Du blé de la Beauce à la cerise du Loiret en passant par les vignes de Touraine, les milieux cultivés structurent notre région et abritent une grande biodiversité !
Dans les milieux cultivés apparaissent les vignes, les vergers et les grandes cultures. Ces dernières désignent les cultures de plein champ telles que les céréales (blé, orge, maïs, …), les oléagineux (colza, tournesol, soja, …), les légumineuses (féveroles, pois, luzerne…), les légumes (betteraves sucrières, haricots, carottes…), les plantes médicinales et aromatiques, les arbres et arbustes (pépinières), et les fleurs.
L’agriculture est l’activité humaine qui assure notre alimentation quotidienne.
La culture céréalière en région assure 13 % de la production céréalière française (source DRAAF, 2020). L’enjeu alimentaire est donc de taille si cette production vient à faiblir.
Les milieux cultivés sont fragilisés par l’homogénéisation des pratiques. Hors, il ne faut pas oublier que la durabilité de la production dépend aussi de la durabilité de ces espaces. En effet, les cultures sont dépendantes de la biodiversité du sol (un sol vivant assure une terre fertile, donc productive), des pollinisateurs (le niveau de dépendance varie selon le type de culture), mais surtout de l’état d’équilibre des espèces animales et végétales sauvages : c’est en altérant l’équilibre, en favorisant par exemple les rotations courtes et la diminution des espèces sauvages par l’emploi de traitements chimiques ou par simplification des paysages, que les maladies et les ravageurs prolifèrent.
L’agriculture n’est pas une activité délocalisée de son environnement. Elle interagit avec, et en est dépendante.
De nombreuses espèces sauvages sont associées à ces milieux et sont bien souvent en voie de disparition car menacées par les pratiques intensives. Les espèces messicoles par exemple, comme les bleuets ou les nigelles, sont une flore inféodée aux bords de champs et aux milieux cultivés de façon extensive. Elles sont dépendantes des cultures mais ne colonisent pas l’intérieur des champs et n’entrent pas en compétition avec la culture (source : MEEF, PNA Messicole). Elles vont par contre être perturbées par les traitements herbicides. Avec elles, c’est un cortège d’insectes utiles aux cultures qui disparaissent, leur présence assurant gîte et couvert pour de nombreuses espèces, comme des guêpes hyménoptères utiles contre les pucerons !
Parmi les espèces animales sauvages, les busards, utiles pour chasser les campagnols, sont directement liés aux zones de cultures où ils nidifient (ce sont initialement des espèces associées aux zones de marais, mais cette typologie de milieux n’est plus que rarement présente). Les oiseaux spécifiques (Outarde canepetière, Tarier des prés…) sont globalement en déclin.
Enfin, il ne faut pas oublier les espèces domestiques locales qui sont elles aussi menacées par l’uniformisation des variétés cultivées et races élevées. Les vergers disparaissent, et avec eux ce sont des variétés rustiques, gustatives et bien adaptées au terroir qui sont oubliées, comme la poire Curé, le melon Sucrin de Tours, les pommes Belle-fille de l’Indre... Côté animaux, la Chèvre cou-clair du Berry ou la Poule de Contres sont menacées d'extinction.
d'oiseaux en milieu agricole au niveau national (source : MNHN)
des variétés locales de fruits sont hautement menacées
des terres cultivées ont ainsi disparu de 1970 à 2010 en Centre-Val de Loire (source recensement général agricole, 2010)
Les milieux cultivés sont divers et variés. Ils peuvent aller de la plaine de Beauce, aux longues étendues de champs de céréales, aux bocages de Brenne quadrillés de haies, en passant par les vignes de Touraine et aux champs de maraîchers le long de la Loire.
