La sécheresse en Centre-Val de Loire Le Loiret en août 2022 @ Laetitia Roger-Perrier
Informations générales
Date de l'actualité
17 juin .24
  • Type d'événement
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  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôt sédimentaire transporté par les eaux d’un cours d’eau (gravier, sable, argile…)
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • qui disséminent leurs grains de pollen grâce au vent
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • matière naturelle qui compose la carapace des insectes (se prononce [ki.tin])
  • moyenne des conditions météorologiques sur une longue période (30 ans)
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • petites particules circulaires et minces qui ornent la surface supérieure du corps
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • les ailes dures qui recouvrent l’abdomen d'insectes comme les coléoptères
  • obstruction du lit d'un cours d'eau
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • le cumul des expositions à des facteurs environnementaux (c'est-à-dire non génétiques) que subit un organisme, de sa conception à sa fin de vie, en passant par le développement in utero, complétant l'effet du génome
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • action de couper et enlever les plantes aquatiques des rivières ou des étangs
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • lieux aquatiques où se reproduisent les poissons et les amphibiens et par extension les mollusques et les crustacés - l'endroit où les femelles déposent leurs œufs
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • L’hydromorphologie c’est l’étude de la morphologie des cours d'eau (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond, etc.) des cours d’eau, fleuves et rivières, et notamment l’évolution des profils en long et en travers et du tracé planimétrique. <br />L’hydromorphologie c’est aussi l’étude des caractéristiques physiques naturelles des rivières et de leurs annexes hydrauliques (les variations de profondeur, de courant, la structure et la politique d’entretien et d’aménagement de ces rivières et fleuves).
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui sont faites de bois ou qui ressemblent à du bois
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • le temps qu'il fait à un instant et à un endroit donnés
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • trouble, mêlé de particules en suspension rendant la matière opaque
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production
  • millième de millimètre

Cette année, les pluies sont importantes partout sur le territoire ! Les débits des cours d’eau sont élevés. Les conditions de recharge des nappes étant favorables, leur état quantitatif s’est amélioré. Mais tout cela ne doit pas masquer l’importance de gérer durablement la ressource en eau quelque soit la situation météorologique.

Météo n'est pas climat ! Si la météo est pluvieuse, cela ne signifie pas, d'une part, que la sécheresse ne peut pas survenir quelques semaines plus tard et, d'autre part, que les bouleversements du climat vont être ralentis. L'étude Explore 2070 en Centre-Val de Loire prévoit -10 à -40% du débit moyen annuel des cours d’eau d’ici 2070 ; et -25 à -30% de recharge des nappes souterraines d’ici 2070. Alors restons mobilisés pour adapter nos territoires à la sécheresse !

La sécheresse, un phénomène de plus en plus fréquent et intense en Centre-Val de Loire

Si on se réfère à la définition de la sécheresse proposée par Eaufrance : "La sécheresse est un événement climatique exceptionnel, mais naturel qui survient à la suite d’une période prolongée sans précipitations, généralement en période estivale. Les milieux aquatiques comme les sols peuvent être affectés par ce manque d’eau temporaire, dont l’intensité est susceptible d’être accentuée par les activités humaines." On distingue ainsi trois grands types de sécheresses :

  • la sécheresse météorologique provoquée par un manque de pluie ;
  • la sécheresse agricole causée par un manque d’eau dans les sols et qui nuit au développement de la végétation ;
  • la sécheresse hydrologique lorsque les lacs, rivières, cours d’eau ou nappes souterraines ont des niveaux anormalement bas

En Centre-Val de Loire

Le déficit d’eau et des températures élevées sont les principales causes de sécheresse. 

En 2020, la sécheresse estivale avait été reconnue catastrophe naturelle pour plusieurs communes du Cher, de l'Indre et du Loiret du fait de son intensité anormale. En 2022, 198 communes d’Indre-et-Loire ont été reconnues en état de calamité agricole pour les pertes de récolte sur fourrage suite à la sécheresse. Et en 2023, 257 communes en région Centre-Val de Loire figuraient sur les arrêtés de catastrophes naturelles sécheresse... 

