Pour bien végétaliser les espaces, il est nécessaire de respecter les particularités pédo-climatiques du site ainsi qu'adapter les essences selon le but désiré (restauration de friche, haie brise-vent, enherbement des cimetières...). Ce chapitre 3 de la boite à outils "Végétalisons ! en Centre-Val de Loire" vous propose des guides techniques par type d'aménagement.
Pour adapter son territoire face au changement climatique, la végétalisation présente des solutions multi-bénéfices. En ville comme en campagne, planter les bons végétaux, aux bons endroits et dans de bonnes conditions permet d'optimiser les services qu'ils vont nous rendre.
Installer des bosquets urbains permet de réduire les surfaces minéralisées, réintroduire la végétation grâce à la trame verte et utiliser les délaissés pour générer de la fraicheur.
Pour l'Inventaire forestier national français, la surface d'un bosquet est comprise entre 5 et 50 ares, ce qui distingue ce petit bois du moyen bois (boqueteau avec une surface comprise entre 50 ares et 4 hectares) ou à un grand bois (forêt de surface supérieure à 4 ha). 1 are = 100m²
Une attention particulière doit être apportée à la diversification des espèces d’arbres et d'arbustes.
Diversifier les essences présente un triple intérêt : une meilleure résistance aux parasites et maladies, une adéquation de l’arbre avec son milieu dans l’optique de maximiser sa durée de vie (choix des espèces selon le type de sol, l’ensoleillement, la proximité avec les bâtiments….) et des refuges plus variés pour attirer des espèces d’oiseaux et d’insectes différentes.
En verger de ceinture autour d'un village pour créer une transition entre secteur agricole et secteur urbanisé, ou pour créer un verger pédagogique, verger conservatoire ou verger partagé sur une parcelle définie :
En pré-verger, ou « verger haute-tige », qui associe une prairie avec des arbres fruitiers de haute-tige, avec 20 à 100 arbres/ha, et avec une hauteur du tronc jusqu’aux branches principales au minimum de 1,6 m :
Les pré-vergers présentent de multiples intérêts : production herbagère, production de fruits, miel, habitat et source de nourriture pour les auxiliaires et les pollinisateurs...Ces milieux abritent une biodiversité typique : le rouge queue à front blanc, la mésange nonette, le torcol, la chouette chevêche, le bouvreuil, la huppe. La faune spécifique du pré-verger apparaît à partir de 50-60 arbres par hectare, notamment dans les vieux vergers.
Les mesures de gestion favorables des pré-vergers :
Sur les murs, dans la majorité des cas, il est préférable (et souvent bien moins couteux!) de privilégier des espèces grimpantes directement plantées dans le sol naturel. Les impacts environnementaux et les coûts des murs végétalisés par ce type de grimpantes sont moins importants que les services et les bénéfices économiques qu’ils génèrent tout au long de leur cycle de vie : ce sont pour l’instant les seuls systèmes de végétalisation verticale durables.
Les façades végétalisées vont créer un microclimat près du mur, en régulant la température, en rafraichissant l'air en produisant une humidité ambiante, améliorant la qualité de l’air et le confort acoustique, et en accueillant la petite faune.
Une étude menée Plante & Cité en 2018 fait la synthèse des difficultés exprimées par les gestionnaires de ces types de structures :
- logistique lourde et coûteuse à l'entretien
- intervention délicate qui nécessite des compétences spécifiques
- Disponibilité insuffisante des professionnels qualifiés
- Fragilité du système aux facteurs extérieurs et choix inappropriés de plantes
- Information trop limitée sur les coûts associés à la conception, à l’installation, et à l’entretien
Prendre en compte les conditions locales et les types de supports est important pour bien choisir les espèces à implanter. Il sera de plus intéressant de diversifier les cortèges végétaux pour avoir des feuillages persistants en hiver, des grimpantes à fleurs parfumées, à baies comestibles (voir à fruits!)...