Ces milieux sont généralement les paysages de nos campagnes et zones rurales, bien qu’on puisse également trouver des cultures en périphérie urbaine. Leur superficie a tendance à diminuer, soit du fait d’une déprise agricole (abandon des terres qui vont alors s’embroussailler par absence d’entretien), soit par artificialisation (vente des terres agricoles au profit de projets d’urbanisation, lotissements, zones d’activités…).
Les zones de cultures sont l’héritage d’un passé agricultural fort. L’agriculture est vieille de plusieurs milliers d’années (apparue en -9000 avant JC) et les sociétés humaines se sont construites autour de la sédentarisation des peuples et de la mise en culture de champs, à proximité des habitations.
Depuis la révolution agronomique post-2nde guerre mondiale, les paysages ont été fortement modifiés et les interactions avec la biodiversité en ont été transformées. Aujourd’hui de nouvelles agricultures défendent une préservation des écosystèmes et un retour à un équilibre avec les espèces, et sensibilisent de plus en plus d’agriculteur·trice·s. Parmi celles-ci on peut citer l’agroforesterie, l’agriculture biologique veillant à une conservation des sols, l'élevage extensif...
Les diagnostics biodiversité évaluent la qualité des milieux cultivés gérés en agriculture biologique, en tant qu'habitats pour la faune et la flore.
En Centre-Val de Loire, 51 diagnostics ont été menés par Bio Centre en 2021 dans les fermes bio, dans le cadre de l’appel à projet " bio au carré ". Il en ressort des caractéristiques partagées par l’ensemble des productions : diversité d’espèces végétales cultivées, longue durée de rotation pour un meilleur repos du sol, emploi de luttes alternatives non polluantes..., et d’autres plus spécifiques, comme par exemple, l’enherbement des sols en viticulture et arboriculture ou l’utilisation de variétés anciennes en maraîchage.
Le point d’amélioration partagé reste la gestion des sols, l’agriculture biologique ayant principalement recours au labour pour lutter contre l’enherbement des parcelles, ce qui a un effet négatif pour la faune du sol. La diversité des types d’infrastructures écologiques reste également à améliorer tout comme l’agroforesterie, encore peu présente en région.
Cependant, 1/3 des exploitations de la région possède une mare, la moitié ont installé des nichoirs et autres abris, les 2/3 possèdent un bosquet... Les agriculteurs bio sont majoritairement sensibilisés et concernés par la protection de la biodiversité, dont ils sont dépendants (pollinisation, régulation des ravageurs et des maladies).
d’espèces en plus en AB
d’individus en plus sur les parcelles menées en bio
L’agriculture n’est rien sans son sol car il est la source de sa productivité ! Et ce qui se passe sous nos pieds, c’est tout un monde… En plus d’une structure géologique qui va influer sur son caractère “chimique” (plus ou moins calcaire et plus ou moins acide), un sol peut être plus ou moins riche en argiles, limons ou sables (on parle de textures). Cela va lui conférer, entre autres, des propriétés de rétention d’humidité, une capacité à fixer la matière organique (l’humus) et à stocker du carbone.
La matière organique, c’est la clef de beaucoup de choses. Sa présence va assurer celle de tout un tas d’invertébrés (vers de terres, collemboles…) qui vont la dégrader pour s’en nourrir. Les produits issus de leur dégradation sont ensuite assimilables par les racines des plantes qui dépendent de ces nutriments pour croître. Dans la nature, un sol nu, ça n’existe pas et c’est le principe appliqué en agriculture dite de conservation. En laissant les sols couverts, on favorise le développement de la faune du sol. Au-delà de fournir des nutriments aux plantes, elle permet aussi une aération du sol et une bonne circulation de l’eau (via les galeries). Le sol acquiert une bonne structure, les racines des plantes se développent bien et la plante est plus résistante. Ainsi, moins on dérange ce petit monde et mieux il travaille, gratuitement, pour nous !
des espèces animales et végétales connues sont abritées dans les sols (source : GESSOL).
Fenaison ©C. Picoux
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Animatrice de l'Observatoire
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