Le Héron pourpré, flamboyant migrateur et fidèle berrichon Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôt sédimentaire transporté par les eaux d’un cours d’eau (gravier, sable, argile…)
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • qui disséminent leurs grains de pollen grâce au vent
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • matière naturelle qui compose la carapace des insectes (se prononce [ki.tin])
  • moyenne des conditions météorologiques sur une longue période (30 ans)
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • petites particules circulaires et minces qui ornent la surface supérieure du corps
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • les ailes dures qui recouvrent l’abdomen d'insectes comme les coléoptères
  • obstruction du lit d'un cours d'eau
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • le cumul des expositions à des facteurs environnementaux (c'est-à-dire non génétiques) que subit un organisme, de sa conception à sa fin de vie, en passant par le développement in utero, complétant l'effet du génome
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • action de couper et enlever les plantes aquatiques des rivières ou des étangs
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • lieux aquatiques où se reproduisent les poissons et les amphibiens et par extension les mollusques et les crustacés - l'endroit où les femelles déposent leurs œufs
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • qui se base sur l'étude du relief du cours d'eau
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui sont faites de bois ou qui ressemblent à du bois
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • le temps qu'il fait à un instant et à un endroit donnés
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • trouble, mêlé de particules en suspension rendant la matière opaque
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production
  • millième de millimètre

Un héron aisément reconnaissable et prédateur plutôt opportuniste

Un échassier aux couleurs vives

Le Héron pourpré (Ardea purpurea) est une espèce de la famille des ardeidés (la famille des hérons, aigrettes, butors...). 
D’une taille de 70 à 90 cm et d’une envergure entre 120 et 150 cm, il est légèrement plus petit, plus svelte et plus élancé que le Héron cendré. 
Il s’en distingue toutefois aisément grâce à son plumage pourpre, particulièrement marqué sur le cou, avec des lignes plus sombres (stries) tout le long de ce dernier. 
Le reste de son plumage est gris ardoisé, souvent teinté de brun foncé. Ses pattes sont verdâtres à jaunes. 
Les adultes en plumage nuptial ont des couleurs singulièrement vives. Les juvéniles ont un plumage orangé plus uniforme. 

Héron pourpré adulte © S. Wroza
Héron pourpré adulte © S. Wroza

Une pêche à coups de becs, camouflé entre les roseaux

Le Héron pourpré est un prédateur relativement opportuniste, avec un régime alimentaire principalement composé de poissons de petite taille, d’amphibiens, de reptiles, d’insectes aquatiques, de micro-mammifères, mais aussi de poussins ou d’oisillons de façon plus occasionnelle. 

Il capture ses proies à l’aide de son bec lui servant de harpon, et sa technique de chasse repose du reste sur la méthode de l’affût. C’est une espèce qui se camoufle facilement grâce aux colorations de son plumage, ses stries longitudinales, son allure verticale, correspondant bien au décor des roselières. 
Il adopte un comportement placide et furtif avant manifestation d’une proie, qu’il transperce d’un coup de bec vif et élancé

Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie
Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie
Héron pourpré en vol © S. Wroza
Héron pourpré en vol © S. Wroza
  • ≈ 1m50

    d'envergure

Un oiseau migrateur, dépendant des zones humides

Nous pouvons retrouver le Héron pourpré de l’Asie centrale à l’Indre, de l’Afrique subsaharienne jusqu’en Europe. Sur notre continent, son aire de répartition s’étend principalement sur les zones méridionales et occidentales, et migre sur le continent africain pour réaliser son hivernage. C’est un migrateur strict en Europe, c'est-à-dire qu'aucun individu de cette espèce ne reste sur son site de reproduction lorsque celle-ci est terminée.

Les habitats préférentiels de l’espèce sont les zones humides vastes (marais, bords de lacs, rivières, deltas…) avec une végétation palustre dense qui lui servent à la fois d’habitats pour la nidification et de zones d’alimentation privilégiées. Ces habitats denses et impénétrables lui assurent la quiétude. Il est très dépendant de la qualité des habitats aquatiques qui influent sur la ressource alimentaire

Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie
Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie

La phase de reproduction : du choix du site à l'envol du nid

2 choix dans le site de reproduction

Le Héron pourpré est présent en Centre-Val de Loire à partir de la fin mars, et la période de nidification s’étend d’avril à juillet

L’espèce peut présenter deux écologies différentes pour la reproduction et l’installation du nid. 

Première option, le couple s’installe dans une vaste roselière impénétrable, s’épargnant les fortes probabilités de visite d’un prédateur terrestre. Dans cet habitat, le nid est très rudimentaire, il s’agit d’une plateforme de roseaux écrasés, sectionnés et croisés, de façon à constituer une assise au-dessus de la surface de l’eau, dont la cuvette est creusée de manière à épouser la forme du corps. Aucun matériau complémentaire n’est ajouté pour le confort du nid. 
Ces colonies peuvent compter quelques couples répartis ça-et-là dans la roselière, à plusieurs dizaines de couples : la roselière peut ainsi ressembler à une vaste plateforme où les nids se côtoient à touche-touche. C’est par exemple le cas d’un étang de Brenne, où plus de 150 couples se côtoient chaque année dans la même roselière !

L’autre écologie concerne des oiseaux arboricoles, qui nichent généralement dans les saulaies et de façon mixte avec d’autres ardéidés, où ils sont susceptibles de côtoyer le Héron cendré, le Héron garde-bœufs, le Bihoreau gris, l’Aigrette garzette ou encore le Crabier chevelu. Ces colonies mixtes sont de véritables « villes » dans les arbres ! Il existe une hiérarchie dans la position des nids en fonction des préférences de chacune des espèces. Le nid est alors constitué d’un amas de branchages. 