Une attention particulière doit être apportée aux espèces choisies pour végétaliser les pieds de façades.
Glycine, bignone, bambou ou figuier ont des systèmes racinaires et aériens très puissants. Ils sont susceptibles de prendre trop de place sur les trottoirs ou de causer des dégâts (à la structure des trottoirs, aux canalisations enterrées ou aux gouttières). Le lierre ou la vigne vierge sont des végétaux à crampons ou ventouses qui peuvent dégrader les façades. Il faut donc anticiper le développement des espèces et choisir celles qui seront le mieux adaptées à la typologie du lieu.
De la trame verte et bleue aux documents d'urbanisme, des schémas régionaux aux initiatives communales et intercommunales… Le dossier "Nature dans les bourgs", réalisé par le CAUE45, rassemble références et documents pour permettre d'explorer le sujet.
Afin de lutter contre la surchauffe en secteur urbanisé, et rendre les cours d'écoles, de collèges ou de lycées plus agréables en période chaude, il est intéressant de mettre en oeuvre une stratégie de désimperméabilisation des sols puis envisager la végétalisation de l'espace.
Retrouvez la boîte à outils de l'ARB consacrée à ce thème : Cours d'écoles, des espaces à rafraîchir !, avec des exemples en région.
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L'objectif est d’encourager des aménagements de qualité des zones d’activités, souvent déconnectées de leur environnement naturel et urbain et de les inscrire dans un projet global de territoire.
Végétaliser présente aussi quelques inconvénients à prendre en compte dans les choix de plantation.
Les pollens peuvent être allergènes et constituer un risque pour une partie de la population.
Il est donc nécessaire d'intégrer le critère "risque d’allergie aux pollens" dans le choix des plantations et préférer les espèces au faible potentiel allergisant.
Les arbres peuvent également avoir un impact localement négatif sur la qualité de l’air lorsque les houppiers forment une voûte, qui, combinée aux contraintes imposées par le bâti, limite la dispersion des polluants.
Ce phénomène, parfois appelé « l’effet de canyon urbain », est illustré par le schéma ci-contre.
En pleine canicule, la végétation contribue aux émissions d’ozone dans l’atmosphère en transformant les oxydes d’azote du trafic automobile.
" Ce ne sont pas les arbres qui polluent, c’est le trafic automobile! "
Pour qu'une végétation pousse bien, il faut que les espèces en place soient adaptées aux conditions locales (nature, profondeur et humidité du sol, microclimat...). Un végétal implanté dans des conditions optimales sera plus résistant aux changements. Le Planter local est donc tout indiqué car bien adapté.
Mais face au changement climatique, les conditions locales vont évoluer. Aussi il peut être intéressant de prendre en compte et d'anticiper les modifications d'aires de répartition des espèces végétales et d'intégrer ponctuellement quelques plants non indigènes en mélange aux végétaux locaux.
Il reste encore beaucoup d'incertitudes sur les comportements des espèces végétales. Mais les prospectives en Centre-Val de Loire orientent l'évolution des aires potentielles de distribution des essences vers une similitude avec l'actuel secteur Poitou-Charentes.
Le groupe 6 regroupe des espèces de l’étage collinéen, fréquentes dans le Sud et l’Ouest et plus rares dans le Nord et le Nord-Est (Châtaignier - Castanea sativa, Néflier commun - Mespilus germanica, Bourdaine - Frangula alnus, etc.).
Le groupe 7a correspond à l’ensemble des espèces de la moitié ouest et pouvant s’étendre jusque dans le midi (Pin maritime - Pinus pinaster, Bruyère à balais - Erica scoparia, Chêne tauzin - Quercus pyrenaica).
Végétalisation de la façade, Maison du Parc PNR LAT ©P.Larmande
Animatrice territoriale sur les Solutions d'adaptation fondées sur la Nature
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
En charge de l'accompagnement des acteurs
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
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