L’enjeu d’aménagement des territoires est donc majeur pour atténuer les impacts du changement climatique et mieux s’adapter aux années futures.

La Conie - 2023 © Julien Prosper
La Conie - 2023 © Julien Prosper

Un phénomène naturel

La sécheresse est due au manque de pluie sur une période plus longue que la moyenne. 

La recharge naturelle des nappes se fait grâce à la pluie, qui va s'infiltrer dans le sol et rejoindre les eaux souterraines. 

Aussi, en cas de précipitations insuffisantes entre octobre et mars, les réserves d'eau ne peuvent pas se reconstituer comme elles devraient pour maintenir un équilibre hydrologique. À partir du printemps et jusqu’à l’automne, même s’il pleut, l’évaporation par la chaleur et l'utilisation par les plantes va capter toute l’eau qui pénètre dans la terre végétale. Cette eau ne descendra alors plus vers la nappe. La nappe, elle, continuera de s’écouler vers les rivières. Plus elle diminuera et plus le débit de la rivière va diminuer (si la nappe devient plus basse que la rivière, c’est alors la rivière qui va « alimenter » la nappe »). 

Cycle de l'eau © ARB-Centre-Val de Loire
Cycle de l'eau © ARB-Centre-Val de Loire

Un phénomène accentué par les activités humaines

Le changement climatique a des impacts sur le cycle de l’eau (via l’augmentation des températures par exemple) et peut donc rendre les sécheresses plus fréquentes et plus sévères. 

Lorsque les prélèvements en eau dus aux activités humaines (pour l’eau potable, l’industrie, l’agriculture) dépassent la quantité d’eau disponible, cela peut également augmenter la fréquence et la sévérité des sécheresses. 

Les effets de la sécheresse sur les milieux naturels

Sécheresse et sols, quelles conséquences?

La Conie en 2023 © Julien Prosper
La Conie en 2023 © Julien Prosper

Après une période de sécheresse, les sols asséchés ne sont plus en capacité d’absorber correctement les pluies. Plus un sol est sec et moins il absorbera l'eau. Cela favorisera le ruissellement de l'eau et l’érosion du sol, pouvant se traduire par des coulées de boues, des crues, des inondations et des glissements de terrain. De plus, l'eau n'arrivant pas à s'infiltrer dans le sol, elle n’alimentera pas la végétation ni les nappes phréatiques, en tout cas pas dans un premier temps.

Le risque de sécheresse des sols doit être pris en compte car une sécheresse importante du sol est un facteur déclenchant du phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA) : le sol se rétractera lorsqu'il est sec et gonflera quand l'humidité reviendra. La région Centre-Val de Loire est particulièrement sensible à ce phénomène (carte de risque RGA, DREAL CVL), qui va s'amplifier avec le changement climatique. 

Sécheresse et zones humides, un enjeu crucial

Tourbières, forêts alluviales, prairies humides… tous ces milieux ont en commun d’être des zones humides. Nombreuses en Centre-Val de Loire, ces zones jouent un rôle important dans l’écosystème ; elles sont un refuge naturel de biodiversité et un atout certain contre la sècheresse. Avec l’arrivée de l’été et des fortes chaleurs, il est important d’en connaître leur rôle et de les préserver.

En périodes de fortes pluies, l’eau sera récupérée puis stockée dans ces zones, formant une véritable éponge permettant le maintien de l’étiage et l’atténuation du dérèglement des microclimats lors de l’arrivée des sècheresses. Cette fonction de réservoir permet également de limiter les crues et les inondations. Espaces de fraîcheur en période estivale, les zones humides abritent une biodiversité foisonnante et ont un rôle de protection de la faune et de la flore locales contre la chaleur. Enfin, elles sont un lieu important de stockage de carbone.

