Chaque mois, l'ARB vous donne rendez-vous avec un " Le saviez-vous ?! " thématique. Retrouvez en chiffres, en images, en anecdotes et faits marquants des infos clés sur la biodiversité.
L'urbanisation, la construction de zones d'activités, la construction de routes et voies ferroviaires... sont autant de causes de dégradation des sols et de destruction des habitats naturels. Les espaces qui sont ainsi consommés ne sont plus disponibles comme habitats naturels, ou pour des usages tels que l’agriculture.
Lorsque ces milieux ne sont pas totalement détruits par l'artificialisation, ils sont fragmentés par des obstacles (routes, voies ferrés) qui entravent ou empêchent la libre circulation des espèces. De plus ces zones urbanisées sont généralement associées à des éclairages et donc à une pollution lumineuse augmentée, de même qu'une qualité de l'air et de l'eau réduite.
Les sols sont la clé de voute des milieux naturels : par leur bonne santé, les végétaux se déploient, les animaux trouvent alors des refuges et des sources d'alimentation, les pollutions sont filtrées... Les préserver et les restaurer, c'est assurer une durabilité des écosystèmes et donc une durabilité de leurs fonctions dont nous dépendons !
La flore sauvage dite « locale », désigne les végétaux originaires de notre région, y évoluant depuis des millénaires avec les autres organismes (insectes, oiseaux, champignons...).
Faire appel aux plantes locales est ainsi une approche clé pour restaurer la fonctionnalité des écosystèmes. Le végétal est en effet le socle des chaînes alimentaires, en tant qu'habitat, lieu de reproduction et source de nourriture pour la faune.
Ce guide Semer local a été conçu dans un but de restauration ou d'implantation de milieux herbacés ouverts. Il vient compléter le guide Planter local, dédié aux arbres et arbustes sauvages locaux de la région.
Novembre est là, et avec lui, la saison des plantations s'ouvre. Bien planter, sans se planter, n'est pas une mince affaire. En Centre-Val de Loire, le guide Planter local vous liste les essences sauvages et locales adaptées à la faune de notre territoire. À chaque pot, son couvercle : insectes, oiseaux et végétaux sont intimement liés. Aussi, pour répondre au mieux aux besoins alimentaires et au cycle de vie de la faune, planter des essences sauvages, originaires génétiquement de la région, est l'idéal.
Cependant, n'oublions pas les fruitiers ! Les variétés anciennes et locales de fruits sont issues des sélections humaines. Le 19ème siècle fut abondant en nouvelles variétés, et nombre d'entre elles ont été fixées à cette période. Cependant, l'intensification de l'agriculture moderne a fait disparaître ces essences pourtant bien adaptées aux conditions locales. Les sauvegarder, c'est aussi préserver un patrimoine génétique régional et c'est l'une des missions de l'association de l'Union pour les ressources génétiques du Centre-Val de Loire (URGC).
30 % des adultes sont concernés par les allergies aux pollens, c'est 3 fois plus qu'il y a 30 ans. Cette augmentation est notamment liée au changement climatique. Il est donc nécessaire d'intégrer le critère "risque d’allergie aux pollens" dans le choix des plantations et préférer les espèces au faible potentiel allergisant. Par exemple, en région, le bouleau, tout comme le charme, le frêne ou le chêne, présente un risque allergique considéré comme très élevé.
C'est également une des raisons pour lesquelles il est important de lutter contre les espèces exotiques envahissantes. Perturbation des écosystèmes, compétition inter-espèces mais aussi allergies et maladies, les dégâts engendrés sont multiples. Le coût de la prise en charge médicale pour les allergies entraînées par l'ambroisie est ainsi estimé entre 59 millions et 186 millions d’euros par an.
L'automne est une bonne période pour débroussailler autour de son habitation. Couper la végétation basse et élaguer les arbres est par ailleurs une obligation dans les zones à risque. Ce sont les Obligations Légales de Débroussaillement (OLD). Le Centre-Val de Loire comporte plusieurs zones particulièrement exposées au risque incendie. 27% du territoire régional est couvert par la forêt.
