologiques. Le Parc naturel régional du Perche, quant à lui, développe une filière légumineuse pour offrir des débouchés aux producteurs de son territoire.
Ils sont issus de la loi d'Avenir pour l'agriculture, l’alimentation et la forêt de 2014. Leur objectif est de mettre en place des politiques locales transversales en matière d'agriculture et d'alimentation, et d’organiser la coordination entre les acteurs locaux. Ils abordent ainsi une variété de thématiques, telles que la création de filières agricoles, l’agroécologie, l'installation et la transmission d'exploitations, la restauration collective, la justice sociale, la santé et la nutrition, l'éducation au goût, ainsi que la culture alimentaire.
La gouvernance des PAT doit être inclusive, intégrant l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire. C’est un outil de planification participatif. Les PAT se développent à différentes échelles, allant de la commune au département.
En Centre-Val de Loire, 26 PAT sont reconnus par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. Un réseau des PAT, créé en 2023, est piloté par la DRAAF et la Région Centre-Val de Loire, et animé par InPACT Centre.
L'Union régionale des Centres Permanents d'Initiatives pour l'Environnement (URCPIE) contribue au PRSE en Centre-Val de Loire.
Dans leurs bulletins d'infos, ce réseau informe sur les événements et ressources qui concernent les thématiques croisées de la biodiversité et de la santé, afin de favoriser les échanges et le partage d’informations entre les différents acteurs de sa mise en œuvre.
Cette association de développement de la promotion de la santé en Centre-Val de Loire met à disposition du plus grand nombre le Portail en Promotion de la Santé (POPS), véritable centre de ressources pour les acteurs de la santé. Le site propose une entrée par thématiques (addictions, handicap, santé mentale, vaccination...) mais aussi un “Fil Info”, dispositif de veille présentant une sélection d’actualités autour des principales thématiques en prévention et promotion santé.
La Région Centre-Val de Loire a réalisé un guide et une infographie “grand public” afin de sensibiliser le plus grand nombre à ce sujet et offrir des pistes pour limiter, au quotidien, l’exposition aux perturbateurs endocriniens.
La Région souhaite soutenir la mise en place de projets et d’actions de sensibilisation à destination des habitant·es aux enjeux des perturbateurs endocriniens. Les collectivités, associations, établissements de santé... de Centre-Val de Loire peuvent solliciter une subvention dans ce cadre. En savoir + sur cette aide de la Région.
Signé en 2021 pour un durée de 5 ans, ce Contrat Local de Santé à la spécificité d’être porté par le PNR de la Brenne à travers une commission santé constituée de 23 élus et une équipe technique plurielle constituée de 40 professionnels issus de différentes sphères (environnement, biodiversité, paysage, urbanisme, cadre bâti, patrimoine, énergies, santé, éducation, culture, enfance-jeunesse, économie, emploi, tourisme, communication …).
Une des actions de l’axe 3 (Promouvoir la santé au quotidien) est plus spécifiquement dédiée à la promotion de la santé à travers ses facteurs environnementaux. Cette action a pour objectifs de :
Une deuxième action de l’axe 3 vise à la promotion de la santé à travers des comportements quotidiens. Deux objectifs sont en lien avec les questions de santé-environnement :
Quelques exemples d’actions “Santé-environnement” menées sur le PNR de la Brenne :
L’évaluation du précédent CLS a démontré qu’il reste aujourd'hui des freins qu’il conviendrait de lever sur cette nouvelle programmation pour la rendre plus efficiente, à savoir :
L'URCPIE propose, dans son programme de formations annuel, plusieurs formations sur le thème de la santé et de la biodiversité.
Par exemple en 2025 :
Dans le programme de formations 2025 pour l’environnement de l’Agence régionale de la biodiversité piloté par le Graine Centre-Val de Loire, certaines formations traitent également du thème de la santé, ou plus largement des enjeux environnementaux :
La Fédération régionale des acteurs de la promotion de la santé (FRAPS) Centre-Val de Loire
La FRAPS propose un parcours de formation Santé-environnement, ainsi que des formations à la demande qui peuvent correspondre aux attentes sur ces mêmes thématiques, notamment pour les territoires.
L’effondrement de la biodiversité a un impact majeur sur l'augmentation des risques liés à la santé humaine. Ainsi, la préservation de cette biodiversité est indispensable pour répondre aux enjeux de santé publique.
Ces questions sont imbriquées et nécessitent une approche globale. Nous sommes tou·te·s concerné·es.
Rendre les villes plus saines, accompagner l'agriculture et la restauration dans la transition agroécologique, préserver les milieux naturels en pratiquant une sobriété foncière...sont autant de clés pour y parvenir. Les collectivités, accompagnées par différentes structures, ont alors les outils pour mettre en œuvre ces solutions d’adaptation fondées sur la nature afin de retrouver des territoires résilients.
Arnica montana, la fleur qui soigne les bleus © EV_CBNBP