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Un outil de suivi des zones humides : LigerO

Le Conservatoire d'espaces naturels (Cen) Centre-Val de Loire, en partenariat avec le Forum des Marais Atlantiques (FMA) a constitué une boîte à outils de suivi des milieux humides appelée LigerO. Ce dispositif d’observation des zones humides, déployé sur le bassin de la Loire, permet d’extraire des indicateurs ayant pour objectif le suivi des fonctionnalités de ces milieux et de l’efficacité des travaux de restauration qui y ont été menés. L’outil permet de mettre en place des protocoles pour la préservation de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques et de s’assurer ainsi de l’état de conservation de nos zones humides.

Sécheresse sur les cours d'eau, étiage et impact sur la vie aquatique

L’étiage correspond à la période de l’année où le niveau d’un cours d’eau atteint son point le plus bas (basses eaux).

Ce phénomène est la combinaison de deux facteurs :

  • un déficit pluviométrique (sécheresse) combiné à une évapotranspiration forte,
  • une pression de prélèvement forte dans les cours d’eau et les nappes d’accompagnement (en particulier pour les besoins de l’irrigation).

Lorsque l’étiage est très prononcé, le cours d’eau peut se retrouver en « assec ». La survenue des assecs peut également être aggravée par des aménagements : rectification des cours d’eau et drainage qui évacuent l’eau trop rapidement, mauvaise gestion des ouvrages en rivière empêchant le passage d’un débit suffisant (« débit réservé »), etc.

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La sécheresse et la vie aquatique

L’eau, c’est la vie ! Sans eau, c’est toute la biodiversité qui disparaît. Un poisson ne sait pas nager en dehors de l’eau ! En effet, sous l’effet des changements climatiques et des usages de l’eau, le constat est de plus en plus inquiétant. Des sources se tarissent, des zones humides disparaissent, l’eau dans les retenues des barrages ou des réservoirs s’évapore, le niveau d’eau et le débit des rivières baissent et deviennent insuffisants au maintien de la vie piscicole.

La sécheresse entraîne une diminution drastique des niveaux d’eau qui coupe les rivières, révèle de nombreux ouvrages infranchissables et entrave globalement la continuité écologique. Un brochet par exemple, ne pourra se rendre sur sa zone de reproduction, qui ne sera pas immergée, ou non fonctionnelle au moment opportun. Il ne pourra pas se reproduire et disparaîtra progressivement. Une truite ne résistera pas au réchauffement de la température de l’eau, sa nourriture se fera rare, et l’espèce disparaîtra également. L’impact direct sur cette dernière, est déjà visible sur de nombreuses têtes de bassin, de la vallée de l’Indre ou de la Creuse.

La baisse du niveau d’eau que l’on connaît depuis quelques années, entraîne une détérioration de la qualité de l’eau, par la concentration des polluants et la disparition progressive de l’oxygène dissous, vital aux espèces piscicoles. Cette accumulation favorise le développement de nombreuses bactéries (cyanobactéries) ainsi que des plantes envahissantes.

La sécheresse réduit considérablement la ripisylve, pourtant connu pour filtrer les sédiments et polluants, mais surtout qui permet de diminuer la température de l’eau, par l’ombrage.

Globalement, la sécheresse a des répercussions profondes sur les écosystèmes aquatiques, la biodiversité et les activités humaines qui dépendent de l’eau. Il est essentiel de prendre des mesures pour préserver ces milieux fragiles et assurer leur survie. Pour en savoir plus, découvrez la campagne de la Fédération de pêche « Sauvons nos rivières ! »

Barbeaux dans l'Anglin ©N. Van Ingen
Barbeaux dans l'Anglin ©N. Van Ingen

Sécheresse en forêt, risques et perte de biodiversité

Les étés chauds et secs se succèdent et la température augmente en région Centre-Val de Loire. Les précipitations restent stables pour le moment mais moins réparties sur l’année, avec de longs étés arides et des hivers très arrosés. 

Ces changements climatiques influent fortement sur la forêt. 
Les arbres dépérissent avec les sécheresses successives et l'augmentation des parasites et ravageurs. Leur qualité et leur croissance diminuent ainsi que leur capacité à stocker le carbone. Ce à quoi s'ajoute l'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations) et des risques (incendies).
La biodiversité est également touchée par les chaleurs, le manque d'eau et l'altération de l'écosystème forestier. Tout comme les promeneurs qui voient le paysage modifié par des arbres malades ou des coupes sanitaires, et pour qui le risque de chute de branches ou d'arbres morts augmente.

Pour le moment, le dépérissement reste diffus dans la région et touche surtout les parcelles aux sols difficiles. Mais selon les analyses et projections du GIEC les principales essences d'arbres présentes seront menacées en 2070, le climat local se modifiant. Un changement trop rapide pour que nos forêts puissent s'adapter. 

 

Pour lutter contre ces impacts, assurer la production forestière de demain, et maintenir une biodiversité en forêt, des actions voient le jour : 

Favoriser l'infiltration de l'eau dans le sol forestier et restaurer les milieux humides forestiers

De nombreux massifs forestiers présentent un réseau de fossés drainants afin d'évacuer les excès d'eau temporaires et permettre la gestion forestière. Mais à l’aune du changement climatique, ces drains peuvent accentuer le départ de l'eau du massif et participer à l'assèchement des sols. Aussi, pour faire face aux périodes de sécheresse, redonner son rôle d'éponge au sol forestier peut permettre de lutter contre les phénomènes de dépérissement forestier en limitant le stress hydrique des essences forestières, de favoriser l'alimentation des nappes souterraines, et d’améliorer l’état de la biodiversité endémique des zones humides forestières. 

Des actions de restauration de cours d'eau forestiers et neutralisation des drains ont par exemple été expérimentés dans le nord de la Bourgogne, sur le massif de Rumilly-Chaource.

Travailler sur les essences forestières

  • Recherchesanalyses des sols et développement d'outils de diagnostic 
  • Tests d'essences prometteuses dans des îlots d'avenir
  • Diversification des essences sur une même parcelle pour rendre les peuplements plus résistants, en visant un mélange de feuillus et de résineux, dont des fruitiers favorables à la biodiversité

Modifier la gestion forestière

  • Diversifier les modes de sylviculture avec la forêt mosaïque ou la sylviculture douce 
  • Accompagner la régénération naturelle là où elle est encore possible et planter quand elle ne l'est plus
  • Préserver les sols forestiers du tassement afin de garantir Ia préservation des fonctionnalités des soIs forestiers dans le contexte de changement climatique. 
  • +1°C = +150 km Nord

    Dès que la température augmente de 1°C, les essences d'arbres migrent de 150 km vers le Nord

(source : Colwett et al, 2008)

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Gestion en sylviculture mélangée à couvert continu (SMCC) d’un massif forestier pour accroître sa résilience

Depuis 1995, l’équipe de l’Unité territoriale d’Auberive​ de l’Office national des forêts a mis en place un projet de sylviculture mélangée à couvert continu (SMCC), afin d’accroître la résilience de ses peuplements face au déficit de pluviométrie et aux périodes de sécheresses

Cette diversification de la composition du massif a permis de maintenir le rôle de stockage carbone de l’écosystème forestier, de préserver la biodiversité, de stocker une eau de meilleure qualité et de produire du bois de qualité. Ce projet a été primé lors de la 2e édition des Trophées de l’adaptation au changement climatique Life ARTISAN, en juin 2024, dans la catégorie « Adaptation des filières économiques ».

Afin d'éviter les incendies en période de risque, les travaux forestiers et la circulation dans les forêts peuvent être limités, voire interdits. 

© Nicolas Van Ingen
© Nicolas Van Ingen

Des outils pour agir

Des données directes pour suivre

Suivre l'état des cours d'eau, des nappes, des précipitations et des températures 

Le site Info sécheresse en France est un service gratuit d'infos en continu et d'aide à la décision, vous pouvez y retrouver de nombreuses cartes à jour sur :

  • le niveau des eaux souterraines (nappes phréatiques et profondes) 
  • le niveau et l'écoulement des eaux de surfaces (cours d'eau, ruisseaux
  • la pluviométrie et les températures par rapport à la normale 

Vous pouvez observer ces données par départements et par bassins versants.

Le suivi des niveaux d'écoulement des cours d'eau

L'Office français de la biodiversité (OFB) suit le niveau d'écoulement des eaux dans les rivières via l'Observatoire national des étiages (suivi ONDE). Ce réseau permet l'accès à la connaissance et l'aide à la gestion des situations de crise, en fournissant, par territoire, les informations de rivière en assec ou en écoulement visible.

Connaitre les arrêtés de restriction, leurs raisons et leurs effets

Le site VigiEau permet de s'informer sur les restrictions d'eau en période de sécheresse.

Vous pourrez :

  • entrer votre adresse et consulter les arrêtés qui s'y rapportent (que vous soyez particulier, exploitation agricole, collectivité, professionnel·le)
  • accéder à des liens utiles
  • utiliser la foire aux questions récurrentes

Passer à l'action : atténuer et s'adapter

Protéger et restaurer les sols

Si un sol nu est très sensible à l'érosion hydrique et à la formation d'une croute de surface, mettre en place un couvert végétal limitera ses phénomènes et protègera le sol.  

Alors qu’un sol labouré peut absorber entre 2 et 10 mm d’eau par heure, un sol forestier ou agricole sous couvert peut en absorber 100 à 300mm. C'est notamment grâce aux vers de terre qui, en creusant des galeries, permettent à la pluie de s'infiltrer plus facilement. De plus, un sol riche en matière organique pourra absorber 20% d'eau supplémentaire par rapport à un sol appauvri. (source Aquagir)

Restaurer les zones humides et les cours d'eau

Les zones humides, lorsqu’elles sont fonctionnelles, peuvent stocker de l’eau qui peut alors alimenter les nappes phréatiques et les cours d’eau pendant les épisodes de sécheresse, d’où l’importance de les inventorier, de les préserver et de les restaurer. 

Les cours d’eau du Centre-Val de Loire ont subi de nombreuses modifications : recalibrage, curage, élargissement… Aussi, la rivière est souvent plus large qu’à l’origine et est déconnectée avec ses milieux humides latéraux. Restaurer l’hydromorphologie des rivières (reméandrage, remise dans le lit d’origine, recharge granulométrique, restauration de la ripisylve) permet de redonner à la rivière ses fonctionnalités et d’être ainsi plus résiliente face à des épisodes de sécheresse

L'Échandon reméandré ©Michel Bramard, OFB
L'Échandon reméandré ©Michel Bramard, OFB

Infiltrer l'eau dans les villes et les bourgs

Favoriser l’infiltration localisée des eaux pluviales : jardins de pluie, arbres de pluie, noues, déconnexion des gouttières, mais aussi désimperméabilisation… participent à la recharge des nappes phréatiques

De plus, ces milieux vont créer des microclimats localisés, jouer un rôle d'ilots de fraicheur grâce à l'humidité du sol et à l'évapotranspiration des végétaux qui y prennent place.

Végétaliser

Afin d'améliorer l'infiltration de l'eau dans le sol, végétalisons ! 

Infiltrer l'eau dans mon jardin

En favorisant l'infiltration de l'eau de pluie dans le jardin, le sol est maintenu vivant et fonctionnel. Il a un pouvoir de régulation de la chaleur en été, surtout s’il est humide. 

L’eau de pluie collectée depuis les gouttières peut être valorisée pour faire pousser de la végétation localement ou pour mieux infiltrer l’eau dans le sol et ainsi le revivifier. 

L'eau de pluie, n'en perdons pas une goutte!

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Le Loiret en août 2022 @ Laetitia Roger-Perrier

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