Avec une population dense en Centre-Val de Loire, la Carpe est une espèce emblématique de notre région. Impressionnante par son poids, elle peut offrir un grand spectacle de remous pendant sa période de reproduction. La Carpe ne laisse pas indifférent.
La Carpe commune (Cyprinus carpio) est une espèce emblématique du Centre-Val de Loire. Riche en étangs, notre région regorge de ce poisson, que l’on trouve également aujourd’hui dans les parties calmes de nos cours d’eau. En effet, c’est en Centre-Val de Loire que l’on retrouve une des plus grandes densités de carpes d'Europe.
Originaire d'Asie, la carpe a été importée en France par les Romains pour l'élevage. Charlemagne, au IXéme siècle, exige la construction d'étangs pour l'élever pour la consommation humaine. Au Moyen-Âge, les moines créent et exploitent de nombreux étangs de production de carpes, et contribuent à la propager dans nos cours d’eau. La carpiculture (élevage de la Carpe) se développe car les poissons grossissent vite et supportent facilement le transport.
Aujourd'hui, la Carpe est considérée comme naturalisée dans nos milieux naturels et occupe une place importante dans l'aquaculture française, notamment en Brenne. L'essor des étangs, construits en Sologne comme en Brenne, est directement lié à l'introduction de cette espèce.
Elle est par ailleurs un poisson prisé de nombreux pêcheur·ses de loisir.
Ainsi, la carpe est un poisson arrivé pour être domestiqué, et fait maintenant partie du cortège d'espèces de poissons des cours d'eau de plaines (rivières à débit plutôt lent). La carpe affectionne en effet les parties calmes des cours d’eau et apprécie tout particulièrement les étangs, à fond vaseux, avec un peu de végétation.
La carpe fait partie de la grande famille des cyprinidés. Ce poisson omnivore se nourrit principalement de plancton, d’invertébrés, vers, larves aquatiques, insectes et végétaux, et dispose d’une croissance rapide. Elle dépasse le kilo en moins de trois ans. Ce poisson robuste peut vivre jusqu’à 40 ans maximum en captivité et moitié moins à l’état sauvage. En moyenne, la carpe dépasse les 15 kilogrammes, et le record de France de la plus grosse carpe pesée est de 45 kilogrammes. Ce grand poisson dont la couleur varie de l'argent au vert olive peut atteindre les 80 centimètres.
est son poids moyen maximum
La carpe femelle pond dans la végétation aquatique, de mai à juillet en fonction de la température de l’eau. En effet, la température de l'eau doit alors être supérieure à 18°C.
Durant cette période, il n’est pas rare de surprendre les carpes faire de grands remous en bordure, dans les zones enherbées. C’est un spectacle à ne pas manquer !
La présence de carpes dans les plans d’eau et cours d’eau n’est pas sans effet. Pour se nourrir, elles fouillent, recherchent de petits mollusques ou des larves d'insectes. Avec leur bouche protactile, elles aspirent, remuent la vase, et déracinent les plantes submergées. Ainsi, si les carpes sont trop nombreuses, elles augmentent la turbidité de l'eau, ce qui limite la pénétration des rayons lumineux nécessaires à la photosynthèse et qui limite en conséquence la diversité et l'activité des microorganismes. En gros, l'étang étouffe !
Lors de l’empoissonnement, il est donc nécessaire de veiller à la diversité d’espèces et la quantité d’individus afin de maintenir un bon état du milieu.
La maladie du sommeil touche la carpe. Causée par le virus de l'œdème, elle peut entraîner la mort de 80 % d'une population de carpes dans un étang. Détectée pour la première fois au Japon dans les années 70, elle s'est propagée à plusieurs continents, y compris en France depuis une dizaine d'années. La maladie, plus fréquente à la fin de l'hiver, n'a pas de traitement curatif. Il est crucial de la détecter pour empêcher sa propagation, notamment par l'interdiction du transport de poisson. L'Anses a adapté un test pour diagnostiquer le virus, permettant d'identifier la maladie, souvent confondue avec d'autres infections. Par conséquent, il est important d’alerter les fédérations départementales de pêche et de protection du milieu aquatique de toute mortalité anormale, qui, elles, vont gérer l'information et prévenir les pêcheurs afin de ne pas propager le virus.
Aujourd’hui, la carpe est moins consommée, mais toujours pêchée, généralement en parcours "no kill", c'est-à-dire soigneusement remise à l’eau, afin de lui permettre de croître. La carpe se pêche toute l’année en plan d’eau comme en cours d’eau.
Il est interdit de transporter ou garder en captivité des carpes de plus de 60 centimètres. Cette loi a été créée pour éviter le braconnage et les prélèvements non encadrés.
Carpes communes © FNPF- Laurent Madelon
Responsable régional de l'Association régionale des Fédérations départementales de pêche et de protection du milieu aquatique Centre-Val de Loire
Association régionale des Fédérations départementales de Pêche et de protection du milieu aquatique Centre - Val-de-Loire
Page
Le Centre-Val de Loire, s’étend à cheval sur deux bassins versants : le bassin Loire-Bretagne (80%) et le bassin Seine-Normandie (20%).
Page
Les zones humides, espaces de transition entre la terre et l’eau, jouent un rôle essentiel pour préserver cette ressource rare et précieuse.
Retour d'expérience
Des travaux de restauration et de renaturation de la rivière l'Auxigny et de zones humides attenantes pour faire face à l'évolution des risques climatiques ont été lancés depuis 2018 par la Commune de Saint-Martin d'Auxigny dans le Cher, accompagnée...
Page
Présent sur l’ensemble des cours d’eau et plans d’eau du Centre-Val de Loire, le Brochet (Esox lucius) est une espèce emblématique de notre région. Reconnaissable à sa silhouette fuselée, sa mâchoire puissante remplie de dents acérées et sa robe...
Dossier thématique
Les cours d'eau du Centre-Val de Loire, et notamment la Loire, sont bien connus pour leurs crues. La biodiversité riveraine de ces cours d'eau, dont les humains font partie, est impactée par ce fonctionnement naturel.
Acteur
Fédère les six Fédérations Départementales de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA) de la région Centre - Val de Loire - 95 000 pêcheurs