Restauration d'une rivière et de zones humides à Saint-Martin d'Auxigny (18) Site de l'ancienne Laiterie de Saint-Martin d'Auxigny après travaux © SIVY
Informations générales
Année de réalisation
2018-2020
  • Porteur de projet
    Mairie de Saint-Martin d'Auxigny
  • Type de structure
    Collectivités
  • Syndicat Intercommunal de la Vallée de l'Yèvre (SIVY)
  • Localisation
    Saint-Martin d'Auxigny
  • Type d'action
    Protéger / Préserver / Améliorer
  • Budget
    550 000 euros TTC (Travaux et acquisitions foncières hors analyses préalables, suivis, projets pédagogiques)
  • Dispositifs associés
    Territoires Engagés pour la Nature, Solutions d'adaptation fondées sur la Nature, Cellule de gestion des milieux aquatiques (CERCAT)
  • Laurence Pajon et Jérémy Jolivet, 2022
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôt sédimentaire transporté par les eaux d’un cours d’eau (gravier, sable, argile…)
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • qui disséminent leurs grains de pollen grâce au vent
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • matière naturelle qui compose la carapace des insectes (se prononce [ki.tin])
  • moyenne des conditions météorologiques sur une longue période (30 ans)
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • petites particules circulaires et minces qui ornent la surface supérieure du corps
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • les ailes dures qui recouvrent l’abdomen d'insectes comme les coléoptères
  • obstruction du lit d'un cours d'eau
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • lieux aquatiques où se reproduisent les poissons et les amphibiens et par extension les mollusques et les crustacés - l'endroit où les femelles déposent leurs œufs
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • L’hydromorphologie c’est l’étude de la morphologie des cours d'eau (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond, etc.) des cours d’eau, fleuves et rivières, et notamment l’évolution des profils en long et en travers et du tracé planimétrique. <br />L’hydromorphologie c’est aussi l’étude des caractéristiques physiques naturelles des rivières et de leurs annexes hydrauliques (les variations de profondeur, de courant, la structure et la politique d’entretien et d’aménagement de ces rivières et fleuves).
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui sont faites de bois ou qui ressemblent à du bois
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • le temps qu'il fait à un instant et à un endroit donnés
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production
  • millième de millimètre
La ville de Saint-Martin d'Auxigny fait partie du catalogue de visites professionnelles à la demande, le Biodiv'Tour !
Elle est également "Territoire engagé pour la nature" depuis 2020 !

Contexte du projet

Le changement climatique s’accompagne d’une intensification des évènements extrêmes et notamment des risques d’inondation. De plus, une projection à l’échelle 2050, réalisée par l’Établissement Public Loire, concernant le bassin Yèvre-Auron (Cher), a mis en évidence différents facteurs de risques liés au changement climatique, sur ce territoire : affaiblissement des débits, diminution des niveaux des cours d'eau et des nappes souterraines, augmentation de l'évapotranspiration.

Au sein de cette vallée, la commune de Saint-Martin d’Auxigny a fait l’objet de six arrêtés de catastrophe naturelle depuis 1999 et d’un arrêté de prescription d’un plan de prévention des risques majeurs «ruissellement/coulée de boue », en 2005. L’ensemble de ce territoire est situé en zone vulnérable «Nitrates », ainsi qu’en zone de répartition des eaux (ZRE). La création d’une importante quantité de plans d’eau dédiés à l’irrigation affecte également la ressource en eau sur le bassin.

En 2018 débute donc le projet de restauration de l’Auxigny, une petite rivière s’écoulant dans un bassin majoritairement rural et agricole. L'action est étendue sur 1,5 km de ce cours d'eau et sa plaine alluviale qui traverse Saint-Martin d'Auxigny d'un secteur rural en amont (prairies), à un secteur urbanisé en centre-bourg, jusqu'à une zone naturelle en aval.

Objectifs

  • réduire le risque inondation dans le bourg
  • améliorer l'état de la ressource en eau et de la biodiversité
  • embellir le paysage du bourg
  • aménager un secteur de fraîcheur pour les habitant·e·s
  • intervenir également sur :
    • la raréfaction des zones humides fonctionnelles
    • la dégradation des corridors écologiques (trame verte et bleue)
    • la prévention de la prolifération des espèces invasives

Publics cibles

  • Collectivités
  • Syndicats de rivières
  • Étudiant·e·s

Par rapport au changement climatique, le milieu naturel en bon état va avoir une certaine résilience et une adaptation accrue.

Jérémy Jolivet, SIVY
  • 3

    zones restaurées

  • 3

    ans de travaux

  • 3 à 4

    hectares de zones d'expansion de crues restaurés

Pas à pas

Une concertation cruciale

Un apport conséquent pour la construction du projet dépend de la concertation avec les propriétaires riverains, individuellement ou lors de réunions publiques, pour développer un projet qui réponde à différents besoins d’usages. Le projet est ainsi une co-construction appuyée par des données scientifiques et des échanges réguliers avec chacun des riverains concernés, commune et propriétaires privés, avec qui des conventions ont formalisées la consistance précise de l’intervention sur leur domaine.

Une volonté commune

Le projet visait l’amélioration de l’état environnemental du cours d’eau, via sa fonctionnalité morphologique, pour améliorer la réponse de l’écosystème aux inondations et optimiser le fonctionnement et la recharge des nappes phréatiques. Concrètement, 3 espaces ont fait l'objet de travaux :

Plan de situation du projet

Une zone humide (2018)

  • Arrachage de peupliers et reconnexion de la zone humide au cours d’eau (retrait et criblage d’un merlon/endiguement) en 2018
  • Lutte contre les espèces exotiques envahissantes (ici la Renouée du Japon)

Une zone de pré (2019)

À l’entrée de la commune, pour limiter les assecs, privilégier des espaces inondables naturels et développer la biodiversité :

  • Recréation du lit originel, des berges, de la ligne d’eau et de la couche d’armure/granulométrie du fond de la rivière
  • Diversification des faciès d’écoulements et des formations végétales situés dans la zone frontière entre l’eau et la terre (ripisylve)
  • Mise en œuvre d’un dispositif de préservation contre le sur-piétinement des bovins sur une partie du linéaire réhabilité

Une friche industrielle (2019-2020)

  • Désimperméabilisation pour restreindre les ruissellements : démolition de l'ancienne usine, remise à ciel ouvert du cours d'eau pour désimperméabiliser et réduire les problèmes d'inondation liés à la saturation du tronçon couvert
  • Re-création du lit majeur de la rivière par l'évacuation de m3 de remblais qui rehaussaient de 60 à 80 cm la plaine alluviale
  • Dépollution du site (cuves à hydrocarbures enterrées, amiante, plomb)
  • Revégétalisation des abords du cours d'eau

Valoriser et communiquer

Actions de communication de 2017 à 2020
Actions de communication de 2017 à 2020

Suivre et évaluer

La restauration des fonctionnalités du cours d’eau et de son espace de liberté permet une résilience des milieux, au gré des évolutions de débits et des évènements climatiques. Ces espaces répondent désormais à un fonctionnement naturel adapté. Afin d’assurer le suivi du site, plusieurs évaluations ont déjà été réalisées :

  • un suivi naturaliste pour relever l’intérêt écologique et accompagner la commune dans sa gestion adaptée
  • un suivi biologique de la rivière avant et après travaux
  • un renouvellement du diagnostic morphologique des milieux aquatiques
  • un Inventaire de la Biodiversité Communale (IBC) dans le cadre du dispositif "Territoires Engagés pour la Nature"

Le fort potentiel pédagogique du site auprès des collectivités voisines incite à un suivi spécifique sur plusieurs années. En effet, l’analyse de
l’efficacité des différentes méthodes et leur ajustement permettront d’adapter et de répliquer ce type d’intervention sur d’autres territoires.

Zoom sur

3 bonnes raisons pour agir !

  • Réduire le risque inondation dans le cœur de bourg
  • Créer un îlot de fraicheur, espace de nature de proximité pour les habitant·e·s
  • Améliorer l'infiltration de l'eau dans les sols pour recharger la nappe phréatique

Bilan

Résultats

Sur le plan de l’adaptation aux risques d’inondation, le projet a amélioré de manière conséquente les écoulements en étiage et en crue de la rivière. Il a aussi limité l’impact des inondations grâce à la fonctionnalité retrouvée des zones d’expansions de crues (> 3 à 4 ha au total) et à la capacité de rétention d'eau des milieux humides.

Concernant la biodiversité, une continuité végétale et aquatique a été restaurée grâce à l’effacement de deux ouvrages hydrauliques. Par ailleurs, le renouvellement d’une strate arbustive et boisée en bord de cours d’eau a permis de filtrer les eaux et de réduire leur réchauffement, de fixer les berges et d’accroître la biodiversité. Des espèces animales et végétales, adaptées aux milieux restaurés, sont à nouveau présentes sur le site (Chabot, Narcisse des poètes). Des inventaires à venir identifieront concrètement ce repeuplement.

Ce projet a également permis de lutter contre les espèces exotiques envahissantes dont la prolifération est favorisée sur les sites dégradés (Renouée du Japon) et de développer la concertation et la sensibilisation autour des enjeux écologiques à travers un programme de communication adaptée.

Enfin, le nouvel espace naturel créé au cœur du bourg invite à la promenade et à la quiétude, renforçant l’attractivité de la commune.

Conseils

Ce projet a été porté par un syndicat de rivière (SIVY) et une petite collectivité (2340 hab). La complémentarité du portage politique et technique est fondamentale pour le bon déroulement d'un tel projet et est reproductible, ainsi que la typologie des travaux réalisés.

Perspectives

Un parcours pédagogique prévu au sein de celle-ci et une zone de jardins partagés aux abords de la zone humide viendront compléter les bénéfices pour la population.

Le SIVY prévoit le renouvellement d’un programme d’interventions (2023-2028) sur son bassin, en encourageant les opportunités et les synergies d’acteurs sur la base de l’exemple de Saint-Martin d’Auxigny.

Zoom sur

Une récompense pour ce projet !

Pour ce projet, le SIVY a remporté le "Trophée de l’adaptation au changement climatique Life ARTISAN", qui récompense des actions exemplaires d’adaptation aux changements climatiques par l'utilisation de solutions fondées sur la nature, dans la catégorie « Adaptation de la gestion de la nature, des ressources et des milieux ».

Voir la vidéo sur ce projet

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Partenaires

Office français de la biodiversité (OFB)
Agence de l'eau Loire-Bretagne
Région Centre-Val de Loire
Département du Cher
Projet de restauration menée par le SIVY dans le cadre d’un Contrat Territorial de restauration des Milieux Aquatiques (CTMA) pour l’amélioration de la qualité de la ressource et l‘atteinte du bon état des masses d’eau.
L’action s’inscrit également dans le dispositif TEN « Territoire Engagé pour la Nature » de la commune de Saint-Martin d'Auxigny depuis 2019 et bénéficie dans ce contexte d’un accompagnement de l’ARB.
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