Les saisons automnale et hivernale sont propices à l'entretien car elles permettent d'éviter les périodes sensibles de reproduction. Il ne s'agit pas de défricher mais d'éclaircir afin d'espacer la végétation. Quelques règles peuvent être respectées afin de limiter l'impact sur la biodiversité :
Les avez-vous trouvés ? En Centre-Val de Loire, 6 grands milieux façonnent le territoire :
Ces milieux abritent une biodiversité ordinaire et des espèces plus rares ou emblématiques, caractéristiques du Centre-Val de Loire. Une richesse à découvrir lors de sorties nature et à préserver !
Depuis plusieurs années, il existe 2 dispositifs, celui de la Convention Régionale pour une Éducation à l'Environnement et au Développement Durable (CREEDD) et les Aires terrestres éducatives (ATE), se déroulant sur toute l’année scolaire et proposant un cycle riche d’animations. Ils permettent de former les plus jeunes à l’éco-citoyenneté et au développement durable, de reconnecter les élèves à la nature et à leur territoire et de favoriser le dialogue avec différents acteurs.
18 ATE ont été gérées par les élèves de la région Centre-Val de Loire en 2023-2024. Ce sont de petits territoires naturels gérés de manière participative par les élèves. Encadrés par leurs enseignants avec l’appui de la direction régionale de l'Office français de la biodiversité (OFB) et d’un.e éducateur.rice à l’environnement, les élèves se réunissent et prennent toutes les décisions concernant leur aire éducative. Une expérience concrète, transversale et sensorielle !
78 classes ont également bénéficié du dispositif de la CREEDD, animé par le Graine Centre-Val de Loire. Il invite chaque année les classes à explorer une thématique avec 3 animations d’une demi-journée et l’accompagnement pédagogique d’un.e éducateur.rice à l’environnement.
La sensibilisation est un enjeu important pour la préservation de la biodiversité, une des thématiques de l’éducation à l’environnement. L’Observatoire régional de la biodiversité produit ainsi un indicateur sur l’éducation à la biodiversité. En 2022, en région, 50 % des animations (grand public et scolaire) avaient pour sujet la biodiversité.
2024 est l’année du Castor ! Cette année marque en effet l’ouverture multi-partenariale du réseau de suivi de l’espèce en France, et le cinquantenaire de la réintroduction du Castor d’Europe sur la Loire, en 1974.
Cette espèce est dite ingénieure des écosystèmes. À lui tout seul, le castor restaure des paysage fluviaux, crée une multitude de sous-habitats bénéfiques à de nombreuses espèces, favorise l’infiltration de l’eau, influe sur l’accroissement de la production primaire en végétaux, permet ainsi une purification de l’eau qui s’écoule en aval… Sa présence apporte ainsi de nombreux bénéfices pour l’humain, en redonnant leurs fonctionnalités aux milieux aquatiques perturbés.
Dans le cadre de cet anniversaire, de nombreuses animations sont organisées cet été en région, pour mieux (re) découvrir cette espèce.
Urbanisation, déprise agricole, fragmentation des territoires, intensification des pratiques agricoles et forestières… Les papillons ont la vie dure. Depuis les années 90, les papillons volant le jour ont fortement diminué : environ 40 % des espèces liées aux prairies ont régressé, d’après des suivis en France et en Europe, de 1990 à 2020 (STERF, Butterfly Conservation Europe 2022). Dans les régions de plaine tel que le Centre-Val de Loire, les cortèges d’espèces sont moins diversifiés qu’en zone montagnarde ou sur le pourtour méditerranéen, la chute des populations y est alors d’autant plus marquée. Ainsi, 27 % des papillons volant le jour ont disparu d’au moins un département en région depuis 2000.
En 2024, la liste rouge régionale des papillons de jour et zygènes* est validée par l’IUCN, et classe 32 % de ces espèces en situation de menace (classes vulnérable, en danger et en danger critique). La liste est téléchargeable depuis le site de la DREAL.