Indépendance et envol : adultes et juvéniles quittent le nid

La femelle pond entre 3 et 5 œufs, incubés par les deux parents pendant 25 à 30 jours environ. Les jeunes commencent à quitter progressivement le nid au bout de 50 jours, et prennent véritablement leur indépendance quelques semaines plus tard encore. 

La dispersion des juvéniles débute dès le début du mois de juillet, où il n’est pas rare d’observer des juvéniles vagabonder loin de tout lieu de reproduction connu. 
La plupart, adultes comme juvéniles, partent dans le courant des mois d’août et de septembre, certains pouvant s’attarder jusqu’à la fin octobre. 
La population européenne hiverne majoritairement au Mali, Nigéria, au Sahel, et au Sénégal. 

Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie
Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie
  • + de 150

    couples de Hérons pourprés se cotoient dans un étang de Brenne

En France, il y aurait environ 2 000 couples.

Le Héron pourpré en Centre-Val de Loire

C’est une espèce peu commune et localisée dans la région : la population est estimée entre 350 et 400 couples nicheurs. L’essentiel de cet effectif, probablement plus de 75%, est concentré dans l’Indre, au cœur de la Brenne, « pays aux mille étangs » du Berry. Cette région naturelle présente un potentiel d’accueil remarquable pour cette espèce, grâce à son réseau dense d’étangs, pourvus pour certains de vastes ceintures de végétation dont des roselières, habitat de nidification privilégié du Héron pourpré.

  • 336

    couples nicheurs en Brenne en 2024

Le recensement des populations durant l’année 2024 a permis de comptabiliser 336 couples nicheurs en Brenne qui accueille vraisemblablement 10 à 20% de la population nicheuse de France et porte donc une responsabilité majeure dans la conservation de l’espèce. 
Le reste du contingent nicheur du Centre-Val de Loire se concentre sur la Sologne, mais quelques couples nichent aussi dans le Cher, l’Indre-et-Loire et le Loiret

Dans l’Indre, le dénombrement des colonies est principalement réalisé par la Réserve Naturelle Nationale de Chérine, conjointement avec Indre Nature. Dès que cela est possible, les comptages sont réalisés grâce à un drone, avec les dérogations nécessaires et les précautions d’emploi routinières à l’usage de ces technologies, notamment vis-à-vis des éventuelles perturbations sur la faune sauvage. Cette méthode permet un dénombrement plus précis que les recensements effectués au sol, qui permettent surtout d’inventorier les colonies arboricoles sans pouvoir dénombrer celles situées dans les roselières.

En agissant pour la préservation des roselières, les acteurs de protection de la nature en Brenne maintiennent des conditions idéales pour l'accueil du Héron pourpré.

La Réserve Naturelle Nationale de Chérine, le Parc Naturel Régional de la Brenne ou encore Indre Nature jouent un rôle central dans la conservation de cette espèce menacée par la gestion d’étangs abritant des roselières, maintenant ainsi des conditions idéales pour la nidification et l’accueil de cette espèce. 

Menaces en région

Le Héron pourpré est classé "vulnérable" en Centre-Val de Loire.

Le Héron pourpré est une espèce menacée, en lien avec la disparition et la dégradation de ses habitats. C’est une espèce strictement protégée sur l’ensemble du territoire français, à l’instar des autres ardéidés. 
À l’échelle internationale, il est classé comme « préoccupation mineure » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). 
En Centre-Val de Loire, il est classé « vulnérable »

Le partage de l'eau en Brenne : une nécessité pour l'avenir

Localement, les menaces se traduisent notamment par l’intensification des pratiques piscicoles, et notamment l’élevage intensif de la carpe qui conduit à rendre les eaux turbides. Par ailleurs, des pratiques comme le faucardage ou le démottage mènent également à la disparition des habitats de l’espèce et de l’avifaune patrimoniale de Brenne. 

La gestion et le partage de l’eau entre les différents acteurs du territoire (en pisciculture, agriculture, loisirs, gestion d’espaces naturels) est également une problématique prégnante en Brenne, et qui le sera certainement de plus en plus à l’avenir dans une perspective de changement climatique et du régime pluviométrique. 
Le maintien de niveaux d’eau élevés, en période de nidification, est essentiel pour le maintien des colonies : un étang assec ou insuffisamment rempli provoque immédiatement l’abandon d’une colonie. Ces changements importants, d’une année sur l’autre, peuvent être source d’instabilité dans la constitution des colonies et dans le déroulement de la saison de nidification et du succès reproducteur. 

Zoom sur

L'étang de Pisseloup : une co-acquisition pour le préserver

En 2019, Indre Nature a engagé une convention de gestion avec le propriétaire de l’étang Pisseloup, situé sur la commune de Vandœuvres, dans l’est de la Brenne, afin de favoriser le maintien de la végétation aquatique naturelle, très riche. La confiance s’étant installée, Indre Nature a pu co-acquérir Pisseloup en 2023, avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et le WWF, avec l’aide de la Région Centre-Val de Loire et en faisant appel aux dons de ses adhérent·es.

Pisseloup est un étang de 13 hectares, enserré de saules et de carex. Il accueille presque chaque année une colonie de guifettes moustac. D’autres oiseaux remarquables s’y reproduisent, dont le héron pourpré : canards souchet, colvert, chipeau, fuligules milouin et morillon, sarcelle d’hiver, grèbes huppé et castagneux... L’étang abrite l’une des plus grandes zones de nénuphars blancs de la Brenne. Les tortues cistudes sont abondantes et pondent sur la digue et dans la prairie adjacente. Sa gestion a été confiée à Indre Nature.

Merci à Indre Nature pour la rédaction de ce portrait.

Héron pourpré juvénile © Martial Queyrie

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