Pour sauvegarder ces espèces, le plan régional d’action 2020-2029 incite entre autres, à assurer la protection et la gestion d’un réseau de sites fonctionnels permettant la conservation des papillons de jour. Adapter les pratiques de gestion notamment agricoles et forestières, aux espèces présentes sur les sites identifiés, assure une cohabitation durable entre activités humaines et cycle de vie de ces insectes, contribuant à la pollinisation et à la richesse florale des milieux.
*les zygènes sont des hétérocères. La plupart des espèces de cette famille sont nocturnes, à l'exception notamment des zygènes, qui volent le jour !
Certaines espèces fuient la lumière, elles sont lucifuges. C'est le cas de toutes les espèces de chauves-souris présentes en Centre-Val de Loire : retard de durée de chasse si leur gîte est éclairé, gîtes abandonnés lors de la mise en place d'éclairage sur un bâtiment par exemple, fuite si des détecteurs de mouvements ou leds mal orientés... De plus, la pollution lumineuse fractionne et réduit leurs territoires et détruit ou fixe les populations d’insectes.
Des phénomènes de répulsions existent également chez les crapauds par exemple. Ils se refusent à traverser une zone lumineuse, comme une route bordée de lampadaires. Cela entraine donc une incapacité à rejoindre des sites de reproduction. C’est le cas également de certains poissons migrateurs comme l’Anguille. Éclairer un pont avec des lumières fortes ou mal orientées peut créer une barrière pour ces animaux. La migration étant essentielle à leur mode de vie, ses déplacements peuvent donc être empêchés et leur survie menacée.
Certaines espèces sont attirées par la lumière. En effet, la lumière émise par la lune ou par les étoiles peut constituer un système de guidage pour leur déplacement.
C'est le cas par exemple de certains oiseaux migrateurs ou d'insectes comme les papillons de nuit. Les insectes sont attirés par toutes sources lumineuses émises par des lampadaires, des enseignes lumineuses ou des projecteurs. Cette lumière artificielle va constituer un nouveau repère qu'ils vont confondre avec les astres. Ce piège a pour effet d’empêcher les insectes de fuir un prédateur, de se nourrir ou se reproduire. Le vol en spirale autour des points lumineux va également entraîner un épuisement et un étourdissement, ce qui va considérablement augmenter les risques de prédation et de mortalité.
Une grande majorité des espèces de papillons présents en Centre-Val de Loire vivent la nuit. On les appelle les hétérocères. Sur les 2 450 espèces de papillons présentes en région, 2 303 sont des espèces nocturnes.
Se repérant grâce à la lumière de la lune, les papillons nocturnes sont perturbés par les sources de lumière artificielle. De nombreux insectes nocturnes connaissent les mêmes difficultés face aux éclairages nocturnes.
Pour en savoir + et agir en faveur de cette biodiversité nocturne, rdv pour tout comprendre sur notre dossier thématique "Éclairage et biodiversité" !
La biodiversité domestique est une autre composante de la biodiversité menacée. Elle désigne les animaux d’élevage et les variétés potagères et fruitières locales, issues de la domestication et de la sélection humaine.
Ces variétés et races animales sont issues d'une sélection agronomique qui s'est faite majoritairement au 19è siècle. Maraîchers et éleveurs ont méticuleusement sélectionné des végétaux et animaux au fil des ans formant un éventail d'espèces adaptées au terroir et offrant un large panel de diversité génétique. C'est cette richesse qui est menacée aujourd'hui avec l'homogénéisation de l'agriculture. La diversité génétique des variétés et races anciennes permet une capacité d'adaptation des espèces face aux attaques de ravageurs et au changement climatique. Préserver la biodiversité domestique est donc un enjeu de taille !
Particuliers ou professionnel·les, l'une des solutions est d'ouvrir votre potager, votre ferme ou votre assiette à ces espèces ! Des ressources, guides et contacts sont disponibles sur le site de l'association l'Union régionale pour les ressources génétique du Centre qui, en région, veille à la sauvegarde de ces trésors vivants.
Préserver ces milieux forestiers-secs ou humides, calcaires ou acides-est essentiel pour certaines espèces de papillons en Centre-Val de Loire comme le Grand Sylvain, le Damier du frêne ou la Zygène d'Ostérode, dont les populations régionales constituent la limite occidentale d'aire de répartition mondiale. Des actions sont possibles pour créer des conditions favorables : préserver les essences associées, les clairières, les feuillus indigènes, adapter les tailles pour élargir et étager chemins et lisières...
En Centre-Val de Loire, on compte 11 espèces de papillons de jour inféodés (c'est-à-dire dépendants) des forêts. Un plan régional d'actions est en cours et comprend des actions de connaissance, de conservation et de sensibilisation.
Les causes du déclin de ces espèces sont l'artificialisation des sols, la déprise agricole, l'usage de pesticides, la destruction ou l'altération de zones humides, la fragmentation ou encore le changement climatique... De façon générale, c'est la diversité en plantes-hôtes - indispensables au cycle de vie des papillons - qui fait la diversité en espèces de papillons.
Puits de carbone et micro-habitats pour une multitude d'espèces, les arbres vieux et morts sont indispensables à la lutte contre le réchauffement climatique et au bon fonctionnement de l'écosystème forestier.
En effet, les arbres âgés sont ceux qui stockent le plus de carbone car leur vitesse de croissance est plus élevée. Les arbres morts quant à eux, abritent entre 20 à 25 % d'individus (flore et faune confondu, source Stokland et al., 2004). Plusieurs milliers d'insectes, de champignons et d'oiseaux dépendent ainsi du bois mort. La littérature indique une valeur minimum de 30 m3/ha de bois mort pour la survie des espèces se nourrissant de bois mort (Müller et Bütler, 2013 ; Espaces naturels juillet 2004)
La façon dont la forêt est gérée est directement en lien avec la présence et le nombre de ces arbres au sein du massif. Les forêts laissées en libre évolution assurent un principe de non-intervention et permettent donc un cycle biologique complet des espèces. Une gestion en mosaïque avec des interactions entre les milieux et une continuité écologique permet de laisser des îlots ainsi préservés au sein des forêts en production.
En Centre-Val de Loire, 2,5 % de la flore régionale est constituée d'espèces invasives. 3/4 des végétaux invasifs avérés sont liés aux milieux humides, les cours d'eau étant des vecteurs majeurs de propagation.
3 nouvelles invasives ont intégré les rangs depuis 2020 : la Crassule de Helms, le Faux-Indigo et le Faux-hygrophile.
Perturbation des écosystèmes, compétition inter-espèces mais aussi allergies et maladies pour les êtres vivants (y compris les humains), les dégâts engendrés sont multiples. Leur suivi est d'autant plus important pour mettre en place une gestion adaptée et limiter leurs impacts.
L'hydrocotyle fausse-renoncule, ici en photo, s'étend maintenant sur la Loire après avoir colonisé le Dhuy en 2011, et le Loiret en 2021. Elle prolifère rapidement dans le milieu avec ses 20 cm de croissance par jour !
Sources : groupe de travail plantes invasives et CBN du Bassin Parisien
En février débute la période de #reproduction des grenouilles, crapauds, salamandres et autres tritons ! Ils re-migrent pour cela vers les zones humides qui les ont vu naître. Le bon état de ces lieux est essentiel pour permettre la survie de ces espèces.
Les zones humides en bon état, une solution durable pour une eau de bonne qualité et en quantité !
La végétation des milieux humides joue un rôle de filtre naturel en retenant les nutriments (nitrate, phosphate, etc.) et polluants (métaux lourds, hydrocarbures, etc.).
Cette capacité épuratoire dépend de différents facteurs : le type de zone humide (tourbière, marais, lagune, plaine alluviale, etc.), son état (plus ou moins naturel, plus ou moins dégradé), les caractéristiques physico-chimiques (conditions anaérobies, taux d’oxygène dissous, PH, température…), le type de végétation présente et son stade d’évolution, les apports extérieurs, la topographie du site qui influence grandement la circulation des eaux, etc...
Cette capacité d’épuration des milieux humides n’est pas sans limite : l’humain doit aussi être vigilant pour préserver la qualité de l’eau.
Source : Guide d'analyse économique "Zones humides : évaluation économique des services rendus" 2011 de l'agence de l'eau Loire-Bretagne